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L’acteur, dont la fi lmographie inclut tant des classiques<br />

français (Léon, Le Grand bleu, Les Visiteurs) que des<br />

blockbusters hollywoodiens (Mission impossible, Godzilla,<br />

Da Vinci Code), vient selon certaines sources de ressusciter<br />

d’entre les morts. En août 2008 en effet, un magazine<br />

déclarait que Jean Reno, alors en vacances dans la maison<br />

de Johnny Halliday dans les Caraïbes, en compagnie de son<br />

épouse, Zofi a Borucka, avait été transporté à l’hôpital à la<br />

suite d’une crise cardiaque. « C’est faux ! », assène-t-il. « Je les<br />

ai poursuivis (le magazine Voici) et j’ai eu gain de cause ! »<br />

Bien que plutôt indulgent avec les médias, il souligne que<br />

ce communiqué (alors qu’il souffrait d’une gastro-entérite)<br />

aurait pu nuire à sa carrière. « Cela a affecté ma relation avec<br />

les producteurs qui n’engagent pas d’acteurs malades. »<br />

Éloges funèbres prématurés mis à part, Jean Reno semble<br />

aujourd’hui en pleine forme. Il aime faire la conversation<br />

et raconte autant avec les yeux que les mots, brandissant<br />

le doigt ou le poing pour souligner un détail. Ses phrases<br />

sont un mélange d’anglais, de français et parfois d’italien,<br />

ponctués de grognements, de soupirs, de « Bah ! » et de<br />

« Pfff ! » lourds de sens. À 62 ans, il a bonne prestance dans<br />

sa tenue noire, avec ses lunettes cerclées d’acier, ses cheveux<br />

raides et sa barbe mal rasée. C’est un homme imposant, par<br />

son physique (1,88 m) et par sa présence. Bref, Jean Reno est<br />

ce que l’on appelle un acteur cool.<br />

On pourrait rétorquer que ce capital a été<br />

entaché par le récent remake de La Panthère rose<br />

ou par Thérapie de couples. Certes, son dernier<br />

fi lm, L’Immortel, n’est ni un monument comme<br />

Léon, ni aussi original que les récents polars<br />

français tels que Mesrine ou Un Prophète. Mais<br />

pour de nombreux cinéphiles, le retour de Jean<br />

Reno dans la peau d’un assassin froid et assoiffé<br />

de sang à la gâchette facile sera le bienvenu<br />

après ses récents détours hollywoodiens.<br />

« Je sais, acquiesce-t-il. Mais cela fait 15 ans<br />

que j’alterne comédies et fi lms d’action. C’est<br />

étrange que les gens aiment autant les assassins.<br />

C’est peut-être à cause de ce que les psychiatres<br />

appellent le transfert : le public se projette dans<br />

la peau de l’assassin tombeur, bagarreur… »<br />

Jean Reno joue le rôle de Charly Matteï, un<br />

personnage en partie inspiré du dernier parrain<br />

de la pègre marseillaise, Jacky Imbert, qui, en<br />

1977, a été laissé pour mort dans un parking. En<br />

survivant, il a gagné son surnom, « l’immortel ».<br />

« Je l’ai brièvement rencontré à deux reprises,<br />

dit Jean Reno. Je lui ai demandé ce qu’il était<br />

advenu des deux assassins (qui ont été tués).<br />

Jusque-là, la conversation était courtoise, mais<br />

soudain, il s’est fermé comme une huître. Il a dû<br />

penser : ‘C’est qui ce mec qui me pose toutes ces<br />

questions ? Il s’imagine peut-être que je vais lui<br />

dire combien ils étaient et où ils sont enterrés !’ »<br />

Cette histoire de vengeance d’un homme<br />

qui essaie de protéger sa famille ressemble<br />

un peu au Taken avec Liam Neeson, produit<br />

comme L’Immortel par EuropaCorp, le studio<br />

de Luc Besson, à qui Jean Reno doit certains<br />

de ses meilleurs fi lms (Nikita, Léon, Le Grand<br />

bleu). « C’était une époque prolifi que », concède<br />

Jean Reno en parlant de sa collaboration avec<br />

Luc Besson. « À 21 ans, c’était déjà un meneur<br />

capable d’imposer son point de vue. C’était un<br />

ami mais il pouvait être tyrannique. »<br />

De son vrai nom Juan Moreno y Herrera-<br />

Jiménez, Jean Reno est né à Casablanca de<br />

parents espagnols, lorsque le Maroc était<br />

toujours français. Ayant émigré en France à<br />

12 ans, il s’est engagé dans l’armée pour obtenir<br />

la nationalité française. « En France, nous avons<br />

le mille-feuille. Je suis né à Casablanca d’une<br />

famille espagnole. C’est la base. La crème, c’est la<br />

touche arabe dans le Maroc des années 50. Puis<br />

il y a la couche française, puis la couche anglaise<br />

lorsque j’ai joué dans Tendre est la nuit, produit<br />

par la BBC. Tout le monde redoute de perdre son<br />

identité en émigrant. C’est des foutaises. C’est au<br />

contraire enrichissant. »<br />

Durant les dix années qui ont précédé la<br />

consécration avec les fi lms de Besson et le très<br />

METROPOLITAN 79

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