may-2010

Illustration: Telegramme
kate spicer
The new stiff upper lip
The puffy, frozen, pouty face is an increasingly
common look in London these days. Once we
Londoners were known for our tiresome caution
and hesitancy. In the late 90s the “London
lip” was a barely perceptible enhancement
compared to the balloon-like LA version. No
longer: off-the-shelf youthfulness is everywhere.
Amanda Holden, everyone in the orbit of
Simon Cowell in fact, more of Gloucestershire,
the Royal county, than you’d believe, most of
Chelsea’s pampered wives and one particularly
glamorous actress who now has such an
expressionless face that she can no longer act.
A lady’s arsenal against the evils of time keeps
growing. What will it be? Vaporising left-over skin
with lasers? Subcutaneous injections of calcium,
sugar or cow to plump the face to youthfulness?
Or having 100 “mouse units” of the most
poisonous substance known to man injected into
your facial muscles? (A mouse unit is the amount
of botulinum toxin it takes to kill 50% of a group of
22-gram female Swiss-Webster mice.)
Market researchers at Mintel estimated in
2008 that 472,000 Botox, wrinkle fi llers and
non-invasive cosmetic medical treatments were
carried out every year in the UK – a fi gure that
has more than doubled since 2005.
Pity the frightened fading beauty, she is a
common breed. Subtle, judicious applications
of these weapons can have good effects. But so
many of our rich’n’famous ladies don’t seem
to know when to stop. Reassuringly, our chic
brothers and sisters on the continent are not
immune to this peculiar looking madness. Italy’s
beloved Silvio Berlusconi is a big fan of eternal
youth at the age of 73.
Having said that, I’m all for seeing persons
of great entitlement being “taxed” for their life
of privilege by the more unscrupulous greedy
doctors out there. It’s like the National Lottery,
aka the Idiot Tax, except, for once, only the rich
pay, not the poor. The synthetic beauty is a
wonder of the modern freak show.
What is laughable is that most deny they’ve
had much done, or say, “I’m cutting back”, through
their fake, doughy, ubiquitous faces. You’d think
a woman who can afford couture would try to
make her face look a little less off the peg.
Kate Spicer writes for Sunday Times Style. Read
her blog at mission-to-lars.blogspot.com
- THE TALKER -
L O N D O N
Les British affi chent moins leurs émotions que les Latins :
aujourd’hui il y a une nouvelle explication à ce phénomène
// À Londres, on croise de plus en plus de visages aux traits
pleins et aux lèvres charnues mais à l’expression fi gée.
Dans les années 90, les lèvres « à la londonienne » étaient
pourtant d’une retenue remarquable comparées aux ballons
dont certaines habitantes de LA étaient affublées. Ère bien
révolue ! Le désir de jeunesse éternelle est omniprésent :
toutes les personnalités de la télé, le très chic comté
du Gloucestershire dans son ensemble,
les bourgeoises de Chelsea et même
cette actrice que l’on aimait tant
ont désormais le même visage,
incapable d’exprimer la moindre
expression.
L’arsenal destiné à
tempérer les outrages du
temps ne cesse de s’agrandir.
Voulez-vous essayer de
faire disparaître cet excès
d’épiderme d’un coup de laser
? Ou préférez que l’on vous
injecte du sucre, du calcium ou
de l’extrait de crête de coq pour
effacer les rides ? Que diriez-vous,
sinon, d’une bonne cure de toxine
botulique, un poison violent ? Cent fois
la dose mortelle pour une souris de laboratoire
suffi sent…
En 2008, les chercheurs de l’institut de sondage Mintel
ont estimé que le nombre de traitements esthétiques faisant
appel au fameux Botox, à des antirides ou à des procédures
non invasives atteignait 472 000, soit le double de 2005.
Certes, une utilisation judicieuse peut avoir des effets
positifs. Hélas, nombre de célébrités ne semblent pas savoir
dire stop. Visiblement, nos chics voisins sur le continent
sont aussi victimes de cette folie cosmétique. À 73 ans, Silvio
Berlusconi est un inconditionnel de la jeunesse éternelle.
Je suis pour ma part tout à fait favorable au fait que la
jet set soit ponctionnée d’une partie de ses fi nances par
quelques médecins peu scrupuleux. C’est comme la loterie
nationale, connue sous le nom de « taxe sur la bêtise », sauf
que ce sont les nantis qui payent. La beauté synthétique est
une nouvelle incarnation des exhibitions de monstres…
Le plus amusant, c’est encore d’entendre les intéressées
nier qu’elles se sont tout fait refaire. Pour des femmes qui
ont les moyens de s’offrir les plus grands couturiers, on
aurait pu croire qu’elles se choisiraient un visage sur mesure
plutôt que dans le rayon prêt-à-porter.
METROPOLITAN 09