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Jean-Marie 2

IRC 2012 - UNCL

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Règle ■<br />

Quoi de neuf ?<br />

Comme chaque année, <strong>Jean</strong> Sans fait le point sur les modifications<br />

appliquées à la jauge.<br />

Nous sortons d'un Congrès IRC à Paris où plus<br />

de 25 pays étaient représentés (47 participants<br />

au total). Nos amis japonais, américains, australiens<br />

mais aussi ceux de Hong-Kong avaient<br />

fait le déplacement tout comme ceux des pays<br />

européens. L'ordre du jour était copieux.<br />

La réunion annuelle du Comité Technique<br />

(Mike Urwin, James Dadd, Matthieu Visbecq,<br />

<strong>Jean</strong> Sans) tenue à Londres en juillet et sur<br />

deux grandes journées de travail, avait permis<br />

de défricher les sujets d'étude en cours. Le<br />

Comité Technique fonctionne de la manière<br />

suivante : chaque année un programme de travail<br />

est établi qui identifie une liste de sujets de<br />

travail ; en plus, toute contribution non inscrite<br />

est aussi acceptée.<br />

Nous avons pour principe de ne pas nous<br />

donner de "dead line" pour faire aboutir une<br />

étude. C'est l'avantage du secret de la formule.<br />

Il n'y a donc pas de décisions prises sous la<br />

pression des propriétaires et/ou des architectes.<br />

Les principales évolutions pour 2012<br />

sont commentées ci-après.<br />

Evolution des matériaux<br />

de construction<br />

Malgré le secret de la formule, tout le monde<br />

sait que le TCC dépend du mode de construction<br />

(matériau et mise en œuvre). La Jauge IRC<br />

a été écrite principalement pour les "cruiserracer",<br />

c'est-à-dire pour ce que les Anglo-<br />

Saxons nomment les "production boats", en<br />

français les bateaux de "série", par opposition<br />

aux prototypes.<br />

Cela se traduit par une taxation hiérarchisée du<br />

carbone, du nomex, sandwich, monolithique<br />

verre, contreplaqué etc…<br />

Les architectes, qui sont des gens malins et<br />

rusés, tentent de contourner le problème en<br />

utilisant des matériaux basiques mais en les<br />

mettant en œuvre à partir de technologies<br />

hyper évoluées afin de se rapprocher des caractéristiques<br />

mécaniques des matériaux de haut<br />

niveau. Ainsi du temps où l’IOR interdisait les<br />

mâts en carbone, les fabricants avaient inventé<br />

les mâts double peau et les mâts allégés<br />

localement à l'intérieur par usinage chimique<br />

dans un tube en verre. On obtenait de cette<br />

façon des sections variables du tube dont les<br />

inerties étaient adaptées aux efforts locaux du<br />

profil. Aujourd'hui, certains constructeurs de<br />

prototype utilisent un procédé similaire pour<br />

les coques. Ils mettent en œuvre des mousses<br />

de sandwich à épaisseurs variables, des peaux<br />

stratifiées en verre/époxy évolutives, des renforts<br />

locaux reprenant les efforts. L'ensemble<br />

si il est considéré par l'IRC, comme utilisant<br />

du "verre", serait donc taxé à l’identique des<br />

bateaux de série. Cela est impensable car cette<br />

technologie est totalement hors de portée des<br />

constructeurs de bateaux de série.<br />

De même pour les matériaux métalliques, nous<br />

avons vu fleurir dernièrement les voiles de<br />

quille en fonte à graphite sphéroïdal dont les<br />

caractéristiques mécaniques sont équivalentes<br />

à celle de l'acier forgé. Là encore c’est inaccessible<br />

à un chantier de production. Le Comité<br />

Technique a donc recadré tous ces élans technologiques.<br />

L'IRC ne refuse pas l'évolution<br />

technologique mais elle souhaite simplement<br />

que l'utilisation de ces techniques ne fausse<br />

pas le jeu de la régate.<br />

Evolution du facteur<br />

de gréement dormant<br />

Depuis 2007, nous travaillons sur le facteur<br />

de gréement. Nous avons continué ce travail<br />

durant l'année 2011. Les gréements latéraux<br />

avec ou sans bastaques de la grande époque<br />

IOR, qui équipaient systématiquement tous<br />

les bateaux sont maintenant supplantés par<br />

les gréements "modernes" à barres de flèche<br />

Ph : DR.<br />

poussantes, plus simples et beaucoup plus<br />

sûrs. L'IRC a donc réactualisé ses paramètres<br />

de taxation.<br />

Un autre grand débat, déjà engagé en 2010,<br />

s'est poursuivi en 2011 au sujet du "Composite<br />

Rigging". Jusqu'en 2010 ce type de gréement<br />

en fibres était fortement taxé en IRC. Fin<br />

2010, après une analyse approfondie, il avait<br />

été décidé de baisser fortement cette taxation<br />

pour les bateaux de longueur supérieure à 18<br />

mètres. En fait nous souhaitions que sur ces<br />

bateaux, le Rod puisse être progressivement<br />

remplacé par le "composite rigging", tant pour<br />

les bateaux existants que pour ceux à venir.<br />

Les raisons de cette orientation sont multiples :<br />

- gain de poids dans les hauts. Pour donner un<br />

ordre de grandeur, un mètre de gréement en<br />

Rod de 12 mm de diamètre pèse 0.891 kg<br />

contre à peine 158 grammes en composite<br />

- possibilités techniques d'augmenter la hauteur<br />

des mâts<br />

- gain de stabilité du bateau car le centre de<br />

gravite général descend<br />

- tous ces bateaux sont déjà équipés de mâts<br />

en carbone<br />

- coût "indolore" pour les propriétaires de ces<br />

grands bateaux<br />

Sachez que sur un voilier de 147' (45 m), le<br />

gréement en Rod pèse 1.3 tonnes et le gréement<br />

composite équivalent 350 kg !!! Soit une<br />

réduction de 1 tonne à environ 25 m de haut.<br />

La stabilité, la sécurité et la fiabilité sont incontestablement<br />

améliorées. Sur un 117’ (36 m)<br />

le passage du Rod au PBO permet de gagner<br />

875 kg et augmente le RM20° de 5% (gain de<br />

stabilité).<br />

Par contre pour les bateaux inférieurs à 18 m<br />

et surtout dès que l'on descend vers les catégories<br />

30/45', la taxation du "composite rigging"<br />

n'avait pas été diminuée en 2011. Le gain de<br />

poids est rapidement moins important lorsque<br />

la longueur des bateaux diminue et ce type de<br />

gréement ne peut s'adapter, pour des raisons<br />

de raideur du tube de mât, que sur les mâts<br />

en carbone. Lesquels n'équipent que 22% de<br />

cette catégorie de bateaux.<br />

Toutefois, afin de ne pas manquer ce rendezvous<br />

technologique, l'IRC après un long débat,<br />

a décidé d'assouplir la taxation des "composite<br />

rigging" pour les bateaux de longueur inférieure<br />

à 18 m en lissant progressivement cette<br />

baisse sur quatre années. Il est évident que<br />

si ces technologies n'évoluaient pas vers une<br />

diffusion plus large, comme on l'a vu pour les<br />

gréements courants (Vectran, Kevlar, Dynema,<br />

Spectra...), l'IRC reverrait sa décision. Il faut<br />

noter aussi que les pataras en composite<br />

58 IRC ■ Règle

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