À LA UNE Kiosque une convention entre nous… Mais non ! Je ne connais aucune femme qui accepte le cœur léger de ne pas avoir l’exclusivité de son mari… GALA : Et les enfants ? V. D. : Mes enfants ont été très, très préservés. Ils avaient un papa qui travaillait énormément… Ce qui est rigolo, c’est que Solal et Sharlie ne <strong>com</strong>prenaient pas qu’on faisait le même métier ! Quand quelqu’un leur disait « Ta maman, elle est très connue », ils répondaient : « N’importe quoi ! », tant je suis présente. GALA : Mais la dernière année… V. D. : Nous avons préféré leur parler, leur dire la vérité. Leur réaction a été assez mature. J’ai l’impression qu’ils ont bien accusé le choc même si on ne le saura vraiment que dans quelques années. J’ai fait en sorte qu’ils rencontrent une ou deux fois un psy, histoire qu’ils puissent s’exprimer librement. GALA : Et vous-même ? Vous semblez si posée, si sereine… V. D : Eh bien non, je ne suis pas allée, ou plutôt retournée, voir un psy. Il se trouve que j’ai suivi onze ans de thérapie durant ces dix-sept ans de vie <strong>com</strong>mune, ce qui, je m’en rends <strong>com</strong>pte, m’a beaucoup aidée. Au lieu de continuer à me morfondre, je me suis remise en question. J’avais peut-être des choses à apprendre… Cela faisait peut-être partie de mon chemin de vie… Le plus dur, ce sont les trahisons amicales. J’ai eu de grosses déceptions, découvert des choses très laides sur la nature humaine. GALA : Une atteinte de plus au moral ? V. D. : Oui, mais je n’en souf<strong>fr</strong>e plus. Je me dis que ce n’était pas de vrais amis, que la vie m’a fait ce cadeau de faire le ménage, douloureux certes, mais nécessaire. GALA : S’ajoute aussi le fait que vous travailliez presque essentiellement sur les pièces écrites par votre mari. Le Jeu de la Vérité, Boire, fumer et conduire vite, L’appel de Londres, et toujours avec David Brécourt et Christian Vadim… Cette troupe, c’est fini désormais ? V. D. : Oui, et c’est aussi pour cela que je m’exprime. Sur les réseaux sociaux, les gens se demandent pourquoi je ne suis pas de la prochaine création de Philippe… Il était temps de dire les choses clairement : nous sommes juridiquement séparés, en cours de divorce. Si je ne fais plus partie de cette aventure théâtrale, amicalement, David et Christian sont très présents. Ce sont des gens intelligents. Très peu l’ont été. GALA : Vous voilà obligée de repartir seule ? 28 “Aujourd’hui, plus PERSONNE ne me dira ce que je dois faire” Cela vous angoisse ? V. D. : Mais c’est un métier angoissant ! Si on ne vous voit pas, on vous oublie. Je m’aperçois aujourd’hui <strong>com</strong>bien je me suis mise en danger professionnellement, et volontairement en plus ! (Rires.) Philippe était très occupé, si je partais en tournage, qui allait s’occuper des enfants ? GALA : Vous aviez été choisie par Claude Lelouch pour son dernier film, Chacun sa vie, et votre scène a été coupée au montage : un coup de plus… V. D. : Ce que je veux garder, c’est le bonheur immense que j’ai ressenti quand Claude est venu me voir au théâtre, qu’il m’a prise dans ses bras en me disant que j’étais une actrice merveilleuse et qu’il me voulait dans son film. Cette chance de pouvoir travailler avec l’un CLASSE MANNEQUIN TOUTE UNE HISTOIRE ➸ 1993, un ovni débarque sur M6 les samedis et dimanches à 20 h : Classe mannequin. Le feuilleton, qui surfe sur la vague des top-models, est un succès médiatique et Vanessa, d’un coup, accède à la popularité. Un quart de siècle plus tard, elle est la preuve qu’être révélée par une sit<strong>com</strong> (ici avec Cachou, Christine Lemler et Jean-Pierre Baxter) n’empêche pas de faire une carrière de <strong>com</strong>édienne, qui plus est au théâtre. Elle a connu les salles <strong>com</strong>bles dans les pièces de Philippe Lellouche. « On a vraiment eu de la chance », souffle-t-elle, un poil trop modeste. M. O. de nos plus grands réalisateurs, nos journées de tournage si enrichissantes, la méthode Lelouch, cet enthousiasme qui embarque tout le monde, c’est ça, aujourd’hui que je veux retenir. Le positif, uniquement. GALA : A vous écouter, on le <strong>com</strong>prend en effet… V. D. : Je me suis délestée des mauvaises choses. J’ai la quarantaine, je ne suis plus la jeune adulte de Classe mannequin. Quand je regarde les photos que nous venons de faire pour <strong>Gala</strong>, je vois une femme. Avec ses rides, son corps qui a vécu, son visage qui a davantage de personnalité. Aujourd’hui, plus personne ne me dira ce que je dois faire et <strong>com</strong>ment je dois le faire. Et cela semble me réussir. GALA : Est-ce qu’il vous arrive de vous projeter, de vous imaginer à nouveau amoureuse ? V. D. : Mon Dieu, je me le souhaite ! Je n’ai pas renoncé au couple ! Comme je ne vais pas renoncer à la vie. Et, dans la vie, pour une épicurienne <strong>com</strong>me moi, il y a forcément l’amour. PROPOS RECUEILLIS PAR MARYVONNE OLLIVRY STARFACE
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