EN CONFIDENCE Kiosque GALA : Vous avez dit un jour avoir réalisé le rêve de vos parents en devenant chanteuse… L. F. : Complètement. Mon père avait fondé un orchestre au départ pour ma sœur. Elle avait seize ans, moi, douze. Ma mère me trouvait trop jeune, mais mon père était persuadé que j’avais une voix. J’ai eu beaucoup de chance car ils ont toujours cru en moi sans jamais s’immiscer dans ma vie artistique. Quand j’ai <strong>com</strong>mencé à écrire des chansons avec André (Manoukian, ndlr) et que nous avons quitté Lyon pour « monter à la capitale », mes parents m’ont fait confiance et n’ont jamais essayé de s’ériger en pygmalions. GALA : Vos parents sont tombés malades en même temps ? L. F. : Mon père d’abord, et ma mère trois mois après, alors que tous les bilans qui avaient été faits peu avant étaient bons. Mon père est parti au mois d’août, ma mère en décembre, trois jours avant mon anniversaire. Elle s’est laissée mourir. Elle ne pouvait pas vivre sans lui. Impossible. Sur le coup, je n’ai pas réalisé, j’ai été <strong>com</strong>me anesthésiée. C’est vertigineux. Le vide que l’on ressent, c’est un ravin. D’autant que j’avais enchaîné… GALA : Que voulez-vous dire ? L. F. : Deux ans auparavant, à cinquante ans pile poil, j’ai connu une grande rupture sentimentale avec un garçon avec qui j’avais passé six ans, et qui était de dix-sept ans mon cadet. GALA : Est-ce l’âge qui vous a séparés ? L. F. : Je pense que oui, en partie, puisque depuis il a refait sa vie, construit une famille. Avec le recul, je sais que cette rupture était le signe – et ça ne faisait que <strong>com</strong>mencer – qu’il fallait que je m’occupe enfin de moi. Sur le moment, j’ai fait un burn-out qui a duré à peu près deux ans. Terrible. Puis il y a eu la maladie de mes parents et leur décès. Je <strong>com</strong>mence seulement à sortir du tunnel après une période de grosse souf<strong>fr</strong>ance et en même temps de restructuration totale. Je sais aujourd’hui que je devais en passer par là La Foly des défis Quand Sud Radio lui a proposé d’animer Chacun s a Foly, elle a foncé. Du lundi au vendredi, en direct de 16 heures à 18 heures, elle donne la parole à des auditeurs qui lui racontent le plus beau miracle de leur vie. Mais Liane est aussi sur les routes avec Foly Jazzy, concert piano-voix (le 26 septembre à Lyon ; le 29, à Binche, en Belgique ; le 13, à Clichy…). Le 8 mars, pour la Journée de la femme, elle publiera, chez Grasset, Mes femmes de cœur, coécrit avec Wendy Bouchard. Liane sent que « l’écriture va tenir une place de plus en plus forte » dans sa vie. Elle travaille d’ailleurs sur une série. 46 “J’AI FAIT UN BURN-OUT, qui a duré près de DEUX ANS. TERRIBLE.” pour <strong>com</strong>prendre certaines choses. Notamment que j’avais toujours vécu pour les autres : mes proches, ma famille, mes amis, mes mecs… Je <strong>com</strong>mence, là, à cinquante-quatre ans, à vivre un peu pour moi. Mais c’est le début. GALA : Cela se manifeste <strong>com</strong>ment ? L. F. : Par exemple, aujourd’hui, je pense que je vais rencontrer quelqu’un. Je n’étais pas prête, et là, je suis prête pour l’amour. Et ça va être une très grande histoire. L’histoire de ma vie. GALA : Est-ce si important d’être en couple ? L. F. : Je suis une femme indépendante mais à présent j’ai envie d’être ac<strong>com</strong>pagnée par un homme, ou une femme d’ailleurs, car on peut très bien avoir une rencontre dans sa vie, quelque chose qui nous transforme… Là, oui, j’ai envie. C’est curieux de dire ça alors que l’on vient de perdre les personnes qu’on a le plus aimées, mais j’ai l’impression d’une renaissance. Je dirais une renaissance obligée si l’on veut s’en sortir, passer du côté lumineux. Parce que si je sombrais, ils ne seraient pas contents du tout là-haut, ils viendraient me tirer les pieds la nuit ! Alors je fais attention ! PROPOS RECUEILLIS PAR JEANNE BORDES Sur la terrasse, entourée de son <strong>fr</strong>ère, Philippe (à g.), sa belle-sœur, Armelle, sa nièce Inès, sa « poupée d’amour » (« J’ai une seule nièce », glisse-t-elle), son manager et <strong>com</strong>plice Laurent Baron et son neveu Arnaud. Sans oublier Vegas, le bichon, membre à part entière de la famille depuis quatorze ans. Alphonse et Jeanne, ses parents, ont tenu plus de vingt ans La droguerie du sourire, à Lyon. Liane se souvient d’une enfance et d’une adolescence atypiques. Elle a 12 ans quand elle rejoint l’orchestre Black and White de son père. Sa sœur Corinne est au piano et elle, minivamp, fait déjà le show. PHOTOS : COLLECTION PERSONNELLE
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