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EN CONFIDENCE<br />

PHOTOs: LAURENCE LABAT/STARFACE<br />

LIANE<br />

FOLY<br />

“JE PENSE QUE JE<br />

VAIS RENCONTRER<br />

QUELQU’UN”<br />

Une rupture, la disparition<br />

de parents chéris… Celle qui<br />

anime Chacun sa Foly, sur<br />

Sud Radio, a fait de ses<br />

tourments une renaissance.<br />

Kiosque<br />

Ce jour-là, pour une fois, on lui a demandé de<br />

mettre de côté les imitations, l’humour, cette<br />

façon joyeuse et légère d’être aux autres, pour<br />

revenir à elle. Pour nous faire entendre sa voix,<br />

plus intime, plus personnelle. Plus grave aussi.<br />

Il y a deux ans, Liane Foly a perdu ses parents,<br />

victimes du cancer, à quatre mois d’intervalle.<br />

D’eux, elle dit qu’ils s’aimaient « à la folie » (ils<br />

auraient fêté leur soixante ans de mariage),<br />

qu’ils étaient son soleil…<br />

GALA : Vos parents ont-ils été un exemple ?<br />

LIANE FOLY : Evidemment ! J’ai même voulu<br />

calquer leur histoire ! Leur amour, leur <strong>com</strong>plicité<br />

nous a toujours portés, nous, leurs trois<br />

enfants. Ma famille était curieuse, nomade,<br />

aventurière. Quand la France a demandé des<br />

volontaires pour partir en Algérie, ils n’ont pas<br />

hésité et ont tenu, là-bas <strong>com</strong>me à Lyon plus<br />

tard, une droguerie quincaillerie.<br />

GALA : Parlaient-ils volontiers de cette période ?<br />

L. F. : Non. Je sais que j’ai été conçue en pleine<br />

guerre et que, quand ma mère a dû rentrer<br />

avec ma grand-mère et ma sœur de quatre ans,<br />

j’étais dans son ventre. Elle n’était pas certaine<br />

de retrouver mon père. C’était une période<br />

très <strong>com</strong>pliquée. Ma mère a fait deux dépressions<br />

enceinte de moi et, curieusement, quand<br />

je suis née, j’étais un vrai petit Zorro ! Je voulais<br />

sauver tous ceux qui avaient de la peine et<br />

j’aimais la vie et les autres, intensément. J’ai<br />

vécu une enfance super.<br />

GALA : Jacques Brel disait que c’est le pire<br />

justement, parce que l’on passe le reste de sa<br />

vie dans la nostalgie de ce paradis perdu…<br />

L. F. : Je m’en suis encore davantage rendu <strong>com</strong>pte<br />

avec le départ de mes parents. D’autant que,<br />

n’ayant pas d’enfant, j’ai fait un transfert vers<br />

trente-cinq-quarante ans, et je me suis mise à les<br />

protéger <strong>com</strong>me s’ils étaient les miens. Je leur<br />

ai tout donné, je les ai gâtés au-delà du raisonnable<br />

parce que je savais qu’ils avaient vécu une<br />

vie difficile même s’ils n’en parlaient jamais. Je<br />

voulais essayer de leur rendre un peu de cette<br />

enfance merveilleuse qu’ils nous avaient offerte.<br />

GALA : Est-ce un choix de ne pas avoir eu<br />

d’enfant ?<br />

L. F. : Jeune, il y a toujours eu soit le <strong>com</strong>pagnon<br />

qui ne voulait pas, soit… Disons que cela<br />

ne s’est pas fait naturellement. Et par la suite,<br />

ce fut un choix, oui.<br />

➸<br />

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