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Maison de demain<br />
84 <strong>faire</strong> <strong>faire</strong><br />
Printemps 2007<br />
Passive ou écologique ?<br />
Un débat est aujourd’hui ouvert sur les termes désignant la possible <strong>maison</strong> de demain,<br />
celle qui devra respecter l’occupant, préserver l’environnement et avoir un impact mesuré<br />
sur la ressource, parce que le public, mieux informé, est attentif à la qualité de l’air, de l’eau,<br />
que sa sensibilité aux questions d’environnement s’est considérablement développée,<br />
et que les ressources, pour la plupart, sont en quantité limitée.<br />
On parle de <strong>maison</strong><br />
passive en regardant<br />
du côté de<br />
l’Allemagne en raison du<br />
label Passivhaus, né en<br />
1989 à Darmstadt. Des<br />
pionniers, en France, ont<br />
depuis les années 70,<br />
contribué à développer<br />
des <strong>maison</strong>s passives en<br />
s’inspirant souvent des<br />
travaux de chercheurs<br />
comme Edward Mazria,<br />
architecte américain.<br />
“Les constructions passives<br />
sont simples de<br />
conception et d’emploi :<br />
elles comportent peu<br />
d’éléments en mouvement<br />
et n’exigent pas<br />
d’entretien, ou si peu. De<br />
plus, elles n’engendrent<br />
pas de pollution thermique,<br />
puisqu’elles n’exigent<br />
pas la combustion<br />
d’énergie fossile et ne<br />
produisent ni déchets, ni<br />
gaspillage. Et comme<br />
l’énergie solaire se caractérise par une répartition uniforme et bien pratique<br />
à travers le monde, elle rend inutile un réseau coûteux de distribution de<br />
l’énergie”. (Edward Mazria, Le guide de la <strong>maison</strong> solaire. Voir “Bibliographie”)<br />
Il n’est pas question ici d’utilisation de produits à faible impact environnemental.<br />
La superstructure de cette réalisation exceptionnelle en France est une ossature bois plate-forme type<br />
MBOC (Maisons Bois Outils Concept) développée par le CNDB. Elle a été portée à 220 mm d'épaisseur,<br />
au lieu des 120 mm habituels, ceci afin d'apporter une épaisseur supplémentaire pour l'isolation.<br />
Le système retenu entre les montants d'ossature est à base de ouate de cellulose.<br />
De plus, ces murs sont isolés depuis l’extérieur par 150 mm de polystyrène, support d'un crépi.<br />
Les Airelles – tél. 02 32 89 04 54 – www.lesairelles.fr<br />
MAISONS BIOCLIMATIQUES ET ÉCOLOGIQUES<br />
Jean-Pierre Oliva et Samuel Courgey rapprochent les deux notions :<br />
“L’approche écologique se fonde sur une conception globale de l’habitat<br />
considéré comme un organisme vivant situé dans son environnement et réagissant<br />
avec lui. Concernant la problématique thermique, cette approche<br />
systémique de l’habitat, qui consiste à créer une enveloppe bâtie “vivant<br />
Guy Archambault<br />
avec le climat” inspirée<br />
de l’approche des anciens,<br />
s’est développée<br />
depuis les années 1970<br />
sous le nom de bioclimatisme”.<br />
(La conception<br />
bioclimatique, éditions<br />
Terre Vivante 2006).<br />
Ainsi aujourd’hui, la raison<br />
devrait l’emporter, où<br />
le seul critère énergétique<br />
– pour important<br />
qu’il puisse être – ne peut<br />
suffire, et tous les labels<br />
ayant celui-ci pour seule<br />
référence ne suffiront pas<br />
à répondre aux grands<br />
enjeux auxquels nous<br />
devons <strong>faire</strong> face.<br />
ÉTANCHÉITÉ,<br />
ISOLATION :<br />
DUO GAGNANT<br />
Concrètement, cette <strong>maison</strong><br />
aura une étanchéité<br />
soignée. On s’est en effet<br />
aperçu que l’étanchéité<br />
à l’air avait une importance au moins équivalente à celle de l’isolation. Cela<br />
suppose des principes constructifs fiables, mais également une mise en œuvre<br />
rigoureuse. Le corollaire de l’étanchéité est le renouvellement d’air, tant<br />
pour des raisons sanitaires que pour préserver le bâti. Il existe un certain nombre<br />
de dispositifs naturels pour la <strong>maison</strong> passive, ou mécaniques.<br />
Dans le premier cas, le puits climatique (canadien ou provençal) est celui qui<br />
porte le plus d’espoirs (des études sont actuellement en cours au niveau<br />
européen, pour mettre au point des règles de dimensionnement et des prescriptions<br />
sanitaires). Il se compose d’une prise de l’air extérieur et d’une<br />
conduite située dans le sol – entre 1,50 m et 2,00 m de profondeur – qui<br />
amène dans l’espace habitable un air tempéré au contact du sol.<br />
Les systèmes de ventilation mécanique les plus performants sont des systèmes<br />
dits thermodynamiques qui prennent et rejettent l’air sur le toit, l’air sor-