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Chantier<br />
La <strong>maison</strong> de Castres, conçue par l’architecte Mimi Tjoyas, représente<br />
un bon compromis entre les deux approches, où les consommations<br />
d’énergie, très suivies, sont optimisées dans le cadre d’une construction<br />
où l’impact sur l’environnement et la préservation des ressources ont été<br />
particulièrement pris en compte.<br />
Le mot “puech” en toponymie désigne un sommet arrondi d’Occitanie, Auriol,<br />
“un vent qui empêche la gelée”, et le nom du lieu-dit Crémissol, le “soleil qui<br />
crame”. Le puech Auriol est un hameau de Castres. C’est là que nous trouvons<br />
notre <strong>maison</strong>, sur une parcelle dominant le reste du village, exposée<br />
plein sud. Dans ce cadre plutôt favorable, il a fallu se montrer inventif, le<br />
budget imparti étant plutôt modeste : “Nous avons engagé cette construction<br />
à la suite de problèmes de santé. Nous avions donc un budget mesuré, l’opération<br />
étant plutôt contrainte. Nous souhaitions toutefois, par éthique et par<br />
goût, construire une <strong>maison</strong> qui consomme peu d’énergie, et qui soit bâtie<br />
sur les bases d’une approche en éco-construction. Pour optimiser tous ces<br />
facteurs, un architecte s’imposait. Nous connaissions Mimi Tjoyas, et son<br />
engagement sur ces sujets. Nous lui avons donc confié une mission minimale,<br />
conception, implantation et démarches administratives. Pour le reste, nous<br />
avons suivi les travaux, et assurons nous-mêmes les finitions, au gré de la<br />
86 <strong>faire</strong> <strong>faire</strong><br />
Printemps 2007<br />
Une <strong>maison</strong> économe<br />
On parle souvent de “<strong>maison</strong> passive” pour désigner une <strong>maison</strong> dont la consommation<br />
d’énergie est très basse, de l’ordre de 20 kWh/m2 /an pour le chauffage, en référence<br />
à un label allemand, le label “Passivhaus” (d’où le nom).<br />
Ces références sont quasi inexistantes en France car le concept à l’allemande recouvre<br />
certaines réalités qui ne sont pas nécessairement compatibles avec la vision “culturelle”<br />
française, notamment s’agissant de l’approche écologique. La <strong>maison</strong> solaire passive<br />
en revanche est une réalité en France depuis près de 25 ans.<br />
disponibilité des budgets et du temps”. La <strong>maison</strong> sera donc de plain-pied,<br />
de 23,50 m de longueur et 6,40 m de large.<br />
Malgré cela (le temps et les moyens ont fait défaut pour la décoration), l’essentiel<br />
a été assuré, l’isolation et l’étanchéité de l’enveloppe soignées, la<br />
serre construite dans un second temps, l’ensemble fonctionne plutôt bien, et<br />
les résultats sont très satisfaisants.<br />
UN PARTI RESPECTUEUX<br />
DE L’ENVIRONNEMENT<br />
Guy Archambault<br />
Les choix constructifs, malgré certains<br />
compromis inévitables, ont été dictés par<br />
le souhait de s’inscrire dans une logique<br />
de préservation de l’environnement et des ressources, à tous les stades,<br />
conception (bioclimatique), construction (large place aux matériaux “écologiques”<br />
et locaux), fonctionnement (maîtrise de l’énergie et des consommations<br />
d’eau). Profitant des mouvements de terrain, l’architecte – dans un<br />
souci d’efficacité énergétique – a enterré la face nord de la <strong>maison</strong> sur une<br />
hauteur de l’ordre de 1,20 m (béton banché avec isolation pour prévenir les<br />
risques de condensation). La construction est à ossature bois, sur dalle en<br />
terre-plein. Les murs périphériques sont isolés à l’aide de ouate de cellulose<br />
projetée (12 cm). Les revêtements intérieurs, lorsqu’ils sont achevés, sont