Le trophée Bishop au 430 ETAH - Journal Adsum

MISSION : repérer, identifier
et aider les vétérans sans abri
Par Daniel Rancourt
Journal Servir
Le 24 novembre, le ministère des
Anciens Combattants du Canada a
convoqué les représentants des médias
au café L’Itinéraire au centre-ville de
Montréal pour annoncer le lancement
d’une campagne afin d’identifier et
venir en aide aux vétérans sans abri.
Le ministre des Anciens Combattants,
M. Greg Thompson, a mentionné que dans
«le meilleur pays au monde, il y avait des
coûts invisibles à la guerre, des coûts invisi -
bles pour ceux et celles qui servent leur
pays. Des hommes et des femmes souffrent
en silence de blessures émotionnelles,
portent des séquelles psychologiques.
Et ces gens n’ont pas toute l’aide dont ils
ont besoin. Nous devons rembourser enti -
è rement nos dettes envers nos vétérans».
Aussi le ministère des Anciens
Combattants, en collaboration avec les
groupes communautaires qui desservent
Le président fondateur de Wounded Warriors.ca, le capitaine Wayne Johnston, accompagne Greg
Thompson, ministre des Anciens Combattants, devant le véhicule offert par les Travailleurs canadiens de
l’automobile pour aider à repérer, identifier et aider les vétérans sans abri de la grande région de
Montréal. - Photo : Y. Latreille
les sans-abri, les gens de la rue sans domicile
fixe, et grâce à la générosité de Wounded
Warriors.ca (voir encadré) et les Travailleurs
canadiens de l’automobile, a-t-il mis en
place un projet pilote (instauré également
à Halifax et à Vancouver) pour identifier
et aider les anciens combattants sans abri.
Au risque de rouvrir des blessures enfouies.
UNE ÉQUIPE VISITERA LES REFUGES
Les organisations comme La Maison du
Père, la Maison Bon Accueil, l’Old Brewery
Mission, l’Itinéraire ainsi que les banques
alimentaires de la région de Montréal seront
mises à contribution pour aider à joindre
les anciens combattants sans abri.
N
Une équipe d’intervenants du ministère
des Anciens Combattants visitera les différents
refuges afin d’assurer une présence
et une intervention de première ligne auprès
des sans-abri qui s’identifient en tant que
vétérans. Car il existe des programmes et
des services auxquels ces derniers ont droit.
Souvent sans qu’ils ne le sachent ou sans
savoir qu’ils peuvent y avoir droit.
Le capitaine Wayne Johnston, président
fondateur de Wounded Warriors.ca, a dit
espérer que ce projet pilote soit étendu d’un
océan à l’autre. Wounded Warriors.ca a
remis un chèque au ministère des Anciens
Combattants de 5000 $ dans le but de créer
un fonds d’urgence pour venir en aide aux
anciens combattants sans abri.
N’OUBLIONS JAMAIS
«Il y a quelques jours, tout le monde
portait un coquelicot pour célébrer le jour
du Souvenir. Tous les jours devraient être
une journée du Souvenir, pour ne pas ou -
blier les anciens combattants et ceux qui
sont aujourd’hui en Afghanistan. Dans un
pays comme le Canada, c’est une honte que
nos vétérans n’aient pas de toit et soient
dans la rue», s’est indigné M. Ken Lewenza,
WOUNDED WARRIORS.CA
Wounded Warriors.ca est une œuvre de bienfaisance
indépendante à but non lucratif
qui appuie les soldats canadiens blessés à
l’étranger. L’organisme est davantage un
mécanisme de financement qui soutient les
programmes destinés aux soldats blessés.
Pour information : Wounded Warriors.ca
Terrains À VENDRE
à partir de 72 500 $
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• Terrains boisés à 2 minutes
de la base militaire
• 100 pieds de façade
• Service d’aqueduc
président national des Travailleurs canadiens
de l’automobile (TCA), en remettant
les clés d’un véhicule tout neuf afin de
faciliter les déplacements des intervenants
vers les endroits où ils pourraient rencontrer
des vétérans sans abri.
«À Montréal, on évalue à 25 000 le nombre
de personnes sans abri», a déclaré
M. Serge Lareault, directeur et éditeur
«CELUI QUI PART EN MISSION
N’EST PAS CELUI QUI REVIENT»
M. Gérald Jean, coordonnateur du programme
Soutien social pour blessures de stress opérationnel
(SSBSO) à la Garnison Saint-Jean, était
présent à la conférence de presse.
Depuis février 2009, il siège sur le comité consultatif
mis sur pied par le ministère des Anciens
Combattants relatif à la situation des vétérans
sans abri. En juillet, avec son collègue Pierre
Trépanier aussi coordonnateur au SSBSO, ils sont
allés servir bénévolement le petit déjeuner à
l’Accueil Bonneau de Montréal.
«On a ainsi pu rencontrer un bénévole de
l’Accueil Bonneau qui était lui-même un vétéran
de la guerre de Corée. Il nous a mis sur la piste
d’une demi-douzaine de vétérans dont certains
avaient fait la Bosnie. Des gars qui ont entre 35 et
40 ans et qui vivent dans la rue. On va être surpris
: il y en a plus qu’on pense», constate Gérald
Jean.
«Celui (ou celle) qui part en mission, que cela ait
été la Seconde Guerre mondiale, la Corée, l’ex-
Yougoslavie ou l’Afghanistan, n’est pas celui (ou
celle) qui revient. Il a vécu des événements qui
l’ont transformé. Souvent il ne s’en rend pas
compte tout de suite, mais les premiers symptômes
commencent à apparaître : des rêves
récurrents qui se transforment en cauchemar,
l’hypervigilance (être toujours sur le qui-vive),
l’anxiété, l’angoisse, l’agressivité qui se manifestent,
etc. On commence à boire de l’alcool pour
s’endormir, prendre des médicaments, on augmente
les doses, pour endormir ce qu’on ressent,
pour geler nos émotions. Ces gars, ces filles-là, ne
se comprennent plus, ne sont pas capables de
mettre des mots sur ce qu’ils vivent, ce qu’ils
ressentent, écartent ceux et celles qui posent trop
de questions, le ou la conjoint-e, les enfants, les
amis; ils font “le ménage” autour d’eux, ils s’isolent,
et c’est le cercle vicieux de la toxicomanie
(alcool, drogues, jeu, etc.) qui peut prendre le
dessus. On ne se rend pas compte de l’effet produit
autour de nous.»
Les coordonnateurs du SSBSO sont capables de
déceler la problématique du stress opérationnel
parce qu’ils sont passés par là.
«C’est pas facile de le reconnaître. Et le plus dur,
c’est de l’accepter. Il faut cesser de prendre ça
comme une marque de faiblesse. Souvent les
vétérans ne veulent pas demander d’aide, ils ne
font plus confiance à personne, ils sont rebelles et
RUE DES CERISIERS
• Superficie de 21 500 pi2 et plus
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• Auto-constructeur bienvenue
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de L’Itinéraire. «Des gens qui vivent dans
l’iso lement, qui souffrent de maladies
mentales, de toxicomanies, qui vivent dans
la honte et dans l’ombre. Pour un pays riche
comme le nôtre, il y a beaucoup à faire.»
ANCIENS COMBATTANTS
DU CANADA
Le ministère des Anciens Combattants du Canada
offre, entre autres, des services de réadaptation, de
soins de santé, d’aide au placement, d’aide à la
famille ainsi que des avantages financiers ou des
indemnités d’invalidité. Si vous connaissez un ou une
ex-militaire sans abri ou au risque de l’être, composez
le 1 866 522-2022 (français) ou le 1 866 522-2122
(anglais), ou consultez le site Web www.vac-acc.gc.ca
Gérald Jean, coordonnateur du programme
Soutien social pour blessures de stress opérationnel
à la Garnison Saint-Jean : «Appelez-nous,
n’attendez pas.» - Photo : Servir
ne veulent plus rien savoir de personne, encore
moins d’organismes officiels… Ils ne veulent plus
être identifiés comme militaires ou ex-militaires…
Ils ne sont pas tous sans abri : il y en a
plusieurs qui sont tout seuls dans leur maison, ou
qui s’isolent dans le fin fond des bois en campagne.»
Une fois qu’on a repéré, identifié et établi le lien
de confiance avec l’ancien combattant sans abri,
que fait-on?
«Quelques questions à poser : s’assurer que c’est
bien un ex-militaire; puis, veut-il sortir de la rue?
Et nous, sommes-nous prêts à l’aider? À lui trouver
un logement? L’envoyer en désintoxication?
Quand il va revenir de désintox, avons-nous les
ressources pour l’accueillir et l’encadrer pour ne
pas le laisser à lui-même? Puis, il faut raccourcir
les délais administratifs, les irritants, sortir des
façons de faire habituelles du ministère des
Anciens Combattants, avoir des méthodes plus
souples et s’adapter aux nouvelles réalités de
2010. Aujourd’hui, un vétéran peut avoir 20, 21
ans et avoir fait l’Afghanistan», ajoute Gérald
Jean.
«On ne veut surtout pas créer de faux espoirs. On
peut les aider. C’est gratuit. Et en toute confidentialité.
Appelez-nous, n’attendez pas», conclut
Gérald Jean.
Tél. : 450 358-7099 poste 6575; sans frais :
1 800 883-6094; ou le site Web: www.osiss.ca
À Québec : 418 648-5049
Courriel : peersupportval@aol.com
Les Hauts Bois
de Shannon
www.gestionart.ca
418 907-2030 418 849-4496
3172171
14 janvier 2010 / Adsum / Page 5