46 Bassin du Lac Tchad Le bassin versant du lac Tchad équivaut à un peu plus <strong>de</strong> huit pourcent <strong>de</strong> la superfi cie <strong>de</strong> l’Afrique et s’étend au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s frontières <strong>de</strong> huit pays : l’Algérie, le Cameroun, La République Centrafricaine, le Tchad, la Jamahiriya arabe libyenne, le Niger, le Nigéria et le Soudan.
Le lac Tchad fi gure parmi les plus grands ré<strong>se</strong>rvoirs d’eau douce du Sahel Il traver<strong>se</strong> une variété <strong>de</strong> paysages du nord au sud : du cœur ari<strong>de</strong> du Dé<strong>se</strong>rt du Sahara au nord, aux savanes fortement boisées du nord du Cameroun et <strong>de</strong> la République Centrafricaine au sud. La pluie, la végétation, la population et l’activité économique sont toutes concentrées dans la moitié sud du bassin, le lac lui-même coulant le long <strong>de</strong> la ligne <strong>de</strong> transition entre la savane et le dé<strong>se</strong>rt au cœur du Sahel. La quasi totalité <strong>de</strong> l’eau du bassin est fournie par les fl euves Chari, Logone et Komadougou Yobé. Cependant, même sans débouché sur la mer, la salinité du bassin <strong>de</strong>meure faible. La recherche a montré que les <strong>se</strong>ls sont contrôlés par l’infi ltration dans l’eau souterraine et à un <strong>de</strong>gré moindre, par la sédimentation (Roche 1977, Isiorho et al. 1996). Le Lac est l’un <strong>de</strong>s plus grands ré<strong>se</strong>rvoirs d’eau douce du Sahel, faisant <strong>de</strong> lui un point focal <strong>de</strong>s activités humaines (Musa 2008). Ceci est particulièrement le cas pour les plus <strong>de</strong> trois millions <strong>de</strong> personnes (SEDAC 2010) vivant 200 km aux abords du lac, dont la plupart vivent d’agriculture, <strong>de</strong> pêche et d’élevage (Musa 2008). Population Des estimations <strong>de</strong> la population en 2010 (SEDAC 2010) ont établi qu’environ 46 millions d’individus vivent au <strong>se</strong>in du bassin étendu du lac Tchad, la plupart étant concentrés dans la partie sud-ouest du bassin versant (SEDAC 2010) (Figure 2.4.1). Le Nigéria, lequel constitue 7,5 pour cent <strong>de</strong> la surface du bassin, il abrite 26 millions <strong>de</strong>s habitants <strong>de</strong> tout le bassin, soit plus <strong>de</strong> la moitié. Le Tchad est le <strong>de</strong>uxième pays le plus peuplé ; dix millions <strong>de</strong> <strong>se</strong>s habitants vivent dans le bassin. Le Niger <strong>se</strong> place en troisième position, avec un peu moins <strong>de</strong> trois millions (SEDAC 2010). <strong>Les</strong> taux estimés <strong>de</strong> croissance démographique <strong>de</strong> ces trois pays ont été très élevés au cours <strong>de</strong>s cinq <strong>de</strong>rnières années, variant <strong>de</strong> 2,3 pour cent annuellement pour le Nigéria, à 3,5 pour cent pour le Niger (UN-WPP 2006). Le Soudan et le Cameroun ont chacun environ 2,5 millions d’habitants au <strong>se</strong>in du bassin du lac Tchad (SEDAC 2010). Précipitations Malgré la gran<strong>de</strong> taille du Tchad (46 pour cent <strong>de</strong> la superfi cie du bassin) et le fait qu’il reçoit environ 43 pour cent <strong>de</strong>s précipitations du bassin (Figure 2.4.2), il contribue à bien moins d’un tiers <strong>de</strong> l’équilibre hydrique <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier, du fait <strong>de</strong>s forts taux d’évapotranspiration. Le Nigéria, lequel ne constitue que 7,5 pour cent <strong>de</strong> la superfi cie du bassin, contribue lui aussi à environ 30 pour cent <strong>de</strong> l’équilibre hydrique du bassin (Senay et al. 2010). Approximativement un quart <strong>de</strong> l’écoulement total du bassin provient <strong>de</strong> la portion <strong>de</strong> la République Centrafricaine (Figure 2.4.3). Bien que le Niger constitue un quart du bassin, il ne reçoit que 5,5 pour cent <strong>de</strong>s précipitations <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier et en perd davantage en évapotranspiration, créant ainsi un impact négatif sur l’équilibre hydrique du bassin. Figure 2.4.1 : Densité <strong>de</strong> population du bassin du lac Tchad 2010 Figure 2.4.2 : Précipitations moyennes annuelles du bassin du lac Tchad Figure 2.4.3 : Écoulement annuel moyen du bassin du lac Tchad 47