Stage de Master 2 au Muséum National d - MAG' SITE
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significatif dans ces <strong>de</strong>ux zones permettra <strong>de</strong> discuter <strong>de</strong> la réalité <strong>de</strong> l’endémisme observé sur<br />
les monts sous-marins.<br />
Des campagnes récentes associées <strong>au</strong> programme Tropical Deep-sea Benthos,<br />
réalisées dans le cadre d’une collaboration entre l’IRD (Institut <strong>de</strong> Recherche pour le<br />
Développement) <strong>de</strong> Nouméa (Nouvelle-Calédonie) et le MNHN (<strong>Muséum</strong> <strong>National</strong> d’Histoire<br />
Naturel <strong>de</strong> Paris), ont permis la prospection <strong>de</strong> 25 monts sous-marins présents dans le sudouest<br />
<strong>de</strong> l’océan Pacifique et l’échantillonnage <strong>de</strong> nombreux groupes taxonomiques à large<br />
échelle spatiale. Ces échantillons vont permettre ; (i) <strong>de</strong> tester l’hypothèse d’endémisme<br />
couramment associée <strong>au</strong>x monts sous-marins ; (ii) <strong>de</strong> mesurer le nive<strong>au</strong> <strong>de</strong> diversité<br />
spécifique <strong>de</strong>s populations d’un mont sous-marin relativement <strong>au</strong>x pentes insulaires.<br />
Si l’endémisme <strong>de</strong>s monts sous-marins est lié à un isolement <strong>de</strong>s populations résultant<br />
<strong>de</strong> phénomènes hydrologiques, toutes les espèces quelles que soient leurs capacités <strong>de</strong><br />
dispersion <strong>de</strong>vraient présenter <strong>de</strong>s flux <strong>de</strong> gènes réduits. Dans le cas contraire (absence <strong>de</strong><br />
barrière physique), le nive<strong>au</strong> <strong>de</strong> structuration <strong>de</strong>s populations doit pouvoir être mis en relation<br />
avec les capacités <strong>de</strong> dispersion. Les gastéropo<strong>de</strong>s marins, présentent une gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong><br />
mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> développement larvaire. De façon simplifiée, il existe <strong>de</strong>ux modalités (i) le<br />
développement planctotrophe, pour lequel la larve se nourrit dans la colonne d’e<strong>au</strong> (ii) le<br />
développement non planctotrophe, pour lequel la larve utilise les réserve vitellines et reste<br />
benthique. Ainsi, les larves planctotrophes ont une capacité <strong>de</strong> dispersion supérieure à celle<br />
<strong>de</strong>s larves non planctotrophes. D’<strong>au</strong>tre part, il est facile d’inférer le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> développement<br />
larvaire par l’observation <strong>de</strong> la coquille larvaire (protoconque). Les gastéropo<strong>de</strong>s constituent<br />
donc un excellent modèle biologique pour tester l’existence <strong>de</strong> barrières hydrologiques<br />
conduisant à l’isolement génétique <strong>de</strong>s populations entre les monts sous-marins.<br />
De nombreuses étu<strong>de</strong>s (cf. encadré 1) ont mis en évi<strong>de</strong>nce une relation directe entre<br />
l’aire <strong>de</strong> répartition géographique d’une espèce et la durée <strong>de</strong> sa phase larvaire planctonique<br />
(Janson, 1987). De même, <strong>de</strong> nombreuses étu<strong>de</strong>s ont montré que dans le cas d’espèces<br />
proches, la différenciation génétique entre les populations d’une espèce non-planctotrophe est<br />
plus importante qu’entre <strong>de</strong>s populations d’une espèce à larve planctotrophe (Boisselier-<br />
Dubayle et Gofas, 1999). Cette affirmation a cependant été démentie dans certaines étu<strong>de</strong>s<br />
comme par exemple pour les gastéropo<strong>de</strong>s du genre Littorina (Kyle et Boulding, 2000) ainsi<br />
que pour d’<strong>au</strong>tres invertébrés (Crustacea, Fratini et Vannini, 2002). Dans ces étu<strong>de</strong>s, la<br />
différenciation entre les populations a pu être corrélée à <strong>de</strong>s barrières physiques et<br />
hydrologiques (tourbillon, distance, profon<strong>de</strong>ur, conditions environnementales). Ces barrières<br />
expliqueraient la limitation <strong>de</strong> la dispersion <strong>de</strong> larves planctotrophes.<br />
Introduction 6