Stage de Master 2 au Muséum National d - MAG' SITE
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1 INTRODUCTION<br />
Actuellement, les monts sous-marins sont décrits comme <strong>de</strong>s hot-spots <strong>de</strong> diversité<br />
pour le milieu bathyal, <strong>au</strong>tant pour leur richesse spécifique que pour l’originalité <strong>de</strong> leur f<strong>au</strong>ne<br />
principalement constituée d’espèces nouvelles. Ces reliefs sous-marins attirent notamment<br />
une abondante icthyof<strong>au</strong>ne, pélagique et profon<strong>de</strong>, souvent inconnue <strong>de</strong>s consommateurs, et<br />
constituent <strong>de</strong>s stocks <strong>de</strong> poissons importants pour l’économie locale. Compte tenu <strong>de</strong><br />
l’absence <strong>de</strong> ressources minérales dans leur domaine terrestre et <strong>de</strong> la surexploitation effective<br />
<strong>de</strong>s zones côtières peu profon<strong>de</strong>s, les états insulaires polynésiens s’orientent ainsi vers <strong>de</strong>s<br />
activités <strong>de</strong> pêche plus <strong>au</strong> large, sur les pentes récifales externes et les monts sous-marins.<br />
Plusieurs programmes <strong>de</strong> protection et <strong>de</strong> recherche <strong>de</strong> nouve<strong>au</strong>x stocks exploitables ont alors<br />
été mis en place. La préoccupation actuelle <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong>s monts sous-marins <strong>de</strong> la Zone<br />
Economique Exclusive (ZEE) <strong>de</strong> la Nouvelle-calédonie est <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> réserves<br />
naturelles et <strong>de</strong>s observatoires <strong>de</strong> pêche et d’aquaculture. Il importe d’<strong>au</strong>gmenter nos<br />
connaissances sur la biodiversité <strong>de</strong> ces milieux et sur sa structuration afin <strong>de</strong> mener une<br />
réflexion pertinente sur les zones à protéger.<br />
Les monts sous-marins sont <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s structures volcaniques isolées ou groupées,<br />
s’élevant, <strong>au</strong> minimum, à plus <strong>de</strong> 1000 m <strong>au</strong> <strong>de</strong>ssus du plancher océanique. Ils sont séparés<br />
<strong>de</strong>s masses continentales par <strong>de</strong>s bassins océaniques profonds. Par ailleurs, <strong>de</strong>s phénomènes<br />
hydrologiques particulier y sont associés (colonnes <strong>de</strong> Taylor) qui conduiraient à l’isolement<br />
<strong>de</strong>s populations. En effet, les courants qui rencontrent <strong>de</strong> tels obstacles topographiques le<br />
contournent, ce qui génère un tourbillon stagnant en surface (White et Mohn, 2004) et donc la<br />
rétention <strong>de</strong>s particules (Rogers, 1994; Mulline<strong>au</strong>x et Mills, 1996). Ces <strong>de</strong>ux caractéristiques<br />
(habitat en mosaïque et rétention hydrologique) sont à l’origine <strong>de</strong> l’hypothèse <strong>de</strong> l’isolement<br />
<strong>de</strong>s populations <strong>de</strong>s monts sous-marins ce qui a conduit Richer <strong>de</strong> Forges et al. (2000) à<br />
proposer que les forts t<strong>au</strong>x d’endémisme <strong>de</strong> la f<strong>au</strong>ne <strong>de</strong>s monts sous-marins s’expliqueraient<br />
<strong>de</strong> la même façon que dans le cas <strong>de</strong>s biotopes insulaires terrestres. Dans le cas <strong>de</strong>s biotopes<br />
terrestres <strong>de</strong>s archipels océaniques, l’endémisme et la richesse spécifique, qui y sont<br />
généralement bien documentés, sont souvent expliqués par une accélération <strong>de</strong>s processus<br />
évolutifs due à la fragmentation <strong>de</strong>s espèces en petites populations locales isolées les unes <strong>de</strong>s<br />
<strong>au</strong>tres par d’importantes masses d’e<strong>au</strong>x (Barton, 1998).<br />
Introduction 4