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134 EMPREINTE URBAINE

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FIG. 4<br />

Maison 61 rue des Charretiers<br />

façade antérieure :<br />

habitat sériel de la première du 16 e siècle<br />

(photo Laurent Mazuy)<br />

édifiées dans ce secteur sud-ouest, et notamment le long de<br />

l’axe formé par la rue des Charretiers, prolongé au nord par<br />

la rue des Grands-Champs (37) . Six d’entre elles présentent<br />

une façade en pan-de-bois à croix de Saint-André, possédant<br />

les mêmes caractéristiques que les nombreuses maisons<br />

construites avec ce type d’armature dans les autres quartiers<br />

d’Orléans : 37 et 61 rue des Charretiers (FIG. 4), 6 et 11 rue<br />

des Grands-Champs, 81-83 rue Bannier, et probablement<br />

celle anciennement 3 rue des Carmes surmontée d’une<br />

lucarne-pignon (38) . Sept autres maisons ont une façade<br />

en pan-de-bois à grille : 15 rue d’Angleterre, 9, 11 et 13<br />

rue Stanilas-Julien (P. X, FIG. 6) 6), 29 et 29 bis rue Croix-de-<br />

Bois, ainsi que les façades des bâtiments nord de l’hôtel<br />

Toutin donnant sur la rue de la Chèvre-qui-Danse (39) . Rue<br />

Notre-Dame-de-Recouvrance, une maison (40) présentait<br />

le parti décoratif rare d’une façade à ossature à losanges<br />

cantonnés aux extrémités par des panneaux de croix<br />

de Saint-André (milieu 16e siècle). Enfin, une dernière<br />

maison en pan-de-bois anciennement située 3 rue Notre-<br />

Dame-de-Recouvrance (détruite) comportait un étage en<br />

encorbellement porté par des aisseliers ou des consoles (41) .<br />

Il convient de rappeler que la construction en pan-de-bois<br />

reste relativement peu fréquente, une quinzaine d’exemples,<br />

par rapport à sa concentration importante dans d’autres<br />

quartiers du centre ancien, notamment au sein de la première<br />

enceinte. Remarquons que sur cette quinzaine de maisons<br />

en pan-de-bois, presque la moitié correspond à un habitat<br />

sériel résultant peut-être de petites opérations de lotissement<br />

sur une ou deux parcelles (42) . L’accroissement rapide de<br />

la population et la hausse de la rente depuis la seconde<br />

moitié du 15 e siècle ont multiplié en ville les opérations de<br />

lotissement permettant de rentabiliser ces terrains. Il est<br />

révélateur que ces maisons « en série » soient situées dans les<br />

quartiers nouvellement enclos de la dernière enceinte où ce<br />

type de bâti simple et efficace était parfaitement adapté à un<br />

objectif de construction rapide. Il est possible de distinguer<br />

deux modes de construction différents. Deux de ces petits<br />

lotissements correspondent à des maisons doubles à façade en<br />

pan-de-bois à grille, bâties en symétrie de part et d’autre d’un<br />

mur pignon mitoyen maçonné, avec à chaque fois répétition<br />

d’un plan, d’un volume et d’un système distributif semblable<br />

(9-11 rue Stanislas-Julien ; 29-29 bis rue Croix-de-Bois).<br />

Dans les autres cas, les deux unités d’habitations, présentant<br />

des ordonnances symétriques à croix de Saint-André (43) , sont<br />

(37) D’autres maisons en pan-de-bois conservées dans les quartiers de la quatrième enceinte datent<br />

probablement du 16 e siècle mais la présence d’enduit sur l’ossature des façades ne permet pas de<br />

le vérifi er actuellement.<br />

(38) Cette dernière maison détruite dans les années 1940 est connue par plusieurs photographies<br />

anciennes (ALIX 2002 : t. 2, p. 180).<br />

(39) Pour ces pans-de-bois à grille, l’ossature de l’étage se compose de grandes décharges obliques<br />

assemblées entre les sablières, au-dessus et au-dessous desquelles des tournisses régulièrement<br />

espacées remplissent l’espace. Les seuls poteaux d’étage sont localisés aux extrémités de<br />

la paroi ou correspondent aux piédroits des baies. Seule la façade de l’hôtel Toutin est formée de<br />

pièces obliques (éperons) assemblés entre les poteaux.<br />

(40) Maison détruite visible sur une aquarelle de G. Pracine de 1885 (Orléans, Musée historique et archéologique,<br />

16530).<br />

(41) Cette maison nous est uniquement connue par une brève citation du 19 e siècle (BIEMONT 1880 :<br />

p. 391). Correspond-t-elle à la maison avec encorbellement visible sur une lithographie de C. Pensée<br />

: « Église de Recouvrance » (PENSEE 1849 : pl. 17) ?<br />

(42) ALIX 2002 : t. 1, p. 108-110 ; ALIX 2007 b : p. 8. Voir aussi infra, Typologie des façades orléanaises<br />

de la fi n du Moyen Âge et de la Renaissance, par L. MAZUY.<br />

(43) La maison 81-83 rue Bannier pourrait correspondre à une maison double mais cela ne peut être<br />

actuellement vérifi é puisque la partie nord de la façade est aujourd’hui masquée sous un enduit.<br />

Ces maisons sérielles à panneaux de croix de Saint-André se retrouvent fréquemment dans le<br />

centre ancien de la première enceinte entre la seconde moitié du 15 e et le début du 16 e siècle<br />

(ALIX 2007 b : p. 8).<br />

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