134 EMPREINTE URBAINE

LES NOUVEAUX
ESPACES URBAINS
La dernière enceinte d’Orléans
et le développement de l’habitat
dans les nouveaux quartiers
(fin 15 e siècle - première moitié 16 e siècle)
A SECONDE MOITIÉ DU 15 E SIÈCLE ET LE DÉBUT DU SIÈCLE SUIVANT SONT MARQUÉS À ORLÉANS PAR
la mise en œuvre de grands travaux d’extension de l’espace urbain. Ainsi, l’édification de
la dernière enceinte d’Orléans, débutée à la fin des années 1480, va permettre de doubler
la surface de la ville enclose. L’apparition de nouveaux quartiers, présentant parfois des
formes neuves d’urbanisme, entraîne le développement de différentes catégories d’habitat,
de la maison sérielle en pan-de-bois au vaste hôtel particulier, faisant appel à des solutions
architecturales multiples.
Au milieu du 15 e siècle, la ville d’Orléans est protégée par
ses deux premières enceintes urbaines, dispositif défensif qui
lui permit de faire face au siège de 1428-1429. La première
enceinte avait été édifiée à l’époque gallo-romaine (4 e siècle)
et en partie reconstruite durant la guerre de Cent Ans. Elle
fut jouxtée à l’ouest par la deuxième enceinte, élevée au
14 e siècle afin de défendre les quartiers correspondants à
l’ancien bourg d’Avenum. La troisième enceinte d’Orléans,
commencée après 1466 et achevée vers 1475-1480, est une
extension orientale du système défensif destinée à enclore
la zone d’habitat de l’ancien faubourg Bourgogne, ainsi
que la collégiale Saint-Aignan et l’abbaye Saint-Euverte (1) .
C’est également sous le règne de Louis XI que les habitants
d’Orléans effectuèrent les premières démarches pour
réclamer l’édification d’une quatrième enceinte (2) , au prétexte
que la troisième enceinte ne se cantonnait qu’à l’est de la
ville, protégeant avant tout Saint-Aignan et Saint-Euverte,
toutes deux entourées de vastes espaces vides (jardins,
vignes). Les faubourgs dynamiques et fortement urbanisés
« vers la Beauce », c’est-à-dire au nord et à l’ouest de la ville,
n’avaient pas suscité le même intérêt. Un premier projet,
de vaste ampleur, prévoyant d’enclore également l’église
paroissiale Saint-Laurent et le hameau de Chevicier situés
(1) MICHAUD-FREJAVILLE 1987 a.
2 Empreinte
urbaine
Clément Alix,
doctorant au C.E.S.R.,
Université de Tours ;
chercheur au Service
Archéologique
Municipal d’Orléans
(2) Pour le détail concernant les travaux de fortifi cation de la quatrième enceinte ainsi que pour l’opération
urbanistique qui l’accompagne voir : ALIX, DURANDIERE 2004.
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