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134 EMPREINTE URBAINE

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La répartition par matériau<br />

L’interprétation d’un tel inventaire est des plus délicates.<br />

Les façades en pierre et en pan-de-bois (comme nous<br />

l’avons vu plus haut la brique est bien rare) sont distribuées,<br />

en effet, sans faire apparaître au premier coup d’œil des<br />

secteurs privilégiés (FIG. 8).<br />

À l’ouest, on remarquera cependant dans la dernière<br />

enceinte la quasi-absence au nord (sur le coteau, entre<br />

la rue des Carmes et de la Bretonnerie) du pan-de-bois<br />

alors qu’au sud cette architecture est représentée de façon<br />

significative. Rues des Charretiers et Croix-de-Bois, les<br />

constructions en pierre correspondent principalement à<br />

des hôtels particuliers (souvent à deux étages).<br />

Au cœur de ville, cette répartition, bien que moins flagrante,<br />

semble également exister. Le nombre de constructions à<br />

pan-de-bois diminue lorsque l’on prend pied au sommet du<br />

coteau.<br />

Enfin, en bord de Loire (dans les secteurs portuaires), les<br />

constructions présentes privilégient la pierre. Son emploi<br />

est, peut-être dicté par les inondations qui frappent périodiquement<br />

cette partie de la ville.<br />

Le choix du matériau résulte donc des contraintes topo graphiques<br />

et des activités qui conditionnent la capacité financière<br />

et la volonté de représentation du commanditaire.<br />

L’architecture de bois, simple, voire vulgaire au sens<br />

propre du mot (pan-de-bois à grille) ou sophistiquée et<br />

décorative (pan-de-bois à croix de Saint-André) semble<br />

avoir respectivement les faveurs des quartiers modestes<br />

(petits artisans, ouvriers…) et des secteurs et des axes aux<br />

forts potentiels commerciaux.<br />

La pierre, plus sobre et massive, partage avec le bois cette<br />

dernière implantation mais se retrouve également en<br />

retrait des rues commerçantes dans les nouveaux quartiers<br />

ou sur des terrains susceptibles de développer de vastes<br />

programmes architecturaux comme des hôtels particuliers.<br />

La répartition des hôtels particuliers<br />

Les 24 hôtels particuliers recensés sont de différentes<br />

natures (FIG. 9). Ils sont construits généralement en pierre et<br />

exceptionnellement en brique (deux exemples : les 24, 26<br />

et 28 rue de la Bretonnerie, première décennie du 16 e siècle<br />

et le 10 rue du Cloître-Saint-Aignan, la maison du roi<br />

Louis XI, 1480 [d]) (17) ou en pan-de-bois (un seul exemple :<br />

37 rue des Charretiers, première moitié du 16 e siècle) sur<br />

des parcelles moyennes ou grandes.<br />

Le corps de bâtiment principal est constitué d’un à trois étages<br />

(le premier étage est en général plus haut sous-plafond). On<br />

observera dans certains cas la présence d’un rez-de-chaussée<br />

semi-enterré comme aux 7 rue Saint-Éloi (1265 [d]), au<br />

42 rue des Charretiers (milieu du 15 e siècle) ou encore au<br />

28 rue de l’Empereur (fin du 15 e -début du 16 e siècle).<br />

Les hôtels particuliers, demeures des nobles et des grands<br />

négociants, sont attestés sur le coteau et dans l’ouest de<br />

la ville remparée. Les pentes et les berges sont occupées<br />

principalement par des maisons de commerçants et<br />

d’artisans.<br />

Le renouvellement urbain opéré depuis la Renaissance<br />

et les destructions de l’époque contemporaine (quartier<br />

Saint-Paul) ne permettent pas de restituer la densité et la<br />

continuité de cette typologie dans et entre les différents<br />

secteurs où elle est observée. Sa présence significative le long<br />

de la rue des Charretiers (entre la rue des Carmes et le port<br />

d’aval [FIG. 10]), à proximité de la place du Martroi (18) et au<br />

nord du quartier du Châtelet atteste le caractère privilégié<br />

de cette partie de la ville voisine des centres économiques,<br />

politiques, spirituels et intellectuels. !<br />

(17) JOUVELLIER 1959.<br />

FIG. 10<br />

32 et 34 rue des<br />

Charretiers (début du<br />

16 e siècle)<br />

(photo Laurent Mazuy)<br />

(18) Après la construction de la dernière enceinte, la place du Martroi devient centrale et un des espaces<br />

où convergent les grands axes de communication de la cité.<br />

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