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Les façades en pierre<br />
Les façades en pierre relèvent d’une tout autre logique. Elles<br />
présentent une surface unie : L’enduit, du blanc aux tons<br />
sable ou brun clair, inscrit le plan à la manière d’une peau,<br />
d’un cuir « tendu » (14) . Les parements de pierre (tuffeau et<br />
pierre d’Apremont), rythment et animent la clarté de la<br />
surface (15) (FIG 3).<br />
Les baies, croisées et demi-croisées (la présence de petites<br />
fenêtres hautes en continu est uniquement rendue possible<br />
grâce à l’ossature d’une charpente) sont placées librement<br />
et le plus souvent alignées sur un appui filant simplement<br />
mouluré ou bien décoré de frises végétales. Ces fenêtres<br />
concentrent le décor (mouluration des chambranles,<br />
meneaux et traverses à cavet, à boudin ou à tore à listel,<br />
larmiers à culots géométriques ou à figures…).<br />
L’ensemble présente un plan et une surface unique. La<br />
façade homogène apparaît, massive et stable.<br />
Les façades en briques<br />
La construction de briques semble être l’apanage des grands<br />
hôtels particuliers plus larges que hauts, développant leur<br />
programme sur de vastes parcelles : le 10 rue du Cloître-<br />
Saint-Aignan dans la tradition gothique (maison du roi<br />
Louis XI, 1480 [d]) et le 24/28 rue de la Bretonnerie (hôtel<br />
Brachet) réalisé dans la première décennie du 16 e siècle tout<br />
comme l’aile Louis XII du château de Blois. On remarquera<br />
la proximité des deux édifices en terme constructif et la<br />
modernité de l’hôtel Brachet par l’étonnante composition<br />
symétrique des deux tours d’escalier hors œuvre et le décor<br />
d’oves sur la corniche (16) .<br />
La façade sur jardin de cet hôtel, percée et rythmée par<br />
la mise en travée des croisées et demi-croisées de pierre,<br />
présente un parement de brique tendu par un damier de<br />
losanges (briques surcuites noires), rehaussé de losanges<br />
imbriqués (FIG. 4). L’ensemble emboîte deux natures de<br />
surfaces, le rayé et le semé, auxquelles il faut ajouter l’effet<br />
tacheté produit par les baies. La façade, simple et raffiné,<br />
ondule à la lumière tout en gardant un effet massif.<br />
La façade de la maison Louis XI présente en revanche un<br />
parement de brique uni. La résille des joints confère à la<br />
surface la vibration d’une étoffe.<br />
FIG. 4<br />
26/28 rue de la Bretonnerie<br />
(début du 16 e siècle ?)<br />
détail de la façade sur jardin<br />
(photo Laurent Mazuy)<br />
(14) Par exemple : les 215 et 261 rue de Bourgogne (début du 16 e siècle ? et fi n du 15 e -début du 16 e siècle)<br />
ou le 8 rue Étienne-Dolet (début du 16 e siècle ?).<br />
(15) Par exemple : le 4 place du Châtelet (1510 [d]), le 3 rue de l’Empereur (fi n du 15 e - début du 16 e siècle)<br />
ou le Musée Historique et Archéologique de l’Orléanais, rue Charles-Sanglier (façade de droite,<br />
début du 16 e siècle ?).<br />
(16) Voir infra, La dernière enceinte d’Orléans et le développement de l’habitat dans les nouveaux<br />
quartiers (fi n 15 e siècle - première moitié du 16 e siècle) par C. ALIX.<br />
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