These Relation medecin-patient-aidant - URPS médecins Ile-de ...
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Finalement, la voisine allait s’épuiser assez rapi<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> qu’elle apportait à madame<br />
C., se récriant : « en plus, elle n’est même pas <strong>de</strong> ma famille ! ». L’édifice qui avait été<br />
échafaudé progressivement, grâce à l’ensemble <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> maintien à domicile mises en<br />
place, vacillait. Cela allait entraîner le placement <strong>de</strong> la <strong>patient</strong>e en institution, dans une semi-<br />
urgence, sans qu’aucun retour à domicile ne soit possible par la suite.<br />
Cette situation, qui avait finalement conduit à un échec du maintien à domicile, m’a fait<br />
m’interroger sur ma pratique. De là m’est venue l’envie <strong>de</strong> m’intéresser aux rouages <strong>de</strong> cette<br />
relation, qui m’avait semblé particulièrement "complexe", entre le mé<strong>de</strong>cin, son <strong>patient</strong> et<br />
l’entourage <strong>de</strong> ce <strong>patient</strong>.<br />
En effet, si le rôle joué par l’entourage dans le maintien à domicile du <strong>patient</strong> atteint <strong>de</strong> la<br />
maladie d’Alzheimer et dans la qualité <strong>de</strong> sa prise en charge n’est plus à démontrer,<br />
l’introduction d’un tiers dans la relation mé<strong>de</strong>cin-<strong>patient</strong> soulève un certain nombre <strong>de</strong><br />
difficultés auxquelles le mé<strong>de</strong>cin ne sait pas toujours répondre.<br />
Ces difficultés sont compliquées à résoudre parce qu’elles intriquent <strong>de</strong>s réalités différentes et<br />
parfois contradictoires : celles du mé<strong>de</strong>cin, celles du <strong>patient</strong> et celles <strong>de</strong> l’<strong>aidant</strong>.<br />
Malheureusement, la plupart <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s réalisées jusqu’à présent sur les difficultés propres à<br />
la prise en charge <strong>de</strong> la maladie d’Alzheimer ne se placent que dans la position <strong>de</strong> l’un <strong>de</strong>s<br />
protagonistes sans la confronter à celle <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux autres, c’est-à-dire sans tenir compte <strong>de</strong> leurs<br />
points <strong>de</strong> vue. D’autre part, les personnes qui ont travaillé sur ce thème sont essentiellement<br />
<strong>de</strong>s sociologues, <strong>de</strong>s psychologues ou <strong>de</strong>s philosophes mais plus rarement <strong>de</strong>s <strong>mé<strong>de</strong>cins</strong>,<br />
pourtant directement concernés par le problème.<br />
L’objectif <strong>de</strong> ce travail, conduit sous une direction multidisciplinaire, à la fois médicale et<br />
juridique, est d’étudier la relation mé<strong>de</strong>cin-<strong>patient</strong>-<strong>aidant</strong>, dans le cas d’un <strong>patient</strong> atteint <strong>de</strong> la<br />
maladie d’Alzheimer. Nous essaierons <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce les difficultés qu’entraîne<br />
l’introduction d’un tiers dans la relation mé<strong>de</strong>cin-<strong>patient</strong>, dès lors que survient une perte<br />
d’autonomie. Nous nous attacherons pour cela à tenir compte du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s<br />
protagonistes, c’est à dire à la fois <strong>de</strong> celui du mé<strong>de</strong>cin généraliste, <strong>de</strong> l’<strong>aidant</strong> familial mais<br />
aussi du <strong>patient</strong>, et à les confronter les uns aux autres.<br />
En nous intéressant ainsi à cette relation triangulaire, nous souhaitons permettre <strong>de</strong> mieux<br />
cerner le rôle <strong>de</strong> l’<strong>aidant</strong> et sa place au sein <strong>de</strong> cette relation. Nous espérons ainsi contribuer à<br />
faire évoluer la relation du mé<strong>de</strong>cin généraliste avec les <strong>patient</strong>s atteints <strong>de</strong> la maladie<br />
d’Alzheimer et avec leur entourage.<br />
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