03.06.2013 Views

Télécharger gratuitement le numéro. ici! - Décadrages

Télécharger gratuitement le numéro. ici! - Décadrages

Télécharger gratuitement le numéro. ici! - Décadrages

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

egard – du moins actuel – se perdant dans l’immensité du paysage)<br />

l’acteur Douglas Fairbanks suspendu à son extrémité, à un plan rapproché<br />

du personnage. La brutalité de cette saute du macroscopique à<br />

l’action conçue comme « accident » minime du relief montagneux inscrit<br />

irrémédiab<strong>le</strong>ment la portion du champ dans un espace qui semb<strong>le</strong> ne<br />

connaître aucune limite. La disproportion des étendues paraît sourdre<br />

à l’intérieur même du champ et invalide la ségrégation qu’opèrent <strong>le</strong>s<br />

bords du cadre. Il en va de même dans <strong>le</strong>s intérieurs monumentaux 29 de<br />

Robin Hood (1922), en grande partie désertés après <strong>le</strong> départ de Richard-<br />

Cœur-de-Lion, c’est-à-dire livrés à cette immensité qui écrase <strong>le</strong>s individus.<br />

Lorsqu’un personnage important pour <strong>le</strong> récit (<strong>le</strong> messager ou<br />

Marianne) pénètre dans <strong>le</strong> grand hall dans <strong>le</strong>quel se dérou<strong>le</strong> <strong>le</strong> banquet,<br />

un brusque raccord s’opère éga<strong>le</strong>ment (fig. 1 et 2), selon un axe centré<br />

sur la tab<strong>le</strong>, lieu des festivités col<strong>le</strong>ctives comme des communications<br />

intimes. Naturel<strong>le</strong>ment, il s’agissait surtout pour Dwan d’allier gigantisme<br />

et actions individuel<strong>le</strong>s en dynamisant ce décor avec <strong>le</strong>s acrobaties<br />

d’un Robin des Bois (Fairbanks) qui s’approprie physiquement un<br />

espace revenant de droit, dans l’histoire, au perfide Prince John. Selon<br />

<strong>le</strong> cinéaste, Fairbanks avait d’ail<strong>le</strong>urs été quelque peu dissuadé par cette<br />

sal<strong>le</strong> de cent cinquante mètres de long. Avant qu’il ne découvre <strong>le</strong>s<br />

déplacements que Dwan avait prévus pour lui, il aurait déclaré à propos<br />

des décors qu’il n’était « pas de tail<strong>le</strong> avec eux » 30. Ce film est effectivement<br />

marquant de par <strong>le</strong>s (dis)proportions de ses lieux, soulignées bien<br />

sûr par des plans très larges.<br />

1<br />

La plupart des films de Dwan de la période muette recourent fréquemment<br />

aux plans d’ensemb<strong>le</strong> pour donner p<strong>le</strong>ine mesure à l’épanouissement<br />

Etudes 13<br />

29 L’aspect colossal des décors (intérieurs et<br />

extérieurs) fut accru par des trucages comme<br />

la surimpression ou l’utilisation de maquettes<br />

(cf. « Le dernier des pionniers », op.cit., p. 58 - 59<br />

et l’entretien dans Présence du cinéma, op.cit.,<br />

p. 17-18).<br />

30 « Le dernier des pionniers », op.cit., p. 57.<br />

2

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!