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188<br />

Rubrique cinéma suisse<br />

15 Alain Tanner a éga<strong>le</strong>ment été remarqué pour<br />

Les apprentis, film qui fut présenté à l’Exposition<br />

nationa<strong>le</strong> suisse de 1964.<br />

16 Voir Marie André, « Le cinéma suisse au<br />

miroir de la critique cinématographique », in<br />

Cinéma suisse : nouvel<strong>le</strong>s approches, éd.<br />

M. Tortajada, F. Albera, Payot, Lausanne, 2000,<br />

p. 135 -157.<br />

17Ainsi en ont bénéf<strong>ici</strong>é trois longs métrages<br />

d’Alain Tanner mentionnés <strong>ici</strong>, ainsi que du Fou<br />

de Cl. Goretta et des Arpenteurs de M. Soutter.<br />

18 Voir Marie André, op. cit., p. 144.<br />

ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong>s débats sur un nouveau cinéma romand s’étaient exprimés<br />

dans la presse. Les noms de Cl. Goretta, de A. Tanner étaient déjà apparus,<br />

liés aux films qu’ils avaient réalisés pour la télévision 15. Cel<strong>le</strong>-ci est<br />

vue comme un espoir pour <strong>le</strong> cinéma romand : on en appel<strong>le</strong> à ce qu’el<strong>le</strong><br />

assume un rô<strong>le</strong> dans la production 16. C’est bien ce qui se produit avec<br />

<strong>le</strong>s accords du Groupe 5, qui transforment la situation romande. Ces<br />

cinéastes, qui ne sont pas encore reconnus comme tels et qui dans <strong>le</strong><br />

contexte de production ont peu de chances de réaliser un long métrage<br />

de fiction, trouvent un allié : la toute récente télévision inventive, qui<br />

sous la direction de René Schenker, cherche des idées nouvel<strong>le</strong>s, tente<br />

de diversifier <strong>le</strong> système des « dramatiques » filmées en studio. À cet allié<br />

s’ajoutera en contrepoint <strong>le</strong> système d’aide de la Confédération mis en<br />

place pour <strong>le</strong>s fictions à partir de 1969 17 après une décennie de débats<br />

sur son élargissement. Un autre soutien <strong>le</strong>ur vient aussi de la voix de<br />

F. Buache dans La Tribune de Lausanne, qui met au service de la défense<br />

de ces cinéastes sa plume de critique, mais aussi, ail<strong>le</strong>urs, sa position<br />

de directeur de la Cinémathèque suisse. Il en ira de même au Festival<br />

de Locarno – dont il est alors codirecteur –, qui accorde une place à<br />

ces films : Char<strong>le</strong>s mort ou vif y obtient <strong>le</strong> Grand prix en 1969, et d’autres<br />

films de ces réalisateurs y sont montrés : La lune avec <strong>le</strong>s dents en 1967, en<br />

même temps que Chicorée de Fredi M. Murer et L’inconnu de Shandigor.<br />

Haschich, La pomme, Le fou, L’invitation sont eux aussi projetés à Locarno<br />

<strong>le</strong>s années suivantes. Ils sont éga<strong>le</strong>ment présents dans <strong>le</strong>s festivals étrangers,<br />

souvent avec succès. En somme, l’émergence de ces films n’aurait<br />

pas eu lieu si une série de conditions concrètes n’était venue déranger<br />

l’équilibre du fonctionnement du cinéma en Suisse romande.<br />

Cependant, ces longs métrages rencontrent des difficultés de diffusion<br />

que l’on tente de surmonter de diverses manières : A. Tanner<br />

en vient à apporter lui-même <strong>le</strong>s bobines de Char<strong>le</strong>s mort ou vif dans<br />

<strong>le</strong>s sal<strong>le</strong>s de Suisse qui souhaitent <strong>le</strong> montrer. C’est que <strong>le</strong>s discours<br />

et l’esthétique en rupture de ces films sont peu acceptés. Un « réseau<br />

parallè<strong>le</strong> » se constitue au Théâtre de l’Atelier pour <strong>le</strong>ur donner une<br />

visibilité. Entre 1967 et 1970, la critique est globa<strong>le</strong>ment froide. Outre<br />

« un discours non maîtrisé », on reproche à ces cinéastes notamment<br />

<strong>le</strong>ur « jeunesse » qui seu<strong>le</strong> motive <strong>le</strong>ur « révolte », ainsi que l’aspect « trop<br />

local » de <strong>le</strong>urs films. Alors que <strong>le</strong>s noms de Cl. Goretta et de A. Tanner<br />

avaient été retenus comme espoirs du cinéma romand par certains<br />

chroniqueurs du cinéma, au moment de l’apparition du Groupe 5 sur<br />

<strong>le</strong>s écrans et <strong>le</strong>s festivals, notamment étrangers, <strong>le</strong> ton se durcit 18. À<br />

partir de 1970, la production du Groupe 5 est mieux accueillie, ce qui a<br />

été considéré comme un « rattrapage » de la critique helvétique après <strong>le</strong><br />

succès international.

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