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184<br />

Rubrique cinéma suisse<br />

4 À propos du film de Vincent Pluss : « À la<br />

fin des années 60, M. Soutter, Alain Tanner,<br />

Claude Goretta avaient créé <strong>le</strong> nouveau cinéma<br />

suisse en tournant <strong>le</strong> dos à l’establishment de<br />

l’époque. Leurs films étaient éga<strong>le</strong>ment fauchés,<br />

et fabriqués entre copains. Quarante ans<br />

après, <strong>le</strong>s longs métrages Pluss et Meier inaugurent-ils<br />

une seconde ‹ nouvel<strong>le</strong> vague › helvétique<br />

? » (Laurent Asséo, op. cit.).<br />

5 Thierry Jobin, op. cit.<br />

6 Voir sa chronique à propos du film de Vincent<br />

Pluss : « Ce charivari du sty<strong>le</strong> fait songer, soumis<br />

au tempérament contemporain, à ce que<br />

fit La lune avec <strong>le</strong>s dents, de Michel Soutter,<br />

détruit par <strong>le</strong>s siff<strong>le</strong>ts en 1967 à Locarno. Ce<br />

que la critique de l’époque ne vit pas dans cette<br />

description de la sortie, amère et drô<strong>le</strong>, de<br />

l’ado<strong>le</strong>scence à ce moment-là porta <strong>le</strong>s fruits<br />

que l’on sait deux ou trois ans plus tard. Souhaitons<br />

que cette équipe, qui sait de quoi et<br />

comment par<strong>le</strong>r, ouvrira des voies identiques »<br />

(Freddy Buache, op. cit.).<br />

faut donc commencer par ce que, à travers la réf<strong>le</strong>xion sur ce film, l’on<br />

dit du cinéma suisse, de la manière dont on <strong>le</strong> présente, <strong>le</strong> décrit, l’identifie,<br />

car ces définitions justifient parfois la possibilité d’en prévoir ou<br />

d’en dicter l’avenir.<br />

Le roman familial du cinéma<br />

Ce qui n’est certainement pas nouveau dans l’événement, c’est de <strong>le</strong><br />

qualifier de « nouveau ». Cette topique est bien connue dans l’histoire<br />

du cinéma et se lit de manière expl<strong>ici</strong>te dans <strong>le</strong>s titres cités : la Nouvel<strong>le</strong><br />

Vague française en est <strong>le</strong> parangon, prônant <strong>le</strong> cinéma des « jeunes »<br />

contre <strong>le</strong>s anciens, <strong>le</strong>s cinéastes institutionnalisés, au nom d’un renouveau<br />

des sujets considérés comme plus « actuels » et avec des choix esthétiques<br />

revendiqués en rupture avec <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> dominant. Les « nouveaux<br />

cinémas » des années 70, eux aussi articulés au paradigme du « nouveau »<br />

par <strong>le</strong>ur appellation générique, cinema novo, « nouveau cinéma tchèque »,<br />

paradigme auquel part<strong>ici</strong>pe aussi <strong>le</strong> « nouveau cinéma suisse », ont développé<br />

pour <strong>le</strong>ur part un discours social et politique dans <strong>le</strong>ur pratique<br />

du cinéma, el<strong>le</strong> aussi en rupture esthétique avec <strong>le</strong>s conventions. Si<br />

l’allusion même au modè<strong>le</strong> historique de la Nouvel<strong>le</strong> Vague introduit<br />

impl<strong>ici</strong>tement la question des « jeunes » et des « vieux », cette référence<br />

apparaît très clairement dans <strong>le</strong>s comptes rendus du film de Vincent<br />

Pluss dès qu’il s’agit de renvoyer à l’histoire immédiate du cinéma suisse,<br />

cel<strong>le</strong> qui justement a à voir avec <strong>le</strong> « nouveau cinéma suisse », dont <strong>le</strong>s<br />

cinéastes du Groupe 5, notamment Alain Tanner, Michel Soutter,<br />

Claude Goretta, ont été des précurseurs sur <strong>le</strong> plan national. Ce sont <strong>le</strong>s<br />

modè<strong>le</strong>s du « nouveau » dans l’espace du cinéma suisse, ceux auxquels<br />

on se réfère pour renvoyer à une réussite, bien que circonscrite dans<br />

<strong>le</strong> temps, à la fois sur <strong>le</strong> plan esthétique et sur <strong>le</strong> plan de la démarche<br />

de production 4. Dire que On dirait <strong>le</strong> Sud révè<strong>le</strong> du « nouveau » est a<br />

priori une manière d’affirmer que c’est un retour du nouveau, un phénomène<br />

que l’on reconnaît à certains traits et sur <strong>le</strong>quel on compte,<br />

car la recette a permis de faire apparaître une forme de cinéma suisse,<br />

avec ses spécif<strong>ici</strong>tés propres, etc. Le registre du nouveau reconduit <strong>le</strong><br />

schème des générations pour distinguer ceux qui ont fait <strong>le</strong>urs preuves<br />

et ceux qui en sont à <strong>le</strong>urs premiers longs métrages : l’événement Pluss<br />

a permis de développer une variante sur ce thème : la réconciliation.<br />

Ainsi, Le Temps/Sortir commente avec enthousiasme « la poignée de<br />

mains reconnaissante d’une génération vers une nouvel<strong>le</strong> » 5 soulignant<br />

que, non seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> cinéaste D. Schmid a pesé dans <strong>le</strong> choix du prix<br />

du cinéma suisse, mais que F. Buache 6 a pris lui aussi la défense du film<br />

après avoir soutenu depuis ses débuts <strong>le</strong> « nouveau cinéma suisse » des<br />

années 60 -70. Sur fond de guerre, <strong>le</strong>s retrouvail<strong>le</strong>s : « Il paraît désormais

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