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CHARENTON - Histoire de la psychiatrie en France

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1920–1970 : BARUK<br />

qui explique l’excell<strong>en</strong>t accueil dont elle a bénéficié dans les milieux autorisés <strong>de</strong><br />

l’époque.<br />

• Le troisième axe fondam<strong>en</strong>tal <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie <strong>de</strong> H. BARUK est celui <strong>de</strong> sa formation<br />

médicale neurologique et psychiatrique, qu’il débute à Bicêtre, lieu historique<br />

par excell<strong>en</strong>ce où s’origine <strong>la</strong> <strong>psychiatrie</strong> et <strong>la</strong> clinique mo<strong>de</strong>rnes comme<br />

nous l’avons déjà vu.<br />

Il y étudie <strong>en</strong> 1922, dans le service <strong>de</strong> neuro-<strong>psychiatrie</strong> infantile du Docteur<br />

ROUBINOVITCH et il a pour condisciple BARIÉTY et pour maîtres Charles FOIX<br />

et HARVIER. Il est <strong>en</strong>suite l’interne <strong>de</strong> KLIPPEL à T<strong>en</strong>on, d’Achille SOUQUES à<br />

<strong>la</strong> Salpêtrière où il <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t l’ami d’ALAJOUANINE.<br />

Il semble avoir été très influ<strong>en</strong>cé par le débat sci<strong>en</strong>tifique <strong>de</strong> ce temps, qui<br />

tournait autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> distinction fondam<strong>en</strong>tale <strong>en</strong>tre les troubles m<strong>en</strong>taux d’un<br />

côté, et les troubles neurologiques <strong>de</strong> l’autre : sa thèse <strong>de</strong> 1926 porte d’ailleurs<br />

sur « Les troubles m<strong>en</strong>taux dans les tumeurs cérébrales » où il essaie <strong>de</strong> concilier<br />

ces <strong>de</strong>ux t<strong>en</strong>dances. Sa <strong>de</strong>scription très vivante du climat passionnel dans lequel<br />

baignai<strong>en</strong>t toutes ces discussions sci<strong>en</strong>tifiques et tous ces chercheurs qui al<strong>la</strong>i<strong>en</strong>t<br />

<strong>la</strong>isser un nom dans l’histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>psychiatrie</strong> est d’un grand intérêt.<br />

Les théories foisonnai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ce début du XX e siècle, et l’on peut d’ailleurs se<br />

référer à cet égard à l’article <strong>de</strong> G. LANTÉRI-LAURA et L. DEL PISTOIA dans<br />

l’E.M.C. : « Les principales théories dans <strong>la</strong> <strong>psychiatrie</strong> contemporaine » 8 qui y<br />

consacr<strong>en</strong>t une étu<strong>de</strong> approfondie. La question se c<strong>en</strong>trait alors autour <strong>de</strong> l’articu<strong>la</strong>tion<br />

<strong>en</strong>tre ce que répertorie <strong>la</strong> clinique <strong>de</strong>s troubles m<strong>en</strong>taux, à savoir les différ<strong>en</strong>ts<br />

signes et syndromes, et leur étiologie d’autre part, ce qui faisait coexister<br />

aussi bi<strong>en</strong> <strong>de</strong>s théories organicistes, neurophysiologiques, que psychanalytiques<br />

et même comportem<strong>en</strong>tales, FREUD et PAVLOV étant contemporains.<br />

H. BARUK quitte <strong>la</strong> Salpêtrière pour Sainte-Anne dans le service du Professeur<br />

CLAUDE où il est nommé chef <strong>de</strong> clinique, et où il est confronté à propos<br />

d’une prés<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> ma<strong>la</strong><strong>de</strong> hystérique, dans le cadre d’une séance <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

« Société médicale <strong>de</strong>s Hôpitaux », aux différ<strong>en</strong>ces d’interprétations <strong>de</strong> CLAUDE<br />

et BABINSKI sur l’origine organique ou fonctionnelle du trouble : ainsi CLAUDE<br />

p<strong>en</strong>se qu’il y a une atteinte du més<strong>en</strong>céphale dans l’attitu<strong>de</strong> rigi<strong>de</strong> <strong>en</strong> arc <strong>de</strong><br />

cercle <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong><strong>de</strong>, alors que BABINSKI, après exam<strong>en</strong> neurologique poussé,<br />

n’y trouve aucun signe <strong>de</strong> perturbation et conclut dans le s<strong>en</strong>s d’une abs<strong>en</strong>ce totale<br />

<strong>de</strong> troubles neurologiques dans l’hystérie, confirmant ainsi <strong>la</strong> scission <strong>en</strong>tre<br />

troubles dits organiques et troubles <strong>de</strong> <strong>la</strong> personnalité. Ce problème restera longtemps<br />

au c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong>s préoccupations sci<strong>en</strong>tifiques <strong>de</strong> H<strong>en</strong>ri BARUK : il s’intéressera<br />

8 Encyclopédie Médico Chirurgicale, 1981, déjà cité où les <strong>de</strong>ux auteurs effectu<strong>en</strong>t une distinction<br />

nouvelle <strong>en</strong>tre les théories par rapport à <strong>la</strong> c<strong>la</strong>ssique dichotomie « origine organique » versus<br />

« origine psychologique » <strong>de</strong>s troubles : il existe selon eux, <strong>de</strong>s théories « intrinsèques » où « <strong>la</strong> pathologie<br />

part <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> même <strong>de</strong>s pati<strong>en</strong>ts » et <strong>de</strong>s théories « extrinsèques » où « le troubles peut<br />

ne pas concerner le sujet lui-même ».<br />

43 copyleft A<strong>de</strong>line FRIDE

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