Mémoire Jonathan Lejeune - Strate Collège

Les produits féminins :
Les formes dites féminines sont plus subtiles, en tout cas beaucoup plus capricieuses, et licencieuses. Elles
sont donc plus coûteuses car beaucoup plus travaillées qu’une ligne droite. La courbe n’a pas bonne presse
chez les moralistes. Elle donne du volume et est, parfois, presque superficielle et gratuite, mais tellement jolie.
On ne se lasse pas de contempler. Moelleuses, et douces elles sont accueillantes et confortables et parfois
réconfortantes. Elles épousent parfaitement les lignes de votre corps.
Les couleurs sont pétillantes, joyeuses, taquines, coquines et insouciantes. Criardes, le rouge, jaune, vert, bleu
et l’orange sont primaires. Les couleurs se mélangent et s’associent, parlent, communiquent et échangent
pour donner une tonalité. Le rose symbole de l’amour, de la tendresse, de la jeunesse, et du bonheur
représente l’attente mélancolique de la demoiselle qui rêve de son prince charmant. Les couleurs féminines
n’ont pas peur de se montrer et reflétent les personnalités extraverties. Les sentiments sont dévoilés et
surtout interchangeables. Les couleurs représentent un état d’esprit. Elles permettent de se dévoiler ; elles
affirment plutôt qu’elles ne suggèrent.
Certains matériaux comme le bois courbé, le tube, les plis de métal, ou de feutre donnent corps aux extravagances
de la courbe. Mais c’est principalement le plastique qui remporte les suffrages, ces libertés formelles,
sa légèreté, sa durée de vie, sa fragilité en font un matériau idéalement féminin. Doux au toucher ou lisse,
avec des couleurs sobres ou vives il peut refléter toutes les personnalités. La douceur, la fragilité, la transparence
mais aussi le parfum de certains tissus représentent également la gent féminine. Le tissu qui vole et
se dessine avec le vent, sans jamais retomber de la même façon, se plie à la démarche de son utilisatrice. Il
cache et dévoile, joue et amuse, incite et excite les observateurs. La légèreté, dans tout les sens du terme,
est quotidienne.
La gestuelle féminine est souvent plus légère mais plus précise. Le travail soigné laisse place à d’innombrables
détails. De l’utilisation du mascara, en passant à la confection de broderie, de la couture au plumeau ou
à l’attention portée à un enfant, les gestes sont doux et fragiles, hésitants et maladroits lorsqu’il s’agit
d’employer la force. Capables d’une grande précision comme un horloger, les mains des femmes sont fines,
belles, et sensuelles. Même la position corporelle doit être maitrisée. La féminité passe par le contrôle des
gestes et du regard des autres.
p. 35