Mémoire Jonathan Lejeune - Strate Collège
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RESUME<br />
Le concept de genre est un thème social qui est aujourd’hui en pleine réflexion. Par définition, il propose<br />
de faire la distinction entre la dimension biologique et la dimension culturelle. Seulement, dans une société<br />
occidentale comme la nôtre, le genre est défini par les organes sexuels. Telle est nôtre culture ! Dans cette bicatégorisation<br />
des genres qui nous est imposé, nous observons qu’il s’instaure un rapport hiérarchique entre<br />
les genres. En observant certaines peuplades de l’hémisphère sud, nous pouvons remarquer que le rapport<br />
aux genres est quelque peu différent. Dans ces peuplades, les transgenres se voient attribuer des faveurs<br />
bien particulières. Si ce troisième genre n’est pas pris en considération dans nos sociétés occidentales, il n’en<br />
demeure pas moins présent. Mais sa place n’est pas encore reconnue.<br />
Aujourd’hui la plupart des objets se conforment à cette bi-catégorisation ou prennent l’issue de la neutralité.<br />
Les objets sont à l’image de notre société. Ils sont à l’image de leur modèle car les objets sont créés par<br />
l’homme et pour l’homme. Ils comportent et transmettent, directement ou indirectement, les problématiques<br />
et questionnements de notre société. Nous avons donc des objets qui comportent et transmettent la<br />
notion de genre. Nous trouvons des objets à connotation masculine, des objets à connotation féminine, et<br />
des objets sans connotation (c’est-à-dire neutre). Leur genre se définit par leurs formes, leurs couleurs, leurs<br />
matériaux, leurs utilisations, leurs aspects et la manière dont on les perçoit. Ces objets participent, à leur<br />
manière, à constituer un environnement prolifique pour conformer l’individu dans cette bi-catégorisation<br />
des genres.<br />
Pour se construire, chaque individu se réfère à un modèle. Les premiers modèles qui nous entourent lorsque<br />
que nous naissons sont nos parents. Nous sommes donc sujet très tôt à être immerger dans un monde<br />
bi-polaire. L’identification à un modèle ne s’opère pas seulement pendant l’enfance, il se poursuit tout au<br />
long de notre vie. Ce processus d’identification se traduit en trois étapes : l’imprégnation, l’imitation ou la<br />
contre-imitation, et l’expérimentation. Cependant, sous l’influence des métamorphoses des familles contemporaines<br />
(divorcées, recomposées, monoparentales, ou bien homoparentales), le stéréotype de la famille<br />
traditionnelle (patriarcale/matriarcale) peine à subsister. Les modèles stéréotypés de la bipolarisation peinent<br />
donc à exister. De nouveaux modèles prennent place. Ces derniers posent alors la question du genre et<br />
des frontières entre le genre masculin et le genre féminin.<br />
Ces nouveaux modèles, avec leurs frontières plus vagues, vont donc peut-être laisser s’exprimer le troisième<br />
genre. Ouvrons ces frontières pour laisser la possibilité à l’homme de choisir lui-même son genre! Laissons<br />
l’individu s’explorer pour que le genre devienne alors une voie. En tant que designer, mon travail est de<br />
répondre aux problématiques sociétales afin de rendre la vie plus facile et plus agréable à l’homme. Si la<br />
société se questionne sur ses genres, le design doit, dans son domaine, contribuer à la réponse. Si l’homme<br />
s’offre la possibilité de surfer entre les deux, nous devons alors lui proposer des objets qui lui permettent de<br />
le faire. Il pourra alors user des codes masculins et féminins à la fois. La réversibilité, la métamorphose, ou<br />
l’androgynéité des objets apparaissent alors comme des voies possibles.<br />
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