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Christelle Familiari - Le Parvis

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<strong>Le</strong> <strong>Parvis</strong> centre d’art contemporain<br />

<strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong><br />

Un, des corps<br />

<strong>Le</strong> passage, vidéo, 2005<br />

20 avril – 18 juin 2006<br />

<strong>Le</strong> <strong>Parvis</strong> centre d’art contemporain reçoit le soutien du Ministère de la Culture et de la Communication, Direction Régionale des Affaires Culturelles<br />

Midi-Pyrénées, du Conseil Général des Hautes-Pyrénées, du Grand-Tarbes, du Conseil Régional Midi-Pyrénées et du Centre <strong>Le</strong>clerc le Méridien, Ibos.


.<br />

Vernissage jeudi 20 avril à 16h au Vidéo K.01 à Pau et à18h30 à Ibos<br />

en présence de l’artiste<br />

dossier de presse et visuels téléchargeables sur www.parvis.net<br />

<strong>Le</strong> <strong>Parvis</strong> centre d’art contemporain, Centre <strong>Le</strong>clerc Méridien, route de Pau 65420 IBOS<br />

Marc Bélit, Directeur<br />

Odile Biec, déléguée responsable et commissaire de l’exposition - tél : 05 62 90 60 32 -<br />

odile.biec@parvis.net<br />

Catherine Fontaine, assistante, accueil des publics, Ibos – tél : 05 62 90 60 82 – fax 05<br />

62 90 60 20 centredart@parvis.net<br />

Etienne Veillon, accueil des publics, Vidéo K.01, Pau – tél : 05 59 80 80 65 –<br />

parvis@wanadoo.fr


Sommaire<br />

Communiqué de presse p.4<br />

- avec texte d’Elisabeth Wetterwald<br />

I. Un, des corps à Ibos (images) p.5<br />

II. <strong>Le</strong>s vidéos au Vidéo K.01 (images) p.5<br />

III. <strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong> p.6<br />

- « Ne t ‘inquiète pas je ne te toucherai pas »<br />

IV. Expositions (sélection) p.7<br />

- Attraction, Frac Pays de la Loire, 2003<br />

- Participer (exposition collective), Galerie du Dourven, 2006<br />

- Du bist hier (pour l’instant) (exposition collective), Kunstraum<br />

Kreuzberg/Bethanien, Berlin, 2005<br />

- Demande de suçons, La Criée centre d’art contemporain, Rennes, 1999<br />

- <strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong> et Emmanuel Licha, galerie Ipso Facto, 2000<br />

- Scène de la vie conjugale (exposition collective), Villa Arson, Nice 2000<br />

V. La presse<br />

p.14<br />

VI. Galerie d’images<br />

p.18<br />

VII. Curriculum Vitae<br />

p.24


Communiqué de presse<br />

<strong>Le</strong> <strong>Parvis</strong> centre d’art contemporain, Ibos<br />

<strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong><br />

Un, des corps<br />

20 avril – 18 juin 2006<br />

vernissage jeudi 20 avril à 18h30 en présence de l’artiste<br />

<strong>Le</strong> <strong>Parvis</strong> centre d’art contemporain présente Un, des corps la nouvelle exposition de <strong>Christelle</strong><br />

<strong>Familiari</strong> en France. L’ artiste (née en 1972) se met en scène dans des vidéos et des<br />

performances interrogeant les carcans sociaux qui entourent la question du désir de l’autre, du<br />

sexe, les sentiments de peur et de répulsion. Elle y aborde également la solitude des corps et<br />

l'ennui des esprits. Sa pratique du crochet, activité manuelle qui se caractérise par la répétition<br />

mécanique d'un même geste, donne naissance à des objets inédits comme ces cocons suspendus<br />

en élastique crocheté dans lesquels elle invite les spectateurs à se lover, créant d’insolites lieux<br />

de conversations ou "espace de négociations" pour ceux qui s'y installent.<br />

Situé au-dessus d’un hypermarché, le centre d’art contemporain du <strong>Parvis</strong> est un des secteurs<br />

artistiques de la Scène Nationale homonyme, lieu de spectacle vivant et de cinéma d’auteur,<br />

dont la particularité tient à ce voisinage mercantile surprenant et somme toute peu<br />

conventionnel.<br />

Ces superpositions de lieux publics et intimes où se croisent les corps de ceux qui les traversent<br />

ou les occupent (chalands, badauds, spectateurs, employés, artistes…), n’a pas manqué de<br />

retenir l’intérêt de <strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong> qui conjugue dans cette exposition au titre évocateur des<br />

références aux univers du théâtre, du cirque, de la foire, de la performance et du cinéma.<br />

Elle a choisi de réaliser pour le centre d’art un univers onirique et surréaliste, composé d’images<br />

vidéo grand format qui brouillent nos repères et de textes écrits par l’écrivain Pierre Giquel.<br />

« Tout est parti d’une jupe. Précisément la jupe que portent les femmes boliviennes, noire, très<br />

ample, très lourde. <strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong> s’en est d’abord emparée pour s’en servir d’accessoire<br />

prétexte à une série de trois vidéos en noir et blanc tournées dans des lieux publics à Berlin (<strong>Le</strong><br />

tourniquet, <strong>Le</strong> banc, <strong>Le</strong> passage, présentées au VidéoK.01 à Pau). Sur des images très<br />

contrastées dont les détails sont effacés, on découvre une forme vaguement humaine (on<br />

reconnaît des pieds…) se mouvoir de bien curieuses manières, rampant, courant<br />

maladroitement, ou bien encore recroquevillée et immobile sur un tourniquet en mouvement. À<br />

chaque fois, la jupe est là pour effacer le corps et lui donner des allures inattendues,<br />

grotesques, absurdes, animales, en tout cas pour le moins étranges et non familières.<br />

Par la suite, l’artiste a cédé le précieux accessoire à des danseurs de hip-hop et acrobates,<br />

créant en quelque sorte une « chorégraphie pour homme et jupe », qu’elle a filmée à l’intérieur<br />

même de l’espace d’exposition du <strong>Parvis</strong>. Résultat, au <strong>Parvis</strong>, donc, vidéos projetées sur trois<br />

grands écrans, une vingtaine de courtes séquences (Un, des corps∗ réalisées selon le même<br />

traitement que les trois premières vidéos), sur lesquelles on voit des morceaux de corps<br />

apparaître, des formes tenter de se mouvoir, échouer, disparaître. La jupe, élément moteur<br />

mais contraignant, remplissant simultanément et de façon ambiguë les rôles de matrice, de<br />

cache, d’écrin ou de camisole…<br />

<strong>Le</strong> lieu, rendu abstrait par le traitement de l’image, réduit à ses lignes et à ses courbes, devient<br />

ainsi une sorte de terrain de jeux (ou de luttes ?) pour ces énigmatiques formes noires,<br />

envahissantes, prégnantes, et pourtant toujours à la limite de l’effacement. »<br />

Elisabeth Wetterwald<br />

*Un texte de Pierre Giquel apparaît en insert dans les vidéos.<br />

Pendant le vernissage, intervention de Jessica Grassen-Barbes et John Benezech, danseurs.


I. Un, des corps à Ibos<br />

(extraits)<br />

Lithographie extraite de la série « écoute moi, je goutte, goûte moi », 2005<br />

éditée par le Petit Jaunais


I. LES VIDÉOS AU VIDÉO K.<br />

(extraits)<br />

<strong>Le</strong> tourniquet, 2005<br />

<strong>Le</strong> banc, 2005


II. CHRISTELLE FAMILIARI<br />

Ne t'inquiète pas je ne te toucherai pas<br />

"Mon travail met en jeu les situations, les émotions de la vie quotidienne. Ce sont des<br />

films vidéos mais aussi des mises en scène qui concernent le spectateur dans sa propre<br />

intimité. (...) Voir et être vue sont des moments d'amour. Mon travail est juste une<br />

histoire de gestes."<br />

<strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong> n'est pas à proprement parler une vidéaste. Chaque film est le lieu<br />

d'une tension souvent extrême où le corps est mis en risque aux limites du respirable. Du<br />

supportable. La répétition d'un geste, d'une phrase, d'un souffle traverse un ensemble<br />

d'actions qui vont du plus intime au plus quotidien. Au plus près de nos envies où s'abrite<br />

la colère également. Et si elle nous évoque la solitude, elle nous parle du lien<br />

également, celui qu'elle crée au long de ses expériences, de ses actes exigeants, où<br />

toute complaisance est rejetée. Dans ces menus gestes, il y a des firces inattendues qui<br />

surgissent, mais c'est le temps qu'il faut prendre avec eux qui permet l'accès à ce qu'il y<br />

a de plus dense, de plus urgent. <strong>Le</strong> vif de la vie qui prend corps.<br />

(Frac Pays de la Loire – catalogue de la collection)<br />

La tailleuse de pipe Dispositif vidéo en boucle Collection F.R.A.C. Pays de Loire


III. EXPOSITIONS (sélection)<br />

✦<strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong> - attraction<br />

27.11.2003 au 15.02.2004 –<br />

27 novembre 2003 au 15 février 2004<br />

Funambule, vidéo, 2003<br />

<strong>Le</strong> Frac des Pays de la Loire accueille la première grande exposition de la jeune<br />

artiste <strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong> qui prolonge celle qui s’est déroulée au Centre<br />

national de la photographie à Paris en septembre. Attraction est conçue tout<br />

autour (à côté et au-dessus) d'une installation au sol qui envahira la quasi-totalité<br />

de la surface de la salle d'exposition, intitulée étendue. Cette œuvre évolutive<br />

trouvera ici son achèvement et sera le point nodal de l'exposition.<br />

La polysémie du titre : attraction, se dévoile et se donne à travers les œuvres<br />

exposées et la mise en scène qui les accompagne. L’exposition conjugue ainsi des<br />

références à l’univers du cirque et à celui de la performance, nous entraîne par<br />

un maillage invisible autant que sensible à expérimenter les lois de la physique,<br />

notamment l’apesanteur, tandis que le désir enfin opère comme un liant aussi<br />

énigmatique qu'intemporel. <strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong> y est une funambule.<br />

Active dès le début des années quatre-vingt-dix, cette artiste nantaise s'est fait<br />

connaître par des vidéos et des performances qui faisaient fi des carcans sociaux<br />

entourant la question du désir, du sexe et de l'ennui. Requalifiée ensuite dans le<br />

prolongement d'un art d'attitude ou dans l'art corporel, dont <strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong><br />

revendique par ailleurs l'influence, sa pratique artistique va toutefois s'incarner<br />

dans des formes de plus en plus variées. L'ennui le dispute à la répétition<br />

mécanique d'un même geste, la solitude à l'action et bien sûr, la pratique du<br />

crochet, activité manuelle ô combien surprenante, donne naissance à des objets<br />

inédits puis à des actions. Voilà ce dont témoignent nombre des premières vidéos<br />

dans lesquelles l'artiste s'auto-filme, venues enrichir depuis, la collection du Frac


des Pays de la Loire : J'me tourne les pouces (1995), Respirations (1995), La<br />

Larme (1995), La Couverture (1996). Ces investissements personnels qui<br />

traduisent un désir de l'autre ou de la rencontre s'incarnent aussi dans des pièces<br />

où sa présence n'est plus forcément nécessaire à l'instar du Portique (1999,<br />

collection du Frac) ou des Sièges biplaces (2000, collections privées) composés<br />

d'éléments (sortes de cocons) en élastique crocheté et montés sur une structure<br />

métallique, lieux possibles de conversations et "espace de négociations", pour<br />

ceux qui s'y installent.<br />

Attraction se présente comme un environnement monumental alliant une sorte de<br />

paysage circulaire fabriqué par l’artiste (un immense tapis en fil de fer blanc) à<br />

des œuvres autonomes (sculptures, photographies, vidéos) disposées ça et là dans<br />

la salle d’exposition tout autour de la magnifique étendue. L’exposition est<br />

conçue comme une invitation à la déambulation, telle une conversation, les<br />

œuvres entrent en écho les unes avec les autres et procèdent d’une irrésistible<br />

mise en abyme, toutes comme attirées par une force centrifuge.<br />

Installation de l'œuvre Étendue au Frac, © : Pierre Steene


✦Participer<br />

<strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong>, Jean-Luc Vilmouth, Michel Gerson<br />

Galerie du Douren - Trédrez-Locquémeau<br />

04 février - 02 avril 2006<br />

Participer, V. TR. IND. - XIVe LAT. Participare. De particeps 'Qui prend part'<br />

La galerie du Dourven propose au public la découverte d’œuvres choisies parmi la collection du<br />

Frac des Pays de la Loire. Elles ont pour point commun d’engager le spectateur dans une<br />

participation active : s’asseoir, s’allonger, dessiner sur un télécran, jouer à un des ancêtres du jeu<br />

vidéo… Ces œuvres étendent la capacité d’invention aux utilisateurs eux-mêmes.<br />

<strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong>: <strong>Le</strong> Portique, 1999, installation.<br />

La performance est à l’origine des photographies, des vidéos de cette artiste. Utilisant son corps<br />

comme médium, elle se met en scène avec des objets qu’elle tricote et détricote. Centré sur la<br />

question du désir, son travail est un jeu entre le montrer et le cacher, un aller-retour entre vision et<br />

séduction. Ces investissements personnels qui traduisent un désir de l’autre ou de la rencontre<br />

s’incarnent aussi dans des pièces où sa présence n’est plus forcément nécessaire.<br />

<strong>Le</strong> Portique est à l’usage du public. Celui-ci est invité à se glisser dans un immense cocon en<br />

élastiques crochetés, monté sur une structure métallique, lieux possibles de conversations et "<br />

espaces de négociations " pour ceux qui s’y installent ou qui ne font que passer. Cette expérience<br />

menée seul ou à deux, éprouve l’intimité et le rapport à l’autre.<br />

<strong>Le</strong> portique, 1999, coll. Frac Pays de Loire


✦Du bist hier (pour l´instant)<br />

Kunstraum Kreuzberg/Bethanien - Berlin<br />

18 mars - 8 mai 2005<br />

Exposition concue par <strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong>, avec des travaux de Pierre Ardouvin, Neal<br />

Beggs, Emmanuelle Bodevin, Jean-Charles Eustache, <strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong>, Benoît<br />

<strong>Le</strong>carpentier, Georgia Nelson, et Marion Robin.<br />

Comme elle s'en explique, <strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong> a toujours affectionné solliciter un autre ;<br />

une identité plurielle donc, plutôt qu'une exposition personnelle. Cette invitation est<br />

placée ainsi sous le signe d'une adresse ouverte et libre, conviant à l'histoire de ce que<br />

l'on pourrait dès lors appeler une familiarité. Une affaire de proximité sensitive qui s'est<br />

tissée par des rencontres au fil du temps ; qui s'est liée par des connexions communes<br />

entre Nantes, Paris, Londres, Clermont-Ferrand et Glasgow. Autant de porosités<br />

partagées et entretenues dont Berlin est devenue le point de convergence. Déplacement<br />

géographique, du bist hier (pour l'instant) est la réunion de huit artistes français et<br />

anglais arrivant d'horizons différents et aux parcours variés. Huit entités aux<br />

vocabulaires singuliers présentant chacune plusieurs productions, les possibles facettes<br />

d'une démarche. Du bist hier (pour l'instant) correspond ainsi à un moment précis dans la<br />

recherche formelle de chacun, à un éclat particulier. C'est de tous ces éclats que se<br />

compose le déplacement suggéré par cette invitation. Parce qu'en effet, le titre choisi<br />

par <strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong> peut s'interpréter comme ce temps inédit, cette nouvelle<br />

inscription. L'occasion de se fondre dans le paysage de la ville berlinoise, de s'en<br />

impressionner : emprunter une rue, apparaître sur un mur, se blottir dans un parc...<br />

L'incarnation d'une topographie plastique et impromptue qui tiendra la durée d'une<br />

exposition. Comme si l'on était juste de passage. Du bist hier (pour l'instant) ? Also wer<br />

du bist ?<br />

Frédéric Emprou


✦<strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong> - Demande de suçons<br />

La Criée, centre d’art contemporain - 1999<br />

Demande de suçons<br />

tirage photographique, 40 x 60 cm - 1/3 - photo Benoit <strong>Le</strong>carpentier<br />

Demande de suçons est d'abord une performance que <strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong> a réalisée le<br />

soir du vernissage de l'exposition Ex-Change au centre d'art de La Criée en novembre<br />

1999. Pendant trois heures, l'artiste est restée assise sur une chaise dans l'espace<br />

d'exposition. Elle portait un manteau et une cagoule rouges, réalisés au crochet par ses<br />

soins, qui recouvraient tout son corps, ne dévoilant que ses épaules. <strong>Le</strong> spectateur était<br />

alors invité à faire un suçon sur la partie dénudée du corps de <strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong>. De<br />

cette performance trois photographies couleur ont été réalisées. La première est un<br />

portrait en pied de l'artiste, tandis que le cadrage plus serré des deux autres témoigne<br />

des traces laissées par quelques spectateurs.<br />

Dans le travail de <strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong>, le toucher, la caresse mettent en évidence<br />

l'ambivalence que peut provoquer le contact des corps. En dehors d'un contexte amical<br />

ou amoureux l'invitation à poser ses lèvres sur le corps de l'autre n'est pas sans susciter<br />

des sentiments entre attraction et répulsion. De manière significative, au don de soi<br />

répond une confrontation du désir à la contrainte des conventions sociales. Chez<br />

<strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong> s'offrir à l'autre nécessite tout un travail de préparation, " de<br />

recueillement ", qui passe par la confection du vêtement. L'objet symbolise cette<br />

transition du corps de l'artiste vers celui du spectateur, et définit le cadre d'un échange<br />

entre ces deux individualités.<br />

Alexandra Gillet


✦<strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong> et Emanuel Licha<br />

Galerie Ipso Facto<br />

du 4 au 25 mars 2000<br />

Pour sa troisième exposition de la saison, la<br />

galerie ipso facto présente conjointement une<br />

artiste nantaise, <strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong> et un<br />

artiste franco-québécois Emanuel Licha. <strong>Le</strong>s<br />

deux artistes ont travaillé ensemble à un<br />

accrochage mêlant installation, vidéo et<br />

performance… Une documentation sur les<br />

artistes du programme ainsi que sur les<br />

expositions passées (dossier, catalogue,<br />

diaporama) sera mise à disposition.<br />

<strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong> entretient un rapport frontal au désir, qu'elle réalise sous nos<br />

yeux pour le briser aussitôt. Quand le pornographique est un frottement sans<br />

élection ni désir des corps, et dans lequel l'excitation est seulement mécanique,<br />

ouvertement nihiliste, les activités que propose <strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong> mettent, quant à<br />

elles, le doigt sur l'essence même de l'érotisme ; voilant d'une main ce qu'exhibe<br />

l'autre. Si elles sont érogènes, c'est parce qu'elles mettent en branle le désir - et<br />

même son envers, le dégoût - l'acuité de la perception de l'autre. A cet égard, la<br />

vidéo propose une radicalisation, presque une indigestion, de la dialectique de la<br />

séduction, ouvrant ainsi l'horizon sur ce qui pourrait être une érotique vomitive<br />

reprenant à son compte la phrase phytique de Paul Valéry "le plus profond, c'est la<br />

peau", ce qu'elle met ici en jeu, c'est la tyrannie de l'épiderme. Elle qui s'amuse à<br />

créer de toute pièce des émotions (plaisir, gêne, indécision,...) elle s'attache cette<br />

fois à nous installer la monstruosité du corps féminin. <strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong>, qui<br />

affectionne certainement les ingénieuses canailleries, fait du corps un accessoire à<br />

des fins louches. Mais, avisée et entreprenante qu'elle est, elle sait entremettre<br />

sans jamais compromettre.<br />

Murielle Durand-Garnier


Scène de la vie conjugale<br />

✦Scène de la vie conjugale<br />

Villa Arson, Nice<br />

25 novembre 2000 - 25 février 2001<br />

Scène de la vie conjugale ou : comment ça se passe dans ce huis clos de la sphère<br />

privée, dans ce paradis de l’intime, dans cet enfer du domestique. À l’heure où l’espace<br />

privé se voit menacé dans son autonomie par l’expansion de l’activité économique. À<br />

l’ère de l’information, où rien de ce qui vous est le plus secret ne nous est inconnu. À<br />

l’âge de l’accès, qui est aussi celui du triomphe du panoptique, les relations<br />

particulières sauront-elles résister à la marchandisation des corps et des sentiments ?<br />

Il semble bien que ce domaine obscur, qui n’est pas épargné par l’affrontement et la<br />

négociation (entre deux accalmies de félicité), s’affirme comme le dernier rempart de<br />

résistance à la violence symbolique exercée de façon coercitive par les forces<br />

conjuguées des rouleaux compresseurs des pouvoirs et des industries.<br />

La vie conjugale, ce n’est pas seulement la question de la famille et de la filiation — ni<br />

même de la "vie maritale" - mais, bien plus certainement, c’est le lieu du rapport à<br />

l’Autre, qui ne saurait être réductible à une prétendue différenciation sexuelle. Donc :<br />

couple, mariage, famille, mais aussi et tout autant : PACS, compagnonnage, fiançailles,<br />

aventure, passade, amitié, communauté, copinage, à 2 ou 3 (voire plus si affinités).<br />

Exposer une "scène de la vie conjugale", ce serait réinventer des représentations du<br />

quotidien entendu comme expérience de la relation, du rapport - foncièrement politique<br />

et jamais banal. Soit : faire de la maison une seconde peau (Eulàlia Valldosera).<br />

Réinventer des modes de dialogue, en pervertissant le cliché des "ouvrages pour<br />

dame" (<strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong>). Se livrer à une folie douce et transgressive (Ann-Sofi<br />

Sidén). Envisager la maison comme lieu de l’inquiétante étrangeté et de l’impossible<br />

solitude (Teresa Hubbard & Alexander Birchler). Rejouer la répartition des rôles au sein<br />

du couple (Florence Paradeis). Réinventer les identités, au-delà des genres (Brice<br />

Dellsperger). Se replier sur la communauté, familiale (Richard Billingham) ou amicale<br />

(Nan Goldin), en assumant cette confusion de faire de sa vie, une œuvre. Rêver au<br />

bonheur, tout en le sachant impossible, mais y rêver quand même (tout en le trouvant<br />

ennuyeux…) (Anne Brégeaut).<br />

<strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong><br />

<strong>Le</strong> désir et la communication par le plaisir sont au centre du travail de <strong>Christelle</strong><br />

<strong>Familiari</strong>. Ses performances, vidéos et objets en maille tricotée remettent en jeu la<br />

notion d’expérience sexuelle. Quand bien même ses récentes installations, réalisées en<br />

crochet, démontrent que le cadre conceptuel du travail est plus largement celui du<br />

comportement, ses Portique et Siège biplace, en proposant des situations inédites de<br />

contact intime, prennent des formes vaguement sexuées. <strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong> les conçoit<br />

comme "espaces de négociation : il faut s’asseoir et faire son trou en tenant compte de<br />

la place de l’autre."<br />

Pascal Beausse


IV. LA PRESSE (sélection)


<strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong>. Projection... chut<br />

Centre national Photo<br />

12 sept. 2003 13 oct. 2003<br />

Une exposition bilan où les performances à<br />

toucher ne sont plus qu’à regarder, à<br />

travers des photos et des vidéos. Des unes<br />

aux autres, cette ritournelle obsessionnelle<br />

et schizoïde de l’œuvre : prévenir le<br />

contact de l’autre. Ou prévenir l’absence<br />

de contact.<br />

<strong>Le</strong> refrain lancinant qui envahit l’espace<br />

d’exposition, et répète inlassablement<br />

« T’inquiète pas, j’te toucherai pas », ne<br />

met pas à proprement parler à l’aise.<br />

Peut-on toucher, ou non ? La réputation<br />

sulfureuse de l’œuvre de <strong>Christelle</strong><br />

<strong>Familiari</strong> invite à un tel retournement.<br />

N’est–elle pas l’auteur d’objets, et de vidéos, aux titres aussi scandaleux que Slip à<br />

masturbation, ou que La tailleuse de pipe. Mais « Projection ...chut » ressemble à une<br />

exposition bilan, un peu décevante, puisqu’il n’y a qu’à regarder.<br />

Trois photographies, de grand format, ont mémorisé des actions passées, où le corps de<br />

l’artiste supportait, et modelait des sculptures éphémères. Un tas de galets (en réalité<br />

des pièces en céramique, fabriquées par l’artiste) l’ensevelissait, devant le mur en<br />

galets (vrais ceux-là) de la Villa d’Arson (Camouflage, 2001).<br />

Des limaces en pâte à modeler (modelées par l’artiste) couvraient son corps nu,<br />

empaqueté dans un filet, et couché dans une baignoire. L’artiste proposait ainsi aux<br />

spectateurs d’emporter les limaces, et de la découvrir... Il n’en fut rien (<strong>Le</strong>s limaces,<br />

2002). Enfin, le torse nu, elle se dressait hérissée d’un enchevêtrement de fils<br />

métalliques, et de scories de performances anciennes, qui faisaient office d’armure de<br />

protection dérisoire (?, 2002).<br />

Dérisoires, ces grenades, vides et légères, que, d’un écran à l’autre, elle se lance, dans<br />

un vis-à-vis autiste dont le spectateur est exclu de fait (Vis à vie, 2003).<br />

Tout cela résonne comme ce qui pourrait être la ritournelle obsessionnelle et schizoïde<br />

de l’œuvre: prévenir le contact de l’autre. Ou prévenir l’absence de contact, ce qui<br />

reviendrait au même. Dans les deux sens du mot prévenir: aller au-devant et éviter.<br />

Pour finir, ce qui reste toujours au bout du compte: des os (moulés par l’artiste, bien<br />

évidemment), d’un monstre hybride, mi-gros vertébré mi-créature artificielle (Sans<br />

titre, 2002-2003).<br />

Muriel Denet


exposition au CNP du 28 novembre 2003 au 15 février 2004.<br />

La relation de l'oeuvre avec le spectateur peut-elle être d'ordre amoureux ?<br />

L'artiste, dans son atelier, ne dessine-t-il pas les projets qui le relient au monde, ne<br />

recouvre-t-il pas des voiles de la représentation le désir qui anime son être et ainsi ne<br />

livre-t-il pas à l'autre son indicible faim ?<br />

"Projection..chut", exposition de <strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong> à l'Atelier du CNP rassemble vidéos<br />

et photos de l'artiste qui, au travers d'objets métaphoriques, nous parlent de la<br />

mécanique d'Eros, de l'ambivalence des signes, de ces points de renversement où<br />

l'attraction bascule dans la répulsion. <strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong> met en scène des gestes qui<br />

propulsent le spectateur de nouveau dans son intimité, dans tous ces moments<br />

vulnérables où le regard de l'autre disparaît, où il est omniprésent. Dans de nombreuses<br />

pièces, ces gestes se répètent, se reproduisent à l'identique et fabriquent la distance<br />

que l'être dresse contre lui-même, permettant le temps de la réflexion.<br />

Dans l'installation "Vis à vie", deux projections qui se font face, obligent le spectateur<br />

qui veut suivre l'action, à battre la mesure du regard, à tourner sans cesse la tête entre<br />

les deux images. A chaque fois qu'il en délaisse une pour regarder l'autre, d'infimes<br />

différences se sont glissées dans la scène. <strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong>, allongée, est<br />

progressivement recouverte de petits cocons de fils tandis qu'on voit un de ces étranges<br />

objets tenu dans des mains qui paraissent l'avoir façonné. Pour la première fois, l'artiste<br />

se montre ouvertement au spectateur. Quand elle se met en scène, c'est souvent dans<br />

une vision partielle, dans la pénombre ou bien masquée. Avec "Vis à vie", elle s'ouvre au<br />

monde, créant dans cette oeuvre une tension où le corps permet un passage entre un<br />

monde de zones érogènes et celui des représentations.<br />

<strong>Le</strong>s objets deviennent alors lieux d'échange avec autrui et vibrent au rythme de<br />

l'excitation, du dégoût ou bien de l'ironie. Comme cette arme pointée sur la tête de<br />

l'artiste qui n'est pas un revolver mais rien d'autre que ses propres doigts, une arme de<br />

dérision qui la protège du désir ?


Retouche with me<br />

<strong>Christelle</strong> FAMILIARI<br />

Exposition collective à la Chapelle du Genêteil / le Carré Scène Nationale, Château<br />

Gontier,<br />

jusqu'au 16 mars.<br />

Pour l'exposition Retouche with me, Bertrand Godot réunit à la Chapelle du Genêteil<br />

les travaux de quatre artistes dont les propositions déclinent la question de<br />

l'intimité.<br />

Sophie Hurie traque dans les regards de ses autoportraits l'émergence de la conscience<br />

de l'existence que lui renvoie ses souvenirs d'enfance. Une photographie, réalisée<br />

pendant une performance, témoigne de la relation "a priori" impossible entre<br />

<strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong> et un tapis qu'elle a tissé de fer blanc. Micha Derrider explore<br />

l'altérité du corps et met en scène l'aliénation physique à travers des vêtements conçus<br />

pour être porté à deux. Dans une perspective plus onirique, les installations de Clémentine<br />

Roy se tournent vers la conquête spatiale et les éventuelles rencontres du troisième type.


V. GALERIE D’IMAGES<br />

<strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong>, Nantes le 25 juin 1996<br />

"Deshabillez-moi", cette invitation releve du parcours des initiés. <strong>Le</strong> savait-elle au terme<br />

de l'epreuve ? On sait aujourd'hui que la danse de Thesee fut egalement appelee danse<br />

des grues. Pierre Giquel<br />

<strong>Le</strong> Portique, 1999<br />

Installation (photo Ateliers FRAC, Pays de<br />

Loire)<br />

<strong>Le</strong> portique de C.<strong>Familiari</strong> incite<br />

le spectateur à expérimenter de<br />

nouveaux comportements par<br />

l'intermédiaire de structures<br />

originales et ludiques.


Etendue, 2003<br />

Performance à la Chapelle du Genêteil le<br />

18 janvier 2003 de 17h30 à 20h30<br />

Lors du vernissage de l'exposition<br />

"Retouche With me"<br />

Photo: © Marc Dommage


<strong>Le</strong> mur qui ne sèche pas, essai n°1, 2000<br />

Coll. Frac des Pays de la Loire, Carquefou<br />

Camouflage, 2001. © Benoît <strong>Le</strong>carpentier


<strong>Le</strong>s Limaces, 2002<br />

Sans titre, 2002-2003


Vis à vie, 2003, projection vidéo<br />

<strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong>, Je, tue je, 1995


"Cagoule pour amoureux"<br />

Cagoule tricotée - sur commande, sur mesure.


VI. CURRICULUM<br />

VITAE<br />

<strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong> est née en 1972, à Niort<br />

Expositions Personnelles (sélection)<br />

Expositions collectives (sélection)<br />

2006 Femmes d’Europe, Saint Tropez<br />

Un, des corps, au <strong>Parvis</strong>, Tarbes-Ibos et Pau<br />

2005 Festival vidéo, Loop vidéo, Barcelone<br />

Ensemble(s) vide(s), le 13bis, Clermont-ferrand<br />

Fiac 2005, <strong>Le</strong> petit jaunais, Paris<br />

Triangle France fête ses 10 ans, Friche de la Belle de Mai, Marseille<br />

Fée maison, Fabrice Hybert, La Briqueterie, <strong>Le</strong> Creuzot<br />

Du bist hier (pour l’instant), le kunstraum kreuzbreg/Bethanien, Berlin<br />

2004 Vidéodrome, galerie Alain Gutharc, Paris<br />

Pour les oiseaux, Frac des Pays de la Loire, Carquefou<br />

L’autre metissage, musef, La Paz, Bolivie<br />

Carte blanche à Yves Sabourin, galerie Alain Gutharc, Paris<br />

2003 Attraction, Frac des Pays de la Loire, Carquefou<br />

Projection…chut, l’atelier du Centre national de la photographie, Paris<br />

Erada / entre, musée 4L, Istanbul<br />

Retouche with me, Chapelle du Genêteil, Château-Gontier<br />

2002 Écoute moi, je goutte, goûte moi, rue des Ursulines, galerie Anton Weller, Paris<br />

Étendue, École supérieure d’art de Brest<br />

Multiples objets de désir, collection du FNAC, Musée des beaux-arts de Nantes<br />

2001 Killing me softly, Apt gallery, Londres<br />

" Touch me… " Constructies Espeel, Rumbeke/ Roeselare, Belgique<br />

2000 Sans les dessous dessus, galerie Anton Weller, Paris<br />

Scène de la vie conjugale, Villa Arson, Nice<br />

Et comme l’espérance est violente…, Frac des Pays de la Loire, Carquefou<br />

L’art dans le monde, Beaux-Arts magazine, pont Alexandre III, Paris<br />

Actif réactif, le Lieu Unique, Nantes<br />

Journey to the centre of the universe, Tramway, Glasgow<br />

Une Œuvre, un Critique, un Artiste, Musée de Louviers<br />

Galerie Ipso Facto, Nantes<br />

1999 Vice-versa, École régionale des beaux-arts de Nantes<br />

Ex-Change, la Criée, Rennes<br />

Woolways, UR, Paris<br />

15èmes Ateliers du Frac des Pays de la Loire, Saint-Nazaire<br />

Pof Shop, invitation de Fabrice Hybert, Tokyo<br />

Liste 99, galerie Anton Weller, foire de Bâle<br />

1998 Bruitsecrets, Centre de création contemporaine, Tours<br />

Mue et mue, galerie l’Engage, Rennes<br />

Soirée Hiatus, invitation de Joël Hubaut, Frac Basse-Normandie, Hérouville Saint-Clair<br />

1997 Croisée d’artistes, Fin de Siècle, Nantes- Johannesburg, CRDC, Nantes<br />

Un vent frais qui annonce la venue du matin… Frac des Pays de la Loire, Nantes<br />

Enthousiasme, Courage, Confiance et Optimisme ! L’Imagerie, Lannion


1996 Vidéos, Oxymore, Nantes<br />

Galerie Plessis, Nantes<br />

Editions<br />

Ensemble vide et Écoute moi, je goutte, goûte moi, coffrets de lithographies, édités par le<br />

Petit Jaunais<br />

<strong>Christelle</strong> <strong>Familiari</strong>, catalogue monographique, Frac des Pays de la Loire<br />

Sous l’exactement, édition 2 en 1 (Michel Baverey éditeur et un an ou deux)<br />

Bon de commande, Michel Baverey éditeur<br />

Prétexte, édition lamachine, livre à commander<br />

Bibliographie (sélection)<br />

Art press n° 293, Funambule, Jean-Marc Huitorel<br />

Art press n° 263, Jean-Marc Huitorel<br />

Visuel(s), revue d’arts n° 9, une Œuvre, un Critique, un Artiste, Qui ose ? Pierre Giquel<br />

303 n° 61, Entre les mailles, Pierre Giquel.


Écoute moi, je goutte, goûte moi, 2006, lithographie<br />

coffret de lithographies, édition le Petit Jaunais

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