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<strong>Le</strong> <strong>Parvis</strong> centre d’art contemporain - Fiche <strong>de</strong> <strong>visite</strong> n°13<br />

Olivier <strong>Le</strong>roi Ibos, 14 décembre 2005 - 4 février 2006<br />

L’ARTISTE<br />

Olivier <strong>Le</strong>roi est né en 1962. Il vit et travaille à Nançay dans le Cher.<br />

QUEL EST SON TRAVAIL ?<br />

Au départ <strong>de</strong>s réalisations d’Olivier <strong>Le</strong>roi, il y a toujours un <strong>de</strong>ssin que l’artiste va décliner sous<br />

la forme d’une sculpture, d’un collage, d’une photographie, d’une vidéo ou qu’il va agrémenter<br />

d’un texte ou <strong>de</strong> mots.<br />

Utiliser <strong>de</strong>s objets et <strong>de</strong>s images du quotidien : Dans ses œuvres, il utilise souvent <strong>de</strong>s<br />

éléments divers -objets, outils, plantes, images…- qu’il trouve au hasard <strong>de</strong> ses déplacements,<br />

<strong>de</strong> ses balla<strong>de</strong>s et qu’il va associer à une expression langagière, à l’actualité, à une croyance, à<br />

un fi lm, à un fait historique ou non, à une idée du mon<strong>de</strong>. Chaque détail, chaque geste, chaque<br />

mot, chaque objet <strong>de</strong>viennent pour lui une source <strong>de</strong> réfl exion et <strong>de</strong> propositions qui nous<br />

interrogent sur ce que l’on voit autour <strong>de</strong> nous : un beau rocher orange dans le lit d’une rivière<br />

peut <strong>de</strong>venir la tête d’un lion, et <strong>de</strong>ux fougères, la machoire d’un crocodile…<br />

Jongler avec les mots, les images et les formes : Il crée ainsi <strong>de</strong>s petites histoires courtes<br />

très drôles à partir <strong>de</strong> toutes ces choses qu’il trouve et qu’il assemble : on peut comprendre<br />

ces oeuvres comme <strong>de</strong>s images-jeux-<strong>de</strong>-mots, <strong>de</strong>s sculptures-calembours qui perturbent, dans<br />

la bonne humeur, nos habitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> voir les choses, <strong>de</strong> comprendre le mon<strong>de</strong>. C’est souvent<br />

déroutant et toujours très drôle. On peut rapprocher les parasitages d’Olivier <strong>Le</strong>roi <strong>de</strong> l’esprit<br />

Dada, mouvement artistique né pendant la première guerre mondiale autour d’un groupe<br />

d’artistes, d’écrivains, <strong>de</strong> musiciens réfractaires à la guerre. Ils ont mêlé dans leurs œuvres,<br />

souvent sous la forme <strong>de</strong> la bouffonnerie et <strong>de</strong> la provocation, toutes les formes d’expression<br />

plastiques et verbales.<br />

Jouer avec les titres : Olivier <strong>Le</strong>roi se sert du décalage qu’il y a entre les titres <strong>de</strong> ses<br />

réalisations et leurs contenus pour créer <strong>de</strong>s perturbations, <strong>de</strong>s glissements <strong>de</strong> sens mettant<br />

ainsi en doute notre façon d’interpréter ce que l’on voit. <strong>Le</strong> titre d’une œuvre permet <strong>de</strong> la<br />

désigner, <strong>de</strong> la qualifier - il reste cependant en marge ou en retrait par rapport à l’œuvre<br />

proprement dite. Dans le travail d’Olivier <strong>Le</strong>roi, le titre est aussi important que l’œuvre. L’artiste<br />

privilégie un exercice d’écriture associé à <strong>de</strong>s images, il développe une poésie tout en légèreté,<br />

une sorte <strong>de</strong> yo-yo visuel entre le langage (écrit/parlé) et l’image, ce qui nous déroute. Nous en<br />

verrons <strong>de</strong> très étonnants dans l’exposition.<br />

Provoquer <strong>de</strong>s effets poétiques avec <strong>de</strong>s petits riens : <strong>Le</strong>s œuvres pleines d’humour<br />

d’Olivier <strong>Le</strong>roi nous entraînent <strong>de</strong> manière très plaisante vers <strong>de</strong>s chemins auxquels on ne<br />

penserait pas, quelquefois les plus simples, ceux qui nous permettent <strong>de</strong> découvrir <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s<br />

choses sans y prendre gar<strong>de</strong>. Dans la forêt <strong>de</strong> Jouy-en-Josas, il a ceinturé le tronc d’un séquoia<br />

d’une cartouchière géante en cuir, dont les cartouches sont en fait <strong>de</strong>s nichoirs pour accueillir<br />

les oiseaux. A Bamako, il a tourné un petit film en super-8, Première neige en pays Dogon, où<br />

l’on voit <strong>de</strong>s flocons <strong>de</strong> neige tomber en douceur le long <strong>de</strong> la paroi <strong>de</strong> la falaise <strong>de</strong> Bandiagara<br />

– on fi nit par comprendre que ce qu’on a pris pour <strong>de</strong> la neige est en fait du coton que jettent<br />

par kilos les habitants du lieu.<br />

Puiser dans la nature: Beaucoup d’éléments qui composent les oeuvres d’Olivier <strong>Le</strong>roi font<br />

référence à l’univers <strong>de</strong> la campagne : fourches, plumes <strong>de</strong> volatiles, peaux <strong>de</strong> bêtes, bois<br />

<strong>de</strong> cerfs, animaux naturalisés, animaux vivants aussi, oiseaux, lapins, moutons… Olivier<br />

<strong>Le</strong>roi a été forestier avant <strong>de</strong> suivre l’institut <strong>de</strong>s hautes étu<strong>de</strong>s en arts plastiques à Paris. Il<br />

vit aujourd’hui dans une forêt où il s’inspire <strong>de</strong>s mystères du paysage, <strong>de</strong> la faune aquatique<br />

et végétale. Enfant, son grand-père lui avait appris à chasser, à pêcher, à tendre <strong>de</strong>s collets<br />

pour attraper <strong>de</strong>s lapins, à fabriquer <strong>de</strong>s râteaux à foin, <strong>de</strong>s échelles à fraises, <strong>de</strong>s filets à<br />

bourgeons…<br />

Dans ses œuvres, Olivier <strong>Le</strong>roi<br />

s’emploie à dévier ces pratiques<br />

et ces objets, à les revivifier, pour<br />

en tirer tout le jus poétique.<br />

L’EXPOSITION :<br />

Des personnages célèbres :<br />

Pour son exposition au <strong>Parvis</strong>,<br />

Olivier <strong>Le</strong>roi a choisi <strong>de</strong> nous<br />

montrer sous un nouveau jour <strong>de</strong>s<br />

personnages emblématiques <strong>de</strong><br />

l’imagerie populaire. Il a utilisé le<br />

<strong>de</strong>ssin, le collage, la sculpture et<br />

la photographie pour réaliser <strong>de</strong>s<br />

images et <strong>de</strong>s situations mettant<br />

en scène <strong>de</strong>s héros très différents<br />

issus <strong>de</strong> la littérature, l’Histoire, la<br />

religion, le cinéma ou le mon<strong>de</strong><br />

scientifi que qui se côtoient ici le<br />

temps <strong>de</strong> la trêve <strong>de</strong> Noël. À la<br />

différence du musée Grévin, ce<br />

n’est pas l’effet « plus vrai que<br />

vrai » qui anime les personnages,<br />

mais bien au contraire <strong>de</strong>s<br />

parasitages qui viennent<br />

contredire l’image figée qu’on en<br />

a pour leur redonner souffle. On<br />

rencontrera ainsi Zorro, Pinocchio,<br />

la Vierge <strong>de</strong> Lour<strong>de</strong>s et un<br />

Bouddha, Albert Einstein et même<br />

Jésus, De Gaulle et le Père Noël !


Olivier <strong>Le</strong>roi<br />

L’ART COMIQUE<br />

« Tout à l’égout sont dans la nature ». Marcel Duchamp.<br />

<strong>Le</strong> comique est ce qui cause le rire. Rire aux éclats provoqué par un gag ou sourire à une<br />

plaisanterie à retar<strong>de</strong>ment, le comique implique une prise <strong>de</strong> distance à l’égard du mon<strong>de</strong>,<br />

<strong>de</strong> nos angoisses et <strong>de</strong> nos joies, une remise en question <strong>de</strong>s valeurs et <strong>de</strong>s interdits<br />

auxquels on adhérait. <strong>Le</strong> comique précipite les règles sociales voire la condition humaine<br />

dans le chaos, révélant leur non-sens, leur absurdité. Pour Nietzsche et Bataille, le rire<br />

est inséparable <strong>de</strong> la lucidité et appartient à la métaphysique, tandis que Freud y décèle<br />

un mécanisme <strong>de</strong> défense face au tragique <strong>de</strong> la vie. Ainsi, le rire est intimement lié au<br />

sérieux.<br />

De quoi va-t-on rire ? La cible du comique varie en fonction <strong>de</strong>s époques et <strong>de</strong>s classes<br />

sociales. Au XXe siècle, l’image <strong>de</strong> l’art et <strong>de</strong> l’artiste sont <strong>de</strong>s cibles privilégiées, attitu<strong>de</strong><br />

initiée par le mouvement Dada et dont beaucoup se réclament encore aujourd’hui.<br />

Par quels moyens le rire sera-t-il provoqué ? On retrouve toutes les formes <strong>de</strong><br />

comique, du burlesque à la satyre, <strong>de</strong> la parodie à l’ironie. Bien souvent, les artistes<br />

mo<strong>de</strong>rnes et contemporains usent du décalage entre l’image et son titre pour provoquer le<br />

rire.<br />

<strong>Le</strong> comique <strong>de</strong>s artistes repose sur une esthétique novatrice, qui en elle-même est<br />

provocation. <strong>Le</strong>s caricaturistes <strong>de</strong>s journaux et émissions satiriques usent d’une<br />

esthétique souvent conventionnelle.<br />

• Marcel Duchamp, L.H.O.O.Q., 1919, reproduction <strong>de</strong> La Jocon<strong>de</strong> et crayon.<br />

Au début du XXe siècle, l’art constitue l’un <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers refuges du sacré. « Ce<br />

readyma<strong>de</strong> aidé » d’esprit dadaïste déprécie le sérieux et le raffi nement du chef d’œuvre,<br />

en convoquant la sexualité sur un mo<strong>de</strong> facétieux et grossier. Tel un potache, Duchamp<br />

gribouille barbiche et moustache à La Jocon<strong>de</strong>, la transformant en travesti. <strong>Le</strong> titre, « elle<br />

a chaud au cul », pointe une sexualité différente <strong>de</strong> son image <strong>de</strong> femme si convenable.<br />

Par cette blague, il s’agit rien <strong>de</strong> moins que <strong>de</strong> poser la question : qu’est ce que l’art ?<br />

• Erwin Wurm, One minute sculptures, 1997, photographie.<br />

La sculpture est ici attaquée dans ses fon<strong>de</strong>ments : elle ne dure pas une éternité mais une<br />

minute, elle n’est pas en trois dimensions mais en <strong>de</strong>ux, elle ne magnifi e pas l’homme<br />

quelle représente mais le montre réalisant un acte absur<strong>de</strong>, relevant d’une plaisanterie<br />

idiote.<br />

• Wim Delvoye, Darling, I’ll Be Back, 2000, photographie, 39,5 x 49,5cm<br />

Cette œuvre se moque <strong>de</strong> la grandiloquence. Elle use du burlesque, registre comique<br />

qui consiste pour l’essentiel en une parodie en style trivial d’un mo<strong>de</strong> d’expression<br />

noble. Delvoye se réfère à la pratique monumentale qui consiste à inscrire dans un lieu<br />

grandiose une phrase sérieuse et profon<strong>de</strong> afin d’élever l’âme du plus grand nombre. Tout<br />

Ibos, 14 décembre 2005 - 4 février 2006<br />

en reprenant la forme solennelle, l’artiste grave virtuellement sur 10m <strong>de</strong> haut un pensebête<br />

que l’on fi xe habituellement sur la porte du réfrigérateur, un message du quotidien qui<br />

appartient à la sphère privée.<br />

• Georges Grosz, <strong>Le</strong>s piliers <strong>de</strong> la société, 1926, huile sur toile, 200 x 108 cm<br />

La satyre est un genre qui vise à dénoncer la folie <strong>de</strong>s hommes sur un ton ironique voire<br />

injurieux. Elle s’appuie sur la dégradation caricaturale. Sur un fond <strong>de</strong> ville en flamme qui<br />

évoque la situation catastrophique <strong>de</strong> l’Allemagne <strong>de</strong>s années 20, quatre figures <strong>de</strong> la vie<br />

politique sont ridiculisées : le fasciste buveur <strong>de</strong> bière se rêve en chevalier, le journaliste a<br />

un pot <strong>de</strong> chambre sur la tête, le socialiste un étron fumant, tandis que le prêtre prie. Ces<br />

hommes se révèlent <strong>de</strong>s piliers dérisoires, incapables <strong>de</strong> soutenir la société.<br />

Maurizio Cattelan, La neuvième heures, 1999, perpétue aujourd’hui cet humour noir visant<br />

le politique, composant <strong>de</strong>s saynètes avec <strong>de</strong>s moulages hyperréalistes ou <strong>de</strong>s animaux<br />

empaillés. Avec un humour plus désinvolte, Olivier <strong>Le</strong>roi, Apparition d’Albert Eistein, 2004,<br />

met en doute nos certitu<strong>de</strong>s scientifiques en réduisant la découverte d’Albert Einstein à<br />

l’interprétation pseudo-ésotérique d’un fauteuil. Il égratigne au passage l’explication trop<br />

claire du pédagogue.<br />

• Glen Baxter, Pizza, 1991<br />

Glen Baxter confi e que chacun <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>ssins peut être considéré comme une<br />

autodérision, riant <strong>de</strong> son inadaptation à la vie en société, le personnage principal étant<br />

souvent décontenancé par l’inattendu d’une situation ordinaire. Dans une veine similaire on<br />

pense à Buster Keaton, Charlie Chaplin, et aujourd’hui aux vidéos <strong>de</strong> Pierrick Sorin.<br />

Baxter détourne l’imagerie <strong>de</strong>s BD pour adolescents <strong>de</strong>s années 1930 à 1950 et dont les<br />

personnages, sortis <strong>de</strong> leurs contextes, forment le matériau <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>ssins légendés.<br />

<strong>Le</strong> comique repose sur le décalage entre ce que dit le texte et ce que montre le <strong>de</strong>ssin<br />

: l’anachronisme <strong>de</strong>s mousquetaires et <strong>de</strong> la pizza, doublé <strong>de</strong> la collision entre le genre<br />

<strong>de</strong> l’épopée et une scène <strong>de</strong> la vie ordinaire au restaurant. <strong>Le</strong> non-sens <strong>de</strong> la situation<br />

est ici inséparable <strong>de</strong> la poésie nostalgique que dégagent ces <strong>de</strong>ssins appartenant à<br />

l’adolescence.<br />

.<br />

AVEC LES ÉLÈVES<br />

Une photographie pour rire. Il s’agira <strong>de</strong> mettre en scène une situation drôle à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

fi gurants ou avec <strong>de</strong>s objets…..<br />

En cours <strong>de</strong> réalisation, on s’interrogera sur la cible du rire (l’école, les parents, soimême<br />

et pourquoi un tel choix), sur les moyens utilisés pour faire rire ( litote, exagération<br />

caricaturale, non-sens, décalage entre la cause et l’effet, prendre une expression au pied<br />

<strong>de</strong> la lettre, dépréciation….), sur le rôle <strong>de</strong>s mots dans une œuvre muette, sur la façon<br />

d’intégrer les mots dans l’image. On veillera à la qualité plastique <strong>de</strong> l’image : choix du<br />

cadrage, postures <strong>de</strong>s figurants, costumes, lumière….


Olivier <strong>Le</strong>roi<br />

Ibos, 14 décembre 2005 - 4 février 2006<br />

Glen Baxter, Pizza, 1991<br />

Erwin Wurm, One minute sculptures, 1997, photographie<br />

Marcel Duchamp, L.H.O.O.Q., 1919, reproduction <strong>de</strong> La Jocon<strong>de</strong> et crayon<br />

Georges Grosz, <strong>Le</strong>s piliers <strong>de</strong> la société,<br />

1926, huile sur toile, 200 x 108 cm<br />

Cy Twombly, Panorama, 1970, huile et craie, 254 x 340cm<br />

Wim Delvoye, Darling, I’ll Be Back, 2000, photographie, 39,5 x 49,5cm

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