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L'« usine à sucre - Cratzy.fr

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116<br />

La pâtissière<br />

Gravure de la fin<br />

du xvne siècle extraite<br />

de Costumes grotesques<br />

de Nicolas de Larmessin.<br />

Page 114:<br />

Nature morte avec<br />

pain et <strong>sucre</strong>ries<br />

Œuvre de Georg Flegel<br />

(1566-1638), .<br />

Stadelsches<br />

Kunstinstitut,<br />

Francfort-sur-le-Main<br />

tourte aux poires, dans laquelle le cœur des <strong>fr</strong>uits est creusé et<br />

garni de <strong>sucre</strong>. Au XVIe siècle, le <strong>sucre</strong> entre dans la composition de<br />

<strong>fr</strong>iandises croustillantes, poudre crêpes et beignets, adoucit les<br />

crèmes, parmi lesquelles la crème au <strong>fr</strong>omage qui couvre la pâte<br />

feuilletée des talmouzes. Son usage se multiplie, d'autant que<br />

maintes nouvelles recettes originaires d'Italie pénètrent en France.<br />

Au siècle suivant, le <strong>sucre</strong> continue de faire merveille. Pourtant le<br />

miel est toujours l<strong>à</strong>, et la pâtisserie y a largement recours. Il faut<br />

attendre, semble-t-H, le milieu du xvnc siècle, pour que les recettes<br />

se diversifient et que la pâtisserie sucrée voit véritablement le jour,<br />

avec ses feuilletages et ses diverses pâtes. A côté des gâteaux et biscuits<br />

en faveur depuis le Moyen Age, de nouvelles recettes apparaissent,<br />

qui attestent une tendance <strong>à</strong> plus de raffinement et de<br />

délicatesse. Sans doute les différences avec ce que nous connaissons<br />

aujourd'hui se situent-elles surtout au niveau des parfums<br />

et, peut-être aussi, du dosage du <strong>sucre</strong>, qui peut souvent nous<br />

paraître excessif.<br />

C'est également <strong>à</strong> partir du grand siècle que les entremets se<br />

consomment. jusqu'alors, le terme a désigné les intermèdes plus<br />

ou moins allégoriques, chantés, dansés ou joués, que l'hôte<br />

of<strong>fr</strong>ait <strong>à</strong> ses convives entre les mets. Désormais, il couvre des préparations<br />

extrêmement diverses, salées ou sucrées, qui, au cours<br />

du dernier service, s'inscrivent entre le rôt et le dessert. La séparation<br />

des genres ne se fera que plus tard, <strong>à</strong> l'instar de la pâtisserie<br />

qui, <strong>à</strong> l'époque de Louis XIV, continue de désigner encore <strong>à</strong> la<br />

fois les gâteaux et les pâtés de viandes. Nous n'en avons retenu<br />

que la version gourmande, l'« entremets de douceur » ou « entremets<br />

de <strong>sucre</strong>», comme le nommera le XIXe siècle, qui succède au<br />

<strong>fr</strong>omage dans le déroulement du repas.<br />

Par-del<strong>à</strong> l'éclosion de nouvelles douceurs, le XVIne siècle connaît<br />

un allègement des préparations et une sensible démocratisation<br />

du domaine sucré. Bientôt, la cuisine bourgeoise va s'approprier<br />

ces spécialités naguère réservées aux tables aristocratiques. Les<br />

recueils culinaires du XIXe siècle regorgent de recettes de ménage.<br />

Gros et petits gâteaux, biscuits, entremets <strong>fr</strong>oids, chauds ou glacés,<br />

et autres desserts déclinent le <strong>sucre</strong> de mille et une façons,<br />

en une infinité de saveurs. Ce sont ces préparations «maison»,<br />

héritées de nos grands-mères, revues et corrigées par l'évolution<br />

des modes et des goûts, auxquelles, au tournant du xx:re siècle,<br />

on rend leurs lettres de noblesse.

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