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L'« usine à sucre - Cratzy.fr

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profit considérable <strong>à</strong> apporter des pots et des formes, en apportèrent des quantites<br />

considérables. Les Portugais nous aidèrent encore <strong>à</strong> faire valoir cette manufacture parce<br />

qu'ayant trouvé des mines d 'or et des rivières qui en charriaient dans leurs sables, ils<br />

occupèrent une partie de leurs esclaves <strong>à</strong> ce travail et négligèrent beaucoup leur <strong>sucre</strong>,<br />

ce qui fit que beaucoup de lieux d 'Europe qui se servaient du leur eurent recours au<br />

nôtre qui trouva par ce moyen un découchement considérable tant du côté du Nord que<br />

dans tou te la Méditerranée, [ . .. ]. »<br />

Dans ce nouveau contexte, les Anglais furent éliminés de la concurrence internationale,<br />

car il leur était rigoureusement interdit de se livrer au terrage ; ils ne purent<br />

désormais écouler leur <strong>sucre</strong> brut que sur leur propre marché. Et la France devint la<br />

première source d'approvisionnement du commerce mondial du <strong>sucre</strong>. Elle détenait<br />

le trafic exclusif entre les ports métropolitains et les Antilles. Toutefois, elle laissait<br />

aux autres navires européens, hollandais notamment, le soin de réexporter la moitié<br />

de ce <strong>sucre</strong>.<br />

L'essor du raffinage<br />

Au Grand Siècle, sous l'impulsion de Colbert, nombre de raffineries s'étaient créées en<br />

France, pour traiter le <strong>sucre</strong> brut produit par les Antilles, les îles de France (Maurice) et<br />

Bourbon (La Réunion). Bordeaux où, en 1633, un marchand flamand, David d'Herquens,<br />

obtint la première autorisation de construire une raffinerie, devait longtemps rester la capitale<br />

du raffinage ; dotée de seize raffineries un siècle plus tard, elle fut alors appelée <strong>à</strong> traiter<br />

10 000 tonnes de <strong>sucre</strong>, soit 15 % de la consommation européenne, et cet essor allait se<br />

poursuivre jusqu'<strong>à</strong> la Révolution.<br />

Les autres principaux ports où s'étaient implantées des raffineries étaient Rouen,<br />

Nantes, La Rochelle et Marseille. Ces raffineries recevaient, d 'abord, le <strong>sucre</strong> brut des<br />

Canaries, de Madère et du Brésil. Le développement des plantations dans les îles du<br />

Nouveau Monde, principalement <strong>à</strong> Saint-Domingue, firent bientôt leur fortune, et leur<br />

nombre s'accrut considérablement. Si cette prospérité fut mise en péril lorsqu'en 1698<br />

le terrage fut autorisé dans les colonies, elle se renforça au xvrne siècle, car, <strong>à</strong> partir de<br />

1715, il fut interdit de raffiner le <strong>sucre</strong> sur place, dans les colonies antillaises. Le traitement<br />

du <strong>sucre</strong> constitua ainsi le secteur le plus important de l'industrie orléanaise.<br />

Pourvue de vingt raffineries, cette ville produisait, dans les années 1780, les deux tiers<br />

du <strong>sucre</strong> raffiné en France.<br />

Le <strong>sucre</strong> au xvme siècle<br />

Détail d'une planche de<br />

l'Encyclopédie de Diderot<br />

et d'Alembert consacrée<br />

au <strong>sucre</strong>.

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