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Livre.book Page 396 Jeudi, 26. février 2009 3:40 15<br />

cales sont secondaires à la brièveté des muscles droit interne<br />

et droit externe, avec un mécanisme de glissement de ces<br />

muscles horizontaux au-dessus ou en dessous du globe. Elles<br />

sont également provoquées par la cocontraction des muscles<br />

verticaux lors des mouvements d’adduction. Une anisométropie<br />

est volontiers observée lors du SSDT. Elle est responsable<br />

de la survenue d’amblyopies dont la <strong>fr</strong>équence est évaluée à<br />

48 % [49] . En l’absence d’anisométropie, l’acuité visuelle de<br />

chaque œil est normale, de même que la vision binoculaire.<br />

Le traitement chirurgical n’est indiqué que lorsque l’attitude<br />

vicieuse de la tête devient gênante ou en cas de déviation<br />

strabique en position primaire.<br />

L’association d’un SSDT avec des pathologies telles que le<br />

syndrome de Rubinstein-Taiby ou le syndrome de De Morsier<br />

est vraisemblablement fortuite [8] . La <strong>fr</strong>équence d’anomalies<br />

générales chez les patients porteurs de SSDT (surdité,<br />

anomalies squelettiques, paralysie de nerfs crâniens) est de<br />

l’ordre de 50 %. Il n’est pas exclu que ces anomalies soient<br />

secondaires à des troubles du développement liés à des mécanismes<br />

génétiques voisins de ceux responsables du SSDT.<br />

Fréquence et physiopathogénie<br />

Épidémiologie<br />

La <strong>fr</strong>équence du SSDT est mal connue. Une étude récente<br />

estime à 0,1 % sa prévalence dans la population générale. Il<br />

représente de 1 à 5 % de tous les cas de strabismes [14] .<br />

La majorité des SSDT correspond à des cas sporadiques ou<br />

à des formes non génétiques. Les formes familiales, transmises<br />

selon un mode dominant autosomique, représentent de 8<br />

à 10 % des observations de SSDT [87] . La <strong>fr</strong>équence des strabismes<br />

chez les apparentés de patients porteurs de SSDT est<br />

comprise entre 17,5 et 22 %. Enfin, celle des anomalies neurologiques<br />

ou squelettiques observée chez les apparentés du<br />

premier degré de patients porteurs de SSDT apparemment<br />

idiopathiques est de 46 %.<br />

Physiopathogénie<br />

L’existence d’une fibrose du muscle droit externe éventuellement<br />

associée à des anomalies d’insertion de ce muscle a été<br />

le premier mécanisme évoqué pour expliquer la survenue du<br />

SSDT. Toutefois, les études électromyographiques ont<br />

démontré, d’une part, le caractère fonctionnel du muscle droit<br />

latéral et, d’autre part, des cocontractions de ce muscle lors<br />

des mouvements d’adduction. De plus, une étude anatomopathologique<br />

réalisée chez deux patients a confirmé que le<br />

muscle droit latéral fibreux présente des zones saines au<br />

point d’arrivée de rameaux nerveux aberrants provenant de la<br />

branche inférieure du nerf moteur oculaire commun. Il est<br />

maintenant admis que le SSDT est d’origine neurogène, par<br />

agénésie ou, plus probablement, par anomalie de développement<br />

du noyau du nerf abducens (moteur oculaire externe).<br />

Le SSDT rejoint ainsi le cadre des fibroses congénitales des<br />

muscles extraoculaires secondaires à une anomalie de développement<br />

des noyaux des autres nerfs oculomoteurs, en particulier<br />

de celui du nerf moteur oculaire commun [70] . Cette<br />

absence du noyau du nerf abducens (moteur oculaire externe)<br />

a été confirmée au cours d’études post mortem [137] . Les études<br />

in vivo réalisées en imagerie par résonance magnétique ont<br />

abouti à des conclusions identiques [165] . L’agénésie du noyau<br />

du nerf abducens entraîne une absence de développement du<br />

tronc du nerf abducens et cette dernière s’avère responsable<br />

des anomalies musculaires constatées. En revanche, le nerf<br />

396 NEUROPATHIES OPTIQUES ET NEURO-OPHTALMOLOGIE<br />

moteur oculaire commun peut envoyer des rameaux aberrants<br />

vers le muscle droit latéral, autorisant son développement<br />

très partiel.<br />

Génétique<br />

L’analyse du caryotype de patients porteurs d’un SSDT associé<br />

à d’autres malformations générales ou à des déficits neurologiques<br />

pouvant entrer dans le cadre de syndromes de type<br />

gènes contigus, a permis de mettre en évidence des délétions ou<br />

des duplications au niveau des chromosomes 4, 8 et 22 [165] .<br />

Une délétion de novo a été trouvée dans la région 4q27-31<br />

chez un patient porteur d’un ptosis bilatéral, d’un SSDT de<br />

type I et d’un retard mental modéré [44] . Cependant, cette localisation<br />

n’a pas pu être confirmée au sein d’autres familles<br />

porteuses d’un SSDT familial et aucune autre étude n’a à ce<br />

jour apporté de nouveaux arguments permettant de penser<br />

qu’un gène du SSDT soit localisé au niveau du chromosome<br />

4.<br />

Une trisomie 22 complète ou partielle avec un caryotype<br />

47,XX ou 46,XY/47,XY a été retrouvée chez plusieurs<br />

patients porteurs d’un SSDT. Ces caryotypes traduisent la<br />

présence d’un chromosome 22 surnuméraire dans le premier<br />

cas, ou d’un <strong>fr</strong>agment submétamérique de chromosome 22<br />

dans 12 à 99 % des cellules dans le second cas. Les patients<br />

porteurs d’un SSDT associé à une trisomie 22 manifestent<br />

très souvent d’autres anomalies ophtalmologiques ou générales,<br />

qu’il s’agisse d’un cat eye syndrome, d’une tétralogie de Fallot,<br />

d’une surdité, d’un retard mental, d’une dysmorphie<br />

faciale, d’une agénésie rénale ou d’autres anomalies urogénitales,<br />

ou d’anomalies cutanées péri-auriculaires. Or le syndrome<br />

de Di Georges et le cat eye syndrome caractérisé par la<br />

présence d’un colobome irien et d’une anomalie d’orientation<br />

des fentes palpébrales ainsi que par des anomalies périauriculaires,<br />

anales et éventuellement génito-urinaires, sont<br />

associés à une trisomie 22. Il existe donc un chevauchement<br />

des manifestations cliniques observées lors des différents<br />

syndromes dus à une trisomie 22 complète ou partielle. Un<br />

marqueur surnuméraire bi-satellite provenant plus spécifiquement<br />

des régions 22pter-q11 et une microdélétion en 22q11<br />

ont été retrouvés chez des patients porteurs de SSDT.<br />

Deux patients atteints d’un SSDT associé à syndrome<br />

branchio-oto-rénal et à un retard mental dans le cadre d’un<br />

syndrome de gènes contigus portaient une délétion de la<br />

région 8q12.2-q21.2 pour l’un d’eux et une insertion/délétion,<br />

aboutissant à la délétion de la région 8q13-q21.2, insérée en<br />

6q25 pour l’autre [37, 224] . À l’aide de techniques de PCR et de<br />

l’utilisation de contig de Yac, le chevauchement de ces accidents<br />

chromosomiques a été localisé en 8q13, définissant une<br />

première localisation du gène du SSDT. La localisation de ce<br />

gène, DURS1, a pu être réduite à une taille inférieure à 1 cM<br />

grâce à l’étude de deux enfants porteurs d’une translocation<br />

de type t(6;8)(q26;q13) ou d’une délétion du gène EYA1 du<br />

syndrome branchio-oto-rénal, localisé en 8q13.3 [38, 186] . De<br />

plus, il a pu être montré que la translocation t(6;8)(q26;q13)<br />

aboutit à l’interruption d’un gène carboxy-peptidase entre le<br />

premier et le second exon. Ce gène constitue donc un bon<br />

gène candidat [135, 176] .<br />

Un second gène du SSDT, dénommé DURS2, a été localisé<br />

au niveau de la bande 2q31 au sein d’une grande famille<br />

mexicaine chez laquelle le SSDT of<strong>fr</strong>ait une grande variabilité<br />

phénotypique [14, 49] . L’intervalle contenant ce gène a été réduit<br />

à une distance de 8,8 cM, entre les marqueurs D2S326 et<br />

D2S364, après étude d’une seconde famille américaine très

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