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Livre.book Page 400 Jeudi, 26. février 2009 3:40 15<br />

du muscle droit inférieur controlatéral (fig. 27-6). L’examen<br />

au coordimètre objective la persistance d’une vision binoculaire<br />

dans une grande partie du champ visuel. Cette particularité<br />

est liée à l’augmentation significative de la fusion<br />

verticale qui peut atteindre 30 dioptries prismatiques. Néanmoins,<br />

une neutralisation intermittente peut apparaître dans<br />

les directions du regard où existe une incomitance. Cette<br />

paralysie du IV est longtemps compensée et souvent méconnue.<br />

L’apparition d’une décompensation, qui peut survenir<br />

tardivement, parfois à l’âge adulte, se traduit par la survenue<br />

d’une diplopie souvent interprétée comme une vision trouble.<br />

Mais, il n’existe pas de cyclotorsion au test de Lancaster.<br />

Fig. 27-6 – Paralysie congénitale du nerf trochléaire droit se traduisant<br />

par une hypoaction du muscle oblique supérieur droit et une hyperaction<br />

du muscle oblique inférieur droit. (Collection de J.-L. Dufier.)<br />

Génétique<br />

Les paralysies du IV représentent de 29 à 67 % des paralysies<br />

congénitales de l’enfant selon les séries [29] . La majorité de ces<br />

paralysies sont sporadiques. Néanmoins, huit familles ont été<br />

rapportées au sein desquelles existent des paralysies familiales<br />

du IV, ce qui évoque une possible transmission génétique<br />

[29, 92] . Dans quatre de ces huit familles, la paralysie unilatérale<br />

du IV n’est retrouvée qu’au niveau d’une seule<br />

génération, affectant alors deux enfants, garçons ou filles.<br />

Dans trois autres familles, la transmission se fait d’une génération<br />

à l’autre, deux fois entre une mère et sa fille et une fois<br />

entre un père et sa fille. Chez ces six patients, l’atteinte est<br />

également unilatérale. Enfin, Botelho a rapporté une famille<br />

dans laquelle une paralysie du IV est retrouvée chez cinq des<br />

dix patients de la <strong>fr</strong>atrie sur trois générations. Quatre hommes<br />

sont atteints d’une forme bilatérale alors que l’on observe une<br />

forme unilatérale chez la seule femme atteinte. Un mode de<br />

transmission dominant autosomique est suggéré par un sexratio<br />

égal à 1, l’absence de consanguinité et des transmissions<br />

père-fils sur plusieurs générations. Il n’existe à ce jour aucune<br />

localisation pour le gène de cette paralysie ni de gène candidat.<br />

Récemment, une mutation a été retrouvée au niveau de<br />

l’exon 1 du gène ARIX chez quatre membres d’une même<br />

famille présentant une paralysie congénitale du IV [100] .<br />

PARALYSIE CONGÉNITALE DU NERF MOTEUR<br />

OCULAIRE COMMUN ET DU NERF ABDUCENS<br />

(MOTEUR OCULAIRE EXTERNE)<br />

Aucune observation ne permet d’affirmer l’existence d’une<br />

paralysie congénitale du nerf moteur oculaire commun (III) ou<br />

400 NEUROPATHIES OPTIQUES ET NEURO-OPHTALMOLOGIE<br />

du nerf abducens (nerf moteur oculaire externe ou VI) génétiquement<br />

déterminée. Cependant, des ptosis isolés retrouvés<br />

dès la naissance ont été rapportés comme pouvant correspondre<br />

à des paralysies du III limitées au muscle releveur de la<br />

paupière supérieure. En l’absence d’autres arguments en<br />

faveur de cette origine, il semble qu’il faille classer ces anomalies<br />

du jeu palpébral parmi les ptosis congénitaux isolés.<br />

SYNDROME DE MŒBIUS<br />

Le syndrome de Mœbius est défini par une diplégie faciale<br />

associée à un trouble de l’horizontalité du regard avec paralysie<br />

bilatérale de l’abduction. Des atteintes d’autres nerfs crâniens<br />

et des malformations musculo-squelettiques peuvent<br />

s’observer. Considéré généralement comme sporadique, le<br />

syndrome de Mœbius peut être familial et plusieurs gènes<br />

responsables de ce syndrome ont été localisés.<br />

Symptomatologie<br />

Le syndrome de Mœbius associe une paralysie congénitale et<br />

non évolutive de différents nerfs crâniens. McDermot considère<br />

que le terme de syndrome de Mœbius devrait être<br />

réservé à l’association d’une atteinte des sixième et septième<br />

paires crâniennes et d’anomalies faciales ou squelettiques [121] .<br />

La diplégie faciale est constante et souvent symétrique<br />

(fig. 27-7). Cependant, Kremer a décrit une famille au sein de<br />

laquelle la paralysie faciale est asymétrique chez presque tous<br />

les patients porteurs du syndrome de Mœbius et le déficit<br />

moteur d’intensité variable en fonction des branches du nerf<br />

facial [115] . Malheureusement, les anomalies oculomotrices<br />

retrouvées au sein de cette <strong>fr</strong>atrie ne sont pas clairement précisées,<br />

et le diagnostic de paralysie faciale congénitale pourrait<br />

également être évoqué. Cette diplégie faciale est<br />

responsable de troubles de la succion, d’un défaut d’occlusion<br />

palpébrale plus ou moins sévère, d’une kératite ponctuée<br />

superficielle, d’un épiphora et parfois d’un syndrome des<br />

« larmes de crocodile » par anomalie de réinnervation des<br />

glandes lacrymales. La paralysie complète et bilatérale de<br />

l’abduction est due à l’atteinte des nerfs abducens (oculomo-<br />

Fig. 27-7 – Jeune garçon porteur d’un syndrome de Mœbius avec une<br />

diplégie faciale, se traduisant par un visage atone, une disparition des<br />

sillons naso-géniens et des rides du <strong>fr</strong>ont et un ptosis bilatéral. Les yeux<br />

sont en ésotropie du fait d’une paralysie bilatérale des nerfs moteurs<br />

oculaires communs. (Collection de J.-L. Dufier.)

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