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Livre.book Page 414 Jeudi, 26. février 2009 3:40 15<br />

GÉNÉTIQUE<br />

Les nombreuses formes de myasthénie congénitale sont<br />

secondaires à des mutations dans différents gènes et suivent<br />

plusieurs modes de transmission.<br />

Myasthénie congénitale de type I<br />

Les quatre formes de myasthénie congénitale de type I sont<br />

toujours transmises selon un mode récessif autosomique.<br />

Type Ia<br />

Un premier gène de la myasthénie congénitale de type Ia,<br />

FIMG1, a été localisé en 1997 par Christodoulou dans la<br />

région télomérique du bras court du chromosome 17, au<br />

niveau de la bande 17p13 [47] . Le gène de la synaptobrévine-2,<br />

localisé par Zoraqi dans la région télomérique du bras court<br />

du chromosome 17, est un gène candidat de cette myasthénie<br />

FIMG1. Il code une protéine dont la fonction reste encore mal<br />

connue, mais qui serait impliquée dans la libération de l’acétylcholine<br />

(ACh) dans la fente synaptique, à une étape encore<br />

non précisée. Cette protéine réalise des complexes avec<br />

d’autres protéines, la syntaxine et la synaptotagmine d’une<br />

part, la synaptophysine d’autre part, qui fusionnent avec des<br />

complexes similaires de la membrane synaptique.<br />

La myasthénie congénitale Ia par mutation du gène CHAT<br />

(FIMG2), décrite pour la première fois en 2001 chez cinq nouveau-nés<br />

non apparentés, apparaît dès la naissance. Elle se<br />

caractérise par la survenue d’épisodes aigus de faiblesse musculaire,<br />

de paralysies bulbaires et de déficits respiratoires survenant<br />

à la suite d’efforts ou lors de poussées de fièvre.<br />

L’évolution de ces épisodes aigus peut être fatale. Au repos et<br />

en dehors de poussées, les enregistrements électromyographiques<br />

et l’enregistrement des potentiels de plaque postsynaptique<br />

sont normaux. En revanche, ces potentiels sont diminués<br />

après cinq minutes de stimulation évoquant un défaut de<br />

resynthèse ou de stockage vésiculaire de l’ACh. Ces observations<br />

ont permis d’identifier deux gènes candidats, le gène<br />

VACHT permettant le transport de l’ACh dans ses vésicules<br />

de stockage, et le gène CHAT (choline acétyltransférase),<br />

localisé sur le chromosome 10q11.2. Celui-ci code la protéine<br />

permettant la synthèse de l’ACh à partir de l’acétyl-coenzyme<br />

A et de la choline au niveau des synapses cholinergiques.<br />

Les mutations de l’homologue du gène CHAT chez le<br />

ver Caenorhabditis elegans aboutissent à un déficit de la synthèse<br />

d’ACh. Ce déficit est responsable de troubles de la<br />

motilité de l’animal. Ohno a retrouvé dix mutations récessives<br />

du gène CHAT chez ces cinq nouveau-nés, causant soit<br />

l’absence de la protéine soit la synthèse d’une protéine à<br />

l’activité catalytique réduite [159] .<br />

Type Ib<br />

La myasthénie congénitale Ib, dite « des ceintures », de transmission<br />

récessive autosomique est particulière par sa localisation<br />

limitée aux ceintures sans aucune manifestation<br />

ophtalmologique. Aucun gène n’a encore été localisé.<br />

Type Ic<br />

La myasthénie congénitale Ic par déficit en acétylcholinestérase<br />

(AChE) au niveau de la jonction neuromusculaire a été<br />

décrite dès 1977 et est probablement la seconde cause de<br />

myasthénie congénitale. Les manifestations myasthéniques<br />

414 NEUROPATHIES OPTIQUES ET NEURO-OPHTALMOLOGIE<br />

sévères sont présentes dès la naissance et s’aggravent lors des<br />

efforts, aboutissant parfois au décès. Elles ne répondent pas<br />

aux traitements par les AChE. L’AChE existe sous deux formes<br />

dans le muscle humain : une forme homomérique globuleuse<br />

libre et une forme hétéromérique fixée à la membrane<br />

synaptique. Cette forme enzymatique asymétrique est constituée<br />

d’un à trois tétramères et d’une queue, dont la structure<br />

proche de celle du collagène permet son ancrage à la<br />

membrane synaptique [158] . Lors de cette forme Ic de myasthénie<br />

congénitale, les tétramères sont présents, permettant<br />

d’exclure une mutation du gène codant leur synthèse. Plus de<br />

quinze mutations récessives ont été retrouvées dans le gène<br />

ColQ comportant dix-neuf exons et 71 618 paires de bases,<br />

localisé au niveau du bras court du chromosome 3, en 3p24.2.<br />

Ce gène code le système d’ancrage des tétramères [64] . Ces<br />

mutations aboutissent à l’absence de forme hétéromérique<br />

d’AChE et à son impossibilité de se fixer à la lame basale de<br />

la jonction neuromusculaire. Il existe un effet fondateur de la<br />

mutation G240X dans des familles palestiniennes [158] .<br />

Type Id<br />

L’existence d’une myasthénie congénitale Id par anomalie des<br />

RACh a été évoquée chez des patients atteints d’une myasthénie<br />

congénitale postsynaptique sans mutation dans les<br />

gènes codant les différentes sous-unités du RACh. Il existe<br />

deux phénotypes distincts de cette myasthénie Id [35] . Le premier,<br />

sévère, parfois léthal, apparaît très précocement. Les<br />

manifestations peuvent être présentes dès avant la naissance<br />

avec une diminution des mouvements fœtaux intra-utérins,<br />

ou observées dans la période néonatale. Elles sont toujours<br />

évidentes avant l’âge d’un an, marquées par une atteinte ophtalmologique,<br />

ptosis ou strabisme volontiers divergent, et une<br />

fatigabilité des membres. Des épisodes d’apnée et des crises<br />

aiguës d’insuffisance respiratoire sont <strong>fr</strong>équents, surtout lors<br />

des épisodes infectieux. Ce syndrome myasthénique précoce<br />

peut s’améliorer vers l’âge de six ans. À l’inverse, un second<br />

phénotype au cours duquel les manifestations myasthéniques<br />

sont tardives, débute à l’adolescence ou l’âge adulte, sans<br />

trouble respiratoire ni bulbaire. Le ptosis est <strong>fr</strong>équent. Des<br />

mutations ont été retrouvées dans le gène de la rapsyne<br />

(receptor-associated protein of synapses) localisé sur le bras court<br />

du chromosome 11, en 11p11.2-p11.1, et qui constitue un<br />

excellent gène candidat [67, 160] . La rapsyne joue un rôle essentiel<br />

dans l’ancrage du RACh à la membrane postsynaptique et<br />

est hautement conservée entre les espèces. La mutation fauxsens<br />

N88K paraît constante, puisqu’elle est retrouvée chez<br />

tous les patients présentant une myasthénie congénitale de<br />

type Id, soit à l’état homozygote, soit à l’état hétérozygote<br />

composite associée à une autre mutation.<br />

Myasthénies congénitales par mutation<br />

dans les gènes des différentes sous-unités<br />

du RACh nicotinique<br />

Cette catégorie regroupe des affections dont le cadre est plus<br />

large que celui du type II de la classification internationale<br />

(« canal lent »). Ces myasthénies entrent dans le cadre d’affections<br />

maintenant regroupées sous le terme de canalopathies.<br />

Les différentes mutations aboutissent à différentes anomalies<br />

structurelles du canal cationique et à une altération du transport<br />

ionique transmembranaire lors de l’activation du RACh.<br />

À ce jour, plus de cinquante mutations différentes ont été<br />

décrites et élucidées dans les gènes des sous-unités α, β, δ

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