22 mai 2008 - Journal Adsum
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La Bataille des Plaines d’Abraham : fin de la Nouvelle-France<br />
N.D.L.R. : en cette année où la ville de Québec célèbre son<br />
400<br />
Par Florent Tremblay<br />
CD, PhD, collaborateur journal <strong>Adsum</strong><br />
Vous vous souvenez des événements:<br />
en moins d’une demi-heure de combat<br />
sur les Plaines, les deux généraux,<br />
Wolfe et Montcalm, avaient été blessés<br />
à mort. L’armée française avait reconnu<br />
son impuissance face à l’armée<br />
britannique. Mais ce n’était pas encore<br />
fini!<br />
C’était le 13 septembre 1759. Au début de<br />
l’après-midi, quelques Canadiens tentèrent<br />
sans succès d’aller chercher les blessés et<br />
les morts qui gisaient toujours sur les plaines<br />
d’Abraham. Les jours qui suivirent furent<br />
marqués par l’hésitation et l’inquiétude.<br />
Chez les Anglais, James Murray remplaça<br />
Wolfe à la tête de l’armée. Du côté des<br />
Français, le chevalier de Lévis remplaça le<br />
général marquis de Montcalm.<br />
Les Britanniques s’empressèrent d’occuper<br />
les endroits stratégiques ; ils dressèrent<br />
des gardes armées près de l’Hôpital Général.<br />
e anniversaire, le journal <strong>Adsum</strong> a obtenu la collaboration<br />
de M. Florent Tremblay dont les textes vous raconteront<br />
la fondation et l’histoire de notre ville, en accordant une<br />
attention toute spéciale à son passé militaire.<br />
François Gaston, duc de Lévis, défendit le Canada<br />
après la mort de Montcalm; il avait 39 ans.<br />
Sur les plaines, ils construisirent un fossé<br />
à 100 mètres à peine des murs où ils installèrent<br />
une artillerie de 12 canons de 24<br />
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livres et quelques gros obusiers de 48 pouces<br />
pour bombarder Québec.<br />
Les habitants de la ville surveillèrent ces<br />
travaux avec inquiétude. Ils craignaient un<br />
nouveau siège et un bombardement qui<br />
détruirait tout ce qui subsistait à l’intérieur<br />
des murs. Ils savaient qu’ils ne disposaient<br />
de nourriture que pour quelques jours et<br />
qu’il était presque inutile de compter sur<br />
le retour de l’armée française.<br />
Un groupe de bourgeois de la ville<br />
demandèrent de capituler. Le 15 septembre,<br />
réunis en conseil de guerre, 13 des 14<br />
officiers français présents se prononcèrent<br />
en faveur d’une capitulation. Une trêve fut<br />
alors accordée pour permettre aux femmes<br />
et aux enfants de sortir de la ville. Les<br />
Britanniques en profitèrent pour nettoyer<br />
terrains et broussailles.<br />
Du côté français, le défaitisme semblait<br />
de mise lorsque, le 17 septembre, arriva le<br />
chevalier de Lévis à la tête de l’armée qui<br />
se disait prêt à attaquer l’armée britannique<br />
et à reprendre la Nouvelle-France!<br />
À 8 heures, le 18 septembre 1759,<br />
Bougainville, qui marchait alors sur Québec<br />
avec 600 hommes, suivi d’un contingent<br />
plus important commandé par le chevalier<br />
de Lévis, apprirent en même temps<br />
la nouvelle de la reddition que venait de<br />
signer un officier français et l’amiral<br />
Sounders. On annula la contre-attaque<br />
française et à 15 heures, la garnison britannique<br />
entra dans la ville et prit possession<br />
des lieux en hissant ses couleurs au<br />
sommet de la pente reliant la haute à la<br />
basse-ville.<br />
LES BRITANNIQUES DANS QUÉBEC<br />
«Nous ne sommes pas venus pour ruiner<br />
et détruire les Canadiens, <strong>mai</strong>s pour leur<br />
faire goûter les douceurs d’un gouvernement<br />
juste et équitable». C’est ce que<br />
disaient et procla<strong>mai</strong>ent les nouveaux chefs<br />
dans Québec, <strong>mai</strong>s à la condition que les<br />
Canadiens restent tranquilles.<br />
Victorieuse, l’armée britannique s’installa<br />
dans la ville et consolida son emprise<br />
aux points stratégiques : la rivière Saint-<br />
Charles, les hauteurs de la côte d’Abraham<br />
et le site des plaines. La flotte de l’amiral<br />
Saunders s’immobilisa sur deux lignes et<br />
occupa tout l’espace compris entre Sillery<br />
et la chute Montmorency. Désarmés et<br />
prisonniers de guerre, les soldats français<br />
qui étaient en garnison dans la ville furent<br />
James Murray remplaça Wolfe et devint le premier<br />
gouverneur du Canada. Il avait 38 ans.<br />
embarqués sur des navires à destination<br />
de l’Angleterre. Au cours des jours qui<br />
suivirent, les bourgeois et les habitants de<br />
Québec prêtèrent librement le serment d’allégeance<br />
au roi d’Angleterre.<br />
Le 21 septembre, huit jours seulement<br />
après la bataille, les conquérants permirent<br />
aux citadins «d’aller et de venir librement<br />
pour vaquer à leurs affaires et reprendre<br />
leurs biens». Mais à l’approche de<br />
l’hiver, les positions se figèrent de part et<br />
d’autre. À la fin d’octobre, les soldats britanniques<br />
campés sur les plaines installèrent<br />
leurs quartiers d’hiver et placèrent<br />
les régiments dans divers quartiers de la<br />
ville. On se contenta de postes de garde sur<br />
le promontoire.<br />
Avec le temps, les résidants de Québec<br />
s’accommodèrent plutôt bien de cette<br />
présence. Ils approvisionnèrent les nouveaux<br />
maîtres en viandes, volailles et légumes,<br />
en échange d’argent blanc et de sel. Mais<br />
vous devinez bien, qu’ici ou là, il y avait<br />
encore des poches de résistance, ce qui gardait<br />
les corps d’armée sur un pied d’alerte.<br />
À la mi-novembre, des soldats britanniques<br />
tentèrent de déloger les Français et<br />
les Canadiens encore en poste le long du<br />
fleuve. Des détachements furent installés<br />
dans l’église de Sainte-Foy, faisant de la<br />
route une ligne avancée de défense. La<br />
présence d’un corps de 200 Amérindiens<br />
dans cette région obligea les soldats britanniques<br />
chargés de la corvée du bois<br />
de chauffage à une extrême prudence.<br />
Au cours de l’hiver, le commandant du<br />
poste de la rivière Jacques-Cartier dépêcha<br />
un corps expéditionnaire dans la région<br />
de Lévis pour approvisionner les troupes<br />
françaises en viandes et céréales nécessaires,<br />
ce que n’apprécia pas Murray. Le<br />
13 février 1760, il fit traverser environ 1200<br />
hommes sur la rive sud pour en chasser<br />
les soldats français. Quelques jours plus<br />
tard, un autre détachement fit la même<br />
chose à Saint-Augustin.<br />
Avec le retour du printemps s’annonça<br />
la reprise des grandes manœuvres. Dans<br />
l’esprit de Lévis, il fallait reprendre Québec<br />
avant que les glaces ne libèrent complètement<br />
le fleuve. Il comptait sur la diligence<br />
des autorités françaises pour recevoir des<br />
troupes fraîches, des vivres et des armements<br />
avant l’arrivée de renforts britanniques.<br />
<strong>22</strong> <strong>mai</strong> <strong>2008</strong> / <strong>Adsum</strong> / Page 21