vampire kisses T2 Ce.. - Index of

— « Navré de n’avoir pu vous porter ces fleurs en personne », lut Ruby. (Elle me regarda,
stupéfaite.) « Affectueusement, Jameson. »
— Jameson ? demandai-je en écarquillant les yeux.
— Comme c’est mignon ! s’enthousiasma Janice en remplissant un vase en verre à la fontaine à eau.
Je t’avais bien dit qu’il était hors du commun.
— C’est à peine croyable, bredouilla Ruby en regardant le bouquet de près.
— La carte dit autre chose ? la pressai-je.
— Oh ! pas besoin d’en dire plus ! rétorqua Janice en humant le parfum des fleurs et en les mettant
dans le vase. Elles sont magnifiques !
— Vous savez d’où la commande a été passée ? demandai-je.
Ruby secoua négativement la tête. Elle était distraite.
— Il doit bien y avoir un…, marmonnai-je.
Je regardai dehors par la vitrine et vis le livreur monter à bord d’une camionnette ornée des mots
« Flower Power », chaque caractère étant composé de marguerites.
Je me précipitai vers la porte tandis que le véhicule démarrait.
— Attendez ! criai-je en courant aussi vite que me le permettaient mes rangers. Vous avez oublié
quelque chose !
Mais il était trop tard. La camionnette disparut dans une rue transversale.
Essoufflée et frustrée, je retournai à l’agence. Je m’apprêtais à ouvrir la porte lorsque je remarquai
un morceau de papier sur le trottoir. Il s’agissait d’un bon de livraison. Il devait être tombé du camion. Je
l’attrapai à la hâte et l’examinai, à la recherche d’informations vitales. L’adresse de l’agence de voyages
était bien là, mais pas de celle de l’expéditeur. Ni nom. Ni e-mail. Rien.
Dans le coin droit, cependant, j’avisai un numéro à dix chiffres.
— Ruby, je pourrais utiliser votre téléphone ? demandai-je en entrant dans la boutique. Ce ne sera
pas long.
— Bien sûr, répondit-elle en arrangeant les roses.
À ce moment précis, j’aurais aussi bien pu appeler en Afrique, elle ne se serait rendu compte de
rien.
Les premiers chiffres m’étaient étrangement familiers. Je me creusai les méninges. Oui, ils
correspondaient à la ville où vivait ma tante Libby, à deux cents kilomètres d’ici.
Je composai le numéro. Alexander allait-il décrocher ? « Tut ! » Ou bien l’Affreux ? « Tut ! » Ou
alors était-ce une fausse piste ? « Tut ! »
— Merci d’avoir appelé le Cercueil Club, répondit enfin une voix enregistrée de zombie. Nous
sommes ouverts toute la nuit entre le coucher et le lever du soleil. Laissez-nous un message… si vous
osez !
Le téléphone me glissa de la main. Ruby était toujours occupée à arranger son bouquet de fleurs.
— Grands dieux gothiques ! lâchai-je. Le Cercueil Club !