vampire kisses T2 Ce.. - Index of

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La Société d'histoire
Le matin suivant, je fus tirée de mon sommeil par la musique des Doors. Les rayons de soleil
puissants qui dardaient à travers les fenêtres me donnaient mal au crâne. J’étais épuisée par mon voyage
en car et par ma virée nocturne au Cercueil Club. À l’extérieur, le monde des mortels paraissait
inchangé. Des Jeep étaient garées le long des trottoirs. Les Hipstervilliens promenaient des poussettes
luxueuses. Des oiseaux chantaient, perchés sur les fils électriques.
Le soleil matinal éclairait d’une façon inédite les événements de la veille. Peut-être l’expérience du
Cercueil Club n’était-elle qu’un rêve et Jagger une invention de mon imagination fertile ?
Je me levai en riant doucement, en me disant que, décidément, mes rêves étaient trop réalistes,
lorsque je remarquai une breloque sur la malle en bois de tante Libby, à côté de mes bracelets.
La boucle d’oreille en forme de squelette de Jagger. Je n’avais donc pas rêvé.
Je la pris dans ma main. La breloque osseuse semblait me regarder. Si Jagger était vraiment un
vampire, je me demandai à quelles scènes épouvantables le bijou avait pu assister depuis sa position
privilégiée, pendue à l’oreille de son propriétaire. L’avait-il vu mordre des filles innocentes au milieu de
la nuit ? Les minuscules os en étain avaient-ils déjà vu Alexander ?
Une fois de plus, compris-je, j’apportais la preuve que je ne valais pas mieux que Trevor. Celui-ci
avait fait courir le bruit que les Sterling étaient des vampires non pas parce qu’il connaissait leur
véritable nature, mais parce qu’il voulait provoquer un scandale. Moi-même, je tirais des conclusions
hâtives et je jugeais Jagger alors que j’ignorais presque tout de lui. Je devais me concentrer sur la
mission qui m’avait conduite ici : la recherche d’un véritable vampire et non pas celle d’un type qui se
prenait pour le prince des ténèbres.
Alors je me rappelai ma conversation avec le Dracula de la Compagnie du village. Je devais me
rendre à la Société d’histoire le plus tôt possible.
Tante Libby faisait cuire des œufs dans la cuisine.
— Bonjour, ma puce. Tu as bien dormi ?
— Comme un bébé.
— Ça m’étonne un peu… Il y a comme une odeur bizarre dans le salon.
Elle éteignit la plaque de cuisson et posa la poêle sur un autre feu.
— Maman m’avait préparé des en-cas pour le voyage, dis-je en la suivant dans le salon. Peut-être
que quelque chose a tourné.
— On dirait que ça vient d’ici, poursuivit-elle en montrant la fenêtre, au-dessus de mon futon.
Sans me laisser le temps de réagir, elle souleva une latte cassée du store.
— Je l’ai trouvée par terre hier soir en allant dans la salle de bains, improvisai-je. J’ai cru que
c’était un coquillage.
Je me tus et attendis sa réaction.
Elle me lança un regard sceptique.
— En fait, non, poursuivis-je. C’est juste que, après le spectacle, je n’ai pas pu m’en empêcher.
— Je croyais que tu aimais les vampires.