vampire kisses T2 Ce.. - Index of

du signal d’alarme.
— Eh bien, vous vous adressez à la bonne personne, répondit-elle en prenant un livre sur une
étagère.
— Je m’intéresse particulièrement aux propriétés abandonnées situées à proximité d’un cimetière.
La femme me dévisagea comme si j’étais une apparition.
— C’est bizarre, un homme m’a posé exactement la même question il y a quelques jours !
— C’est vrai ?
— Était-ce Marshall Kenner ? s’enquit tante Libby. Il tient le rôle-titre dans Dracula.
— Non, Marshall est venu il y a plusieurs semaines. Celui dont je parle venait tout juste d’arriver
en ville.
Je tendis l’oreille.
Elle prit plusieurs autres ouvrages, qu’elle feuilleta pendant que tante Libby explorait le musée.
— Voici le manoir Landford, poursuivit la femme. Il est magnifique et se trouve dans le quartier
nord de la ville. Sinon, il y a aussi le domaine Kensley, à l’est.
J’étudiai les photos en me demandant quel choix aurait fait Jameson. Aucune de ces propriétés ne
ressemblait au manoir de Benson Hill.
— Lequel a attiré l’attention de l’inconnu ? chuchotai-je.
Elle me regarda d’un air étrange.
— Vous devriez faire votre exposé sur votre manoir préféré.
J’étudiai de nouveau les bâtiments, tous plus imposants les uns que les autres. J’entrepris de lister
leurs noms et adresses au dos de la brochure de la Société d’histoire et me rendis vite compte qu’il me
faudrait plusieurs semaines de vacances pour les visiter tous.
Alors que je m’apprêtais à refermer le livre, je remarquai le coin d’un marque-page glissé vers la
fin. J’allai directement à la page en question et j’eus le souffle coupé par la photo en noir et blanc d’une
grande et sinistre propriété du xixe siècle. Une clôture en fer forgé entourait la haute demeure au sommet
de laquelle je distinguai une lucarne. J’imaginai des fantômes derrière les rideaux. Des fantômes trop
timides pour se laisser photographier.
La légende indiquait : « Manoir Coswell. »
— Que savez-vous sur celui-ci ? demandai-je à la femme occupée à arranger son étagère.
Elle jeta un œil à la photo.
— Je ne l’ai pas mentionné parce qu’il se trouve en bordure de la ville et qu’il est abandonné
depuis des années.
— C’est parfait.
— Étrange. C’est ce que l’inconnu a dit, lui aussi. (La femme griffonna une adresse et me la donna.)
C’est sur Lennox Hill, tout au bout de cette route.
Comme nous quittions le musée, je jetai quelques pièces dans le bocal destiné à recueillir les dons
des visiteurs.
— C’est gentil de ta part, me fit remarquer tante Libby tandis que nous traversions le parking en
direction du Nifty Fifties.
— Si j’avais pu, je lui aurais donné les économies destinées à me payer l’université.