vampire kisses T2 Ce.. - Index of

— Dire que les rumeurs que Trevor a fait courir se sont révélées fondées ! Quelle ironie, quand
même !
— Sur toi ou sur moi ? me taquina-t-il.
— Au début, j’ai cru que tu étais… Puis j’ai changé d’avis. Puis j’ai encore changé d’avis. Et à la
fin, alors que je n’y croyais plus du tout, j’ai découvert que c’était bel et bien vrai !
— Ça devient compliqué ! Alors, j’en suis un, oui ou non ?
— Telle est la question, répondis-je en lui serrant la main.
— Je ne veux ni te perdre ni te mettre en danger.
— J’adore le danger.
Nous dépassâmes le cimetière de la ville, et je me demandai ou Alexander pouvait bien
m’emmener.
— Ce n’est plus très loin, me rassura-t-il.
Avec Alexander à mes côtés, j’étais prête à marcher jusqu’en Chine. J’avais tellement de questions
à lui poser ! Je ne savais pas par où commencer.
— Tu as grandi avec Jagger ?
— Nos familles étaient proches quand nous sommes nés. Je crois qu’il était jaloux de Luna. À
cause de sa sœur humaine, il n’était que trop conscient de tout ce qui manquait à sa vie : l’école, le sport,
les amis… Il est plutôt chétif, mais je pense qu’il a toujours rêvé d’être un athlète comme Trevor. Dans
une certaine mesure, il me fait un peu pitié. En dehors de sa soif de vengeance, il n’a aucun moteur. Ma
famille, elle, a toujours beaucoup voyagé. Mes parents étaient du genre bohèmes ; ils étaient différents
des autres membres de la communauté. Nous appartenions à la branche des « vampires végétariens »,
comme on dit.
— Cool ! Mais alors, comment surviviez-vous ? Vous étiez amis avec le boucher ? plaisantai-je en
me rappelant la conversation que j’avais eue avec Trevor.
— Comment le sais-tu ? me demanda-t-il, stupéfait. Certains membres de la famille ont également
des relations dans les banques de sang.
— Euh… c’était juste une supposition. Mes parents aussi étaient des hippies. Ils refusaient d’avaler
tout ce qui avait des yeux. Avec le temps, ils ont échangé leurs franges et leurs colliers de perles pour des
vêtements Armani et des mallettes. Aujourd’hui, ils vont travailler en BMW en passant devant des
manifestants de la SPA.
— J’ai l’impression que nos parents s’entendraient bien.
— Comme nous nous entendons bien.
Alexander serra ma main un peu plus fort.
— Parfois, je me demande comment ce serait si tu me changeais. Nous resterions ensemble toutes
les nuits. Nous volerions ensemble, nous serions liés pour l’éternité.
— Je me suis aussi demandé ce qu’aurait été ma vie si j’étais né dans ton monde. Nous
fréquenterions le même lycée, nous nous allongerions au soleil, nous pique-niquerions au parc. Je
pourrais admirer notre reflet dans un miroir. Mes murs seraient couverts de photos de nous à la plage.
— Nous avons des rêves en commun.
— Tu es une humaine qui rêve de devenir un vampire, et moi un vampire qui rêve de devenir
humain.
Je le regardai avec empathie. J’ignorais qu’il se sentait aussi seul dans son monde que moi dans le
mien.
— C’est là, dit-il en désignant une vieille grange située de l’autre côté de la voie ferrée.
La bâtisse rouge avait connu des jours meilleurs. Des planches de son toit et de ses flancs devenus