vampire kisses T2 Ce.. - Index of

gris avaient disparu. On aurait dit un sourire édenté d’enfant de sept ans.
Nous passâmes dans l’encadrement de la porte. Cette dernière était d’ailleurs absente, mais les
poutres qui soutenaient la structure semblaient intactes. Il y avait des enclos vides d’un côté, un fenil de
l’autre. Alexander décrocha une lanterne à gaz suspendue au mur et l’alluma. Il me prit par la main et
m’entraîna dans un coin sombre.
— On monte dans le fenil ? demandai-je d’une voix incertaine.
— Suis-moi et n’aie pas peur. Ils ne mordent pas ! ajouta-t-il dans un éclat de rire.
— De qui parles-tu ?
Je m’imaginai une famille de vampires cachée dans la grange. Peut-être des parents depuis
longtemps perdus de vue.
J’agrippai fermement sa main comme il m’attirait vers un coin de la grange abandonnée. Une paire
de pupilles verticales brillait dans les ténèbres. Je m’avançai dans le clair de lune et découvris une
maman chat toute blanche et une ribambelle de chatons pareils à des boules de neige. Et au milieu, une
toute petite chatte noire.
— Elle est comme moi ! m’exclamai-je.
— Je savais que tu l’aimerais.
— C’est la chose la plus mignonne que j’aie jamais vue ! J’aimerais tant la ramener à la maison !
poursuivis-je en m’agenouillant devant la petite famille.
— Je les ai trouvés la nuit dernière.
— Tu veux que je la garde ?
— Elle est sevrée. Et la mère ne peut pas s’occuper de tous ses bébés.
Alexander et moi nous assîmes à côté de ce magnifique spectacle et regardâmes les chatons
ronronner tandis que leur mère s’endormait.
— Je suis étonnée qu’elle ne se montre pas agressive avec nous, dis-je.
— Elle a compris que nous n’étions pas là pour lui faire du mal mais pour l’aider.
— Tu es un genre de Docteur Dolittle aux dents longues, en somme.
Ma blague ne le fit pas spécialement rire.
— Alors tu le veux, ce chaton, oui ou non ?
Je hochai vigoureusement la tête.
Alexander ramassa dans ses belles mains le petit chat noir qui ressemblait à une boule de poils.
— Voilà.
Il me le donna. Jamais je n’avais vu si petit chaton. La minuscule femelle se lécha les babines et me
regarda en souriant, me sembla-t-il.
— Je peux la garder ?
— Je voulais te donner quelque chose qui t’aiderait à te souvenir de moi.
— Me souvenir de toi ?
— Pour te tenir compagnie durant la journée.
— C’est trop gentil !
Je croisai le regard vert citron de mon cadeau gothique.
— Elle s’appellera Cauchemar.