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Congrès du PJD
Une procédure complexe pour le choix du chef
Pour pouvoir être
porté, à nouveau,
à la tête du parti,
Abdelilah Benkirane
doit d’abord être élu
candidat par le conseil
national.
Le Parti de la justice et du développement
(PJD) démarre ce
weekend les travaux de son septième
congrès. Au menu figurent sept
points : la séance d’ouverture, l’élection
du conseil national, l’adoption du rapport
financier, la plateforme idéologique
ainsi que les statuts du parti, les
rapports des régions, l’élection du secrétaire
général et la séance de clôture. La
sixième phase du congrès, programmée
pour l’élection du secrétaire général,
prévue dimanche, est l’étape la plus
importante et la plus déterminante, et
ce, pour plusieurs raisons.
Ainsi, contrairement à une idée qui
circule, l’actuel secrétaire général du
PJD, Abdelilah Benkirane, ne dispose
pas du droit de se présenter comme
candidat à la tête du parti. Car le PJD
a, sur le plan organisationnel, une démocratie
qui lui est propre, différente
de ce qui se passe dans les autres formations
politiques et inspirée des principes
islamiques. Il n’est pas admis qu’un
membre du parti se propose à un poste
de responsabilité. Ce sont «ses frères»
qui doivent le proposer. De la sorte, le
HISTOIRE DU PJD
Le PJD est le prolongement du Mouvement
populaire démocratique et
constitutionnel (MPDC), qui avait été
créé en 1967 à la suite d’une scission
du Mouvement populaire. Le PJD est
donc à considérer comme une deuxième
version du MPDC. En effet, ce
parti a été ouvert aux islamistes de
l’association Al Islah Wa Tawhid après
la tenue d’un congrès extraordinaire,
choix des responsables et dirigeants du
PJD passe par une étape de proposition
des candidats, puis une deuxième étape
d’élection parmi les personnes propo-
sées. À la lumière
de ce schéma, le
projet de procédure
d’élection du
secrétaire général
veut que ce soient
les membres du
conseil national
sortant et les membres qui seront élus
par le congrès qui proposent le nouveau
chef du parti, selon une procédure
complexe. Il y a une première étape de
proposition, en vertu de laquelle chaque
en 1996, alors que le parti portait
encore le nom de MPDC. Par ailleurs,
le PJD avait expliqué le changement de
son nom en raison de la multiplicité
des partis qui s’appelaient «Mouvements».
En novembre 2000, le parti a tenu
son quatrième congrès qui a élu,
pour la quatrième fois, Abdelkrim
Khatib secrétaire général du parti
membre propose, par vote secret, trois
noms au plus ou deux au moins
parmi les membres du conseil national.
Après dépouillement sont retenus
les élus ayant pu
obtenir 10% au
moins des voix
exprimées. Pour
rappel, lors du
sixième congrès,
le dépouillement
ava it donné
pour résultat six noms : Saâd-Eddine
El Othmani avec 165 voix (74,66%),
Abdelillah Benkirane avec 120 voix
(54,30%), Mustapha Ramid avec
83 voix, Abdellah Baha et Lahcen
et qui a gardé le titre de président
fondateur. C’est Saâd-Eddine El
Othmani qui a dirigé le parti après
Abdelkrim Khatib, à la suite du cinquième
congrès du PJD. Puis, c’est
Abdelilah Benkirane qui a succédé
à Saâd-Eddine El Othmani lors du
sixième congrès. Puis il a été nommé
chef du gouvernement, à la suite des
dernières législatives du 25 novembre.
Daoudi à égalité avec 39 voix et, en
dernier lieu, Abdelaziz Rabbah avec
35 voix. Lors du cinquième congrès,
cette première opération (il n’était pas
question de 10% des voix, mais les
huit premiers noms ayant le plus de
suffrages étaient retenus comme candidats)
avait permis à Saâd-Eddine El
Othmani d’être en tête des candidats
par le nombre de voix obtenues : 199.
Il était suivi de Abdalillah Benkirane
(127 voix), Lahcen Daoudi (120 voix),
Mustapha Ramid (70 voix), Abdellah
Baha (59), Mohamed Yatim (35), Aziz
Rabah (35) et Jamaâ Moaâtasim (14).
Lors de ce septième congrès, les candidats
le désirant peuvent se rétracter.
Ce qui devrait aboutir à leur radiation
de la liste des candidats choisis.
Lors du sixième congrès, Ramid et
Lahcen Daoudi s’étaient retirés de la
course ainsi qu’Abdelaziz Rabbah. Sont
donc restés en lice les trois candidats
qui étaient d’ailleurs des rivaux lors
du cinquième congrès, El Othmani,
Benkirane et Abdellah Baha.
La deuxième étape de l’élection
donne la possibilité à chacun des candidats
choisis de s’exprimer, dans un laps
de temps ne dépassant pas les 5 heures
pour l’ensemble.
De même, les membres du conseil
national auront leur mot à dire au sujet
des candidats. Vient ensuite l’opération
de vote secret.
La procédure prévoit que «si un
candidat obtient la majorité absolue
des voix, il est désigné secrétaire général.
À défaut, le vote est recommencé
pour les deux premiers candidats.
Celui qui obtient la majorité des voix
est alors désigné SG. Si les deux candidats
obtiennent le même nombre
de voix, c’est l’aîné qui est retenu».
Lors du dernier congrès, Benkirane
l’avait emporté face à Saad-Eddine El
Othmani. Le même scénario va-t-il
avoir lieu ? Rien n’est sûr. ■
Brahim Mokhliss
Médecine dentaire
Émouvant hommage à feue Pr Souad Mseffer
Son travail et son investissement ont dépassé le cadre de la faculté de
médecine dentaire.
L’émotion était grande
et intense en cette salle
de conférence de la
Faculté de médecine
dentaire de Casablanca
où un vibrant hommage
a été rendu, jeudi aprèsmidi,
à feue Souad
Mseffer, «un professeur
émérite», «une
enseignante dévouée»,
«une militante engagée»
et «une mère aimante et
rassurante».
était tellement profond
suite à la disparition de cette
L’émoi
praticienne et enseignante,
précurseur et ambitieuse, que nombre
de ceux qui l’ont côtoyée, ses collègues,
ses anciens étudiants actuellement
praticiens, ses compagnons de
lutte ou encore sa proche famille,
ont eu un grand mal à formuler
leurs témoignages qu’ils étaient invités
à prononcer à l’adresse de cette
pionnière de la médecine dentaire au
Maroc et de l’action sociale et politique,
décédée à l’âge de 62 ans le 26
juin dernier.
Feue Souad Mseffer a formé des
générations de praticiens en les sensibilisant
à une pratique éthique de la
profession et a marqué l’odontologie
en tant qu’acteur social par la créa-
L’actuel secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane, ne dispose pas
du droit de se présenter de lui-même comme candidat à la tête du parti.
tion de l’Association marocaine de
la prévention bucco-dentaire, par la
mise en place du module de la médecine
solidaire et par la sensibilisation
des étudiants à la prise en charge des
personnes issues de milieux modestes,
dira à l’occasion Mme El Ouazzani
Amal, doyenne de la faculté de médecine
et ancienne étudiante de la dé-
TOUT LE MONDE A LE DROIT D’ÊTRE AIMÉ
En parallèle à cet investissement à
former praticiens et enseignants et
à prodiguer soins aux patients, feue
Souad Mseffer s’est aussi distinguée
dans l’action politique et sociale,
devait rappeler Mme Latifa Jbabdi,
présidente de l’Union de l’action féminine,
dont la défunte était membre,
précisant à ce propos qu’elle a été une
militante engagée dans la défense des
droits de l’Homme en général et ceux
de la femme en particulier.
Son travail et son investissement
ont dépassé le cadre de la faculté de
médecine dentaire pour rayonner
sur l’Université Hassan II-Ain Chok,
notera le président de cette institution
universitaire, Khalid Jaafar
Naciri, citant sa participation aux travaux
sur la réforme de l’enseignement
supérieur et à plusieurs commissions
chargées du suivi de la réforme ou
encore du développement de l’ensei-
Sont restés en lice
les trois candidats
qui étaient
d’ailleurs
des rivaux.
funte. Feue Mseffer, qui s’est investie
durant plus de 3 décennies dans la
formation et l’encadrement de médecins
dentistes, a également œuvré
sur le plan international pour que
cette spécialité nationale ait sa place
notamment au sein de la Fédération
dentaire internationale (FDI) dont la
défunte était membre du comité de
développement dentaire et de promotion
de la santé, rappellera Mme
Ouazzani non sans mettre l’accent
sur le parcours exceptionnel de cette
femme «compétente, affectueuse, attentive
et toujours disponible». Les
éloges vont se poursuivre plus de
deux heures durant à l’adresse de feue
Souad Mseffer, cette native de Fès qui
a fait ses études primaires et secondaires
à la capitale spirituelle avant
de gagner Bordeaux où elle allait être
sacrée docteur en médecine dentaire.
Rentrée au pays, elle va participer à
la constitution de la Faculté de médecine
dentaire de Casablanca où elle
occupera divers postes de responsabilité
et formera moult compétences
gnement supérieur et de la recherche
scientifique. Cet engagement n’est pas
étranger à un professeur de cette
trempe qui n’a ménagé aucun effort
pour que l’enseignement supérieur
atteigne le niveau qui est le sien et
pour rehausser la qualité de la formation
qu’il dispense, a-t-il souligné.
Le travail et l’action accomplis resteront
présents dans le cœur et la
mémoire de ceux qui ont côtoyé la défunte,
particulièrement sa fille aînée,
Salma Laâroussi, dont le témoignage,
entre deux sanglots, a fini par mettre
en larmes nombre de participants à
cette cérémonie.»Vous avez été douce
et consolante, forte et rassurante,
vous aviez le don de trouver les
bons mots qui apaisent, soulagent
et guident» dira en pleurs Salma non
sans rappeler la devise qui a guidé le
combat pour la vie de sa mère «tout le
monde a le droit d’être aimé».
actuellement en exercice, sans oublier
en parallèle de peaufiner ses compétences
auprès des universités étrangères,
efforts qui seront sanctionnés
par plusieurs diplômes. Nombre de
ses anciens étudiants, actuellement
responsables au sein de la faculté ou
praticien, devaient lever le voile sur
les qualités pédagogiques et professionnelles
de la défunte devant un
parterre constitué de personnalités du
monde de la médecine, de la société
civile, de la culture et autres acteurs de
la vie politique et sociale, des médias,
dont le directeur général de la MAP,
Khalil Hachimi Idrissi, tous émus par
la disparition de «cette enseignante,
collègue, militante proche ou amie».
Exigence et compréhension, rigueur
dans la réflexion, méthodologie, abnégation,
générosité, sagesse, humilité,
sens du partage, ambition et esprit
fédérateur étaient parmi les qualités
qui ont été mises en exergue de la disparue
Souad Mseffer, cette native de
Fès et qui a été sacré médecin dentiste
à Bordeaux et qui a décroché d’autres
titres auprès d’universités marocaines
et étrangères.
«Elle a été un mentor, un exemple
à suivre, une référence, une oreille
attentive et un soutien permanent»,
souligneront nombre de praticiens
dont l’un d’eux, avouera au bord des
larmes, «je me sens amputé par la
disparition de cette dame aux grandes
valeurs, un professeur et un pédagogue
qui a balisé mon chemin professionnel».
«Notre mémoire gardera vivace ta
sagacité, ton abnégation et ton dévouement
humain, ton modèle et
tes principes resteront présents dans
nos cœurs et dans notre vie privée et
surtout professionnelle», déclareront
plusieurs intervenants à l’adresse de
la défunte, qui a été pour eux «une
formatrice, une collègue et une amie».
Une femme hors pair qui s’est distinguée,
comme l’a fait remarquer My
Ahmed Iraki, professeur de médecine
et homme politique, par «le sourire
généreux». ■ MAP
REPÈRES
■ Le PJD était le premier parti
islamiste à être légalisé au
Maroc. Il a toujours été dans
l’opposition, à l’exception
de deux années durant lesquelles
il avait préféré soutenir
la majorité du gouvernement
Abderrahmane Youssoufi
de 1998 à septembre 1999.
■ Le parti a commencé à percer
sur la scène politique à partir de
2002 lorsqu’il avait pu décrocher
42 sièges à la deuxième
Chambre. En 2007, alors qu’on
craignait un raz de marée
de ce parti islamiste, le PJD
a obtenu 46 sièges à la première
Chambre, devancé par le Parti
de l’Istiqlal qui avait eu 52 sièges.
Aujourd’hui, il est classé premier.
LE MATIN
Samedi-dimanche 14-15 juillet 2012
EXPRESS
Énergies renouvelables
Réunion à Rabat
d’entreprises françaises
implantées au Maroc
Une réunion de certaines entreprises
françaises implantées au
Maroc a été tenue, jeudi à Rabat,
en présence de la ministre française
du Commerce extérieur,
Nicole Bricq, en vue de discuter
des moyens de développer des
projets dédiés à la promotion
des énergies renouvelables au
Royaume.
«Nous nous intéressons à développer
les énergies solaires au
Maroc dans un double objectif,
pouvoir réduire la facture énergétique
du Royaume vis-à-vis de l’extérieur
et transférer au Maroc un
certain nombre de technologies
lui permettant d’adopter cette ressource
telle qu’elle a été adoptée
en Europe», a indiqué le directeur
général du groupe Exosun, Jean-
Noel de Charentenay, dans une
déclaration à la presse.