Agone n° 29/30 - pdf - Atheles

ALFRED ROSMER
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John Dewey éducateur
L’éducation traditionnelle, parce qu’elle habitue l’enfant à la
docilité et à l’obéissance, convient à un État autocratique…
Dans une démocratie, ce sont là autant d’obstacles à la prospérité
de la société. Les enfants des écoles doivent jouir de la
liberté afin que, le jour où ils contrôleront les destinées du
pays, ils sachent faire usage de cette liberté ; il faut développer
en eux des qualités actives d’initiative, d’indépendance, d’ingéniosité,
si nous voulons voir disparaître les abus et les erreurs
de la démocratie.
JOHN DEWEY
LAPÉDAGOGIE NOUVELLE dont Dewey fut un des initiateurs est aujourd’hui
si répandue, et les écoles nouvelles qui en procèdent sont si
nombreuses à travers le monde qu’il ne sera pas nécessaire d’insister
sur leurs caractéristiques. Ce que je me propose de montrer ici, c’est
l’apport de Dewey dans un domaine où il fut un pionnier.
Après avoir enseigné la philosophie dans diverses universités,
Dewey arrive à Chicago, où il va être chargé plus particulièrement de
diriger un institut pédagogique. L’enseignement du peuple a toujours
pris une grande place dans les préoccupations des démocrates américains
; les Pères de la République discutaient déjà de programmes
ambitieux, allant de l’école primaire à l’université ; une bonne partie
du XIXe siècle fut cependant nécessaire pour passer des déclarations de
principes aux réalisations, et remettre l’enseignement à la portée de
tous les jeunes Américains.
Selon Dewey, l’école doit, pour remplir son rôle, inculquer aux
enfants le sens de la liberté et de la démocratie, les initier à la pratique
de la liberté dès l’école. Mais quelle école ? C’est une question à laquelle