magazine Lignes d'avenir n° 8 - RFF

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Partenaires par engagement 14 Relance du fret ferroviaire Une dynamique partenariale en marche Comment construire un système de transport de marchandises plus productif, sinon en concevant des services au plus près des besoins des clients? Car, au final, c’est bien le marché qui dira si les projets sont pertinents. D’où l’ardente obligation pour RFF d’établir des relations commerciales d’un nouveau type, afin de déployer ses forces là où les clients veulent aller. Le protocole de partenariat passé entre Lafarge et RFF permet une meilleure connaissance réciproque des contraintes et des attentes de chacun. Il vise à optimiser les actions mises en place dans un but de rentabilité. L // lignes d’avenir n° 8 e nouveau paysage du fret ferroviaire s’est enrichi avec l’émergence d’acteurs plus nombreux, chacun avec son domaine de compétence : gestionnaire d’infrastructures, entreprises ferroviaires, chargeurs… À cela s’ajoutent les collectivités locales qui peuvent jouer un rôle, les grands ports maritimes qui continuent à faire évoluer leur modèle de gouvernance, les groupements professionnels de transporteurs ou de chargeurs qui lancent des interpellations. Le métier de gestionnaire des infrastructures nationales confère une responsabilité qui est celle du partage optimal des informations, de façon à ce que tous les acteurs puissent dialoguer ensemble avec un même niveau de connaissances sur les capacités du réseau. La Plate-forme commerciale répond à cet objectif de proximité avec les entreprises ferroviaires. En complé- ment, le développement du fret nécessite que soient élaborées de nouvelles solutions avec les clients et les partenaires, dans le cadre d’accords qui concrétisent les relations mutuelles et l’implication de chaque partie. Une articulation contractuelle entre les différents acteurs du fret Engagé dans ce mouvement de contractualisation, RFF a commencé à signer des © Lafarge accords de coopération avec plusieurs grands ports maritimes afin de faciliter des projets communs: création d’opérateurs de proximité, création d’un nouveau terminal de transport combiné au Havre, amélioration de l’accès aux installations portuaires à Marseille et à La Rochelle, etc. Autre exemple de cette dynamique partenariale: RFF a signé en décembre 2009 une convention avec le Groupement National des Transports Combinés en vue de développer la concertation sur des sujets communs tels que les programmes d’amélioration des plates-formes de RFF, la qualité des sillons, les trains longs et les autoroutes ferroviaires. Plus largement, l’enjeu est de bien comprendre ce que les trains transportent pour construire une offre au plus près des besoins des différents clients. Or, le fret ferroviaire est un marché peu dispersé, mais très expert, constitué de quelques filières qui ont chacune leurs contraintes prioritaires. Suivant le niveau de fiabilité horaire, de sécurité ou de flexibilité attendu, le client n’achète pas le même produit.
D’où l’importance des contacts directs avec les gros chargeurs. En novembre, c’est avec le groupe Lafarge que RFF a signé un protocole de partenariat en vue de doubler le transport de granulats sur voie ferrée. À cette occasion, les deux parties ont décidé de créer le premier opérateur ferroviaire de proximité en France, la Compagnie ferroviaire régionale. Cette initiative répond à un besoin fondamental des chargeurs, qui sont à la recherche d’entités assez flexibles et polyvalentes pour assurer la maintenance et l’exploitation des petites lignes, ainsi que le service en début et fin d’affrètement (manœuvres de stationnement, construction du train, chargement/déchargement des marchandises…). Conseiller et fédérer des marchés très experts Plus globalement, la proximité directe de RFF avec les partenaires locaux permet de faire vivre de façon optimale le réseau des petites lignes là où les perspectives de trafic existent. C’est le cas notamment pour les installations terminales embranchées (ITE). Ces bouts de lignes, qui font la jonction entre les sites des industriels (silos, carrières, usines…) et le réseau ferré national, représentent une vraie richesse pour les chargeurs, mais aussi un coût d’entretien qui nécessite parfois des solutions conjointes. Exemple : lorsque Kronenbourg a fait part de son projet de fermer l’une des ITE de son usine d’Obernai, les équipes RFF ont calculé qu’avec les prévisions d’augmentation du trafic TER et de gros travaux sur le réseau À SAVOIR De 9 milliards à 18 milliards de t/km : c’est pour répondre à cet objectif de croissance affiché par le Grenelle de l’environnement concernant le volume de marchandises des transports combinés que RFF et le Groupement National des Transports Combinés ont signé une convention le 10 décembre 2009. régional, une seule ITE ne serait pas suffisante d’ici 2012. À l’issue de cette analyse, l’industriel a décidé de maintenir la seconde ITE en négociant les coûts, tandis que RFF s’engage à l’informer chaque année des prévisions de trafic et de la planification des travaux. Autre préoccupation: le regroupement des trafics locaux en partenariat avec le tissu économique local. Collectivités locales, chambres du commerce, syndicats des chargeurs s’emploient à créer très en amont cette massification nécessaire des flux. RFF, qui a une vision d’ensemble des trafics locaux, entend jouer un rôle fédérateur. Dans la région Nord-Est de la France par exemple, RFF va associer le céréalier Soufflet – qui gère un trafic saisonnier très disséminé sur des petites lignes fret à faible trafic – à un flux régional plus important et plus régulier. Une solution qui assure un avenir à ce réseau capillaire local. Pour Lafarge, il s’agit d’éviter Lafarge 60 000 livraisons de camions par an. © Côté Cour Lafarge s’engage » à favoriser le transport par voie ferrée. Arnaud Colson, directeur des affaires publiques et développement durable, Lafarge Granulats Bétons En signant avec RFF un protocole de partenariat, Lafarge s’engage à augmenter de plus de 50 % le volume de granulats transportés par fer d’ici dix ans, soit l’équivalent de 60000 livraisons de camions évitées par an. Ce choix répond à des nécessités environnementales dans la droite ligne du Grenelle de l’environnement, mais également à des contraintes liées à l’évolution géographique des sites des carrières. L’acheminement s’effectuant depuis des carrières souvent enclavées, sur des distances de plus en plus longues, la mise au point d’un modèle économique conjointement avec RFF visera à favoriser les investissements dans le transport des granulats par voie ferrée, en utilisant des voies parfois sous-employées, en créant les embranchements qui conviennent et en reliant ces lignes aux platesformes de transport combiné que nous gérons, en périphérie des grandes agglomérations. En retour, Lafarge s’engage à favoriser le transport par voie ferrée avec un tonnage déterminé pendant dix ans. « » La connaissance des projets des chargeurs nous permet d’être plus efficaces. Côté Jardin « Vincent Duguay, directeur commercial, RFF La connaissance des projets des chargeurs permet à RFF de réaliser un renforcement du réseau capillaire aux endroits ad hoc, en ayant l’assurance que le trafic suivra. Dans cet esprit, le protocole de partenariat pour le développement des transports par voie ferrée signé avec Lafarge inaugure un mode de relation que RFF souhaite développer avec d’autres chargeurs. Il formalise les relations entre les deux parties à travers une organisation qui va nous permettre d’échanger en toute liberté et en toute confidentialité – sur les projets de planification des travaux pour RFF et les perspectives d’évolution des carrières pour Lafarge –, et donc d’être beaucoup plus efficaces plus rapidement. lignes d’avenir n° 8 // 15
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