QUI EST L'AUTRE - Eric Vincent

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LE LUTIN BLOND
- Non… Je voulais dire : est-ce vraiment le moment opportun ?
- Tout à fait ! Fais-moi confiance !
- Oh… fit Martin, pressentant que sa comparse avait usé de la voyance pour adopter une telle
attitude.
Ils gagnèrent rapidement les lieux de l'action. Le commissaire Prosper s'engueulait avec un
capitaine de gendarmerie et un commandant de compagnie républicaine de sécurité, tous
deux favorables à une intervention rapide, musclée et sanglante pour le preneur d'otage.
- Vous allez faire un carnage, bon sang ! Soyez raisonnables ! Laissez-moi tenter quelque
chose avant d'agir !
- Vous allez l'exciter et cela va se terminer en bain de sang. Laissez faire les professionnels !
- OK ! Je ne discute pas avec vous, les gars ! Lâcha Désiré en leur tournant le dos.
Il fonça comme un seul homme vers ses amis les K et leur déclara tout de go :
- Ces cons veulent donner l'assaut ! Gitane, qu'est-ce que cela vous inspire ?
L'intéressée ferma les yeux et fut secouée par la violence de l'explosion déchirant sa voyance.
- Il va faire sauter une bombe.
- Bordel ! Comment faites-vous ? Je ne vous ai pas encore avoué quoi que ce soit sur la prise
d'otage et vous semblez en savoir autant que moi.
- Commissaire… Etant donné la configuration des lieux, je ne vois pas trop ce que je
pourrais faire, coupa Martin. Mes gadgets ne me seront pas d'une grande utilité dans le cas
d'une prise d'otage.
- Vous avez une idée, commissaire ? Sentit Gwendoline.
- Oui mais il faut faire vite ! Avant que les autres demeurés ne jouent le remake de l'attaque
de Fort Apache ! Bon… Il y aurait environ trente personnes dans l'agence, personnel et
chercheurs d’emplois confondus. Le preneur d'otage a une bombe, des grenades, un fusilmitrailleur
et des chargeurs. Il est enchaîné à un otage qu'il utilise comme bouclier. Il va
falloir jouer serré.
- Que veut-il ?
- Du boulot.
- Quoi ? Il agit de la sorte pour du travail ?! S’insurgea le leader des K. Mais qu'on lui donne
un emploi !
- Ce n'est pas si simple que ça.
- Expliquez-lui ! Dit Martin. Il vous écoutera. Vous êtes un bonimenteur de classe
internationale !
- Vous dites cela par rapport à notre petite discussion au commissariat ? Sourit Désiré.
- Exactement !
- Ah ! Bon… Pour tout vous avouer, il ne faut pas que je mène les négociations car je me
réserve pour un autre rôle ! Eh ! Tremblier ! Fit le commissaire à l'attention d'une jeune flic
en jupe et en blouson de cuir.