25.06.2013 Views

QUI EST L'AUTRE - Eric Vincent

QUI EST L'AUTRE - Eric Vincent

QUI EST L'AUTRE - Eric Vincent

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

50<br />

LE LUTIN BLOND<br />

à la relative impuissance de Martin à livrer des mesures pour redresser la situation. La faute<br />

également à Sébastien et à Gwendoline, toujours aussi peu en phase depuis la fameuse soirée<br />

"pâtes". Désormais, il fallait être idiot ou aveugle pour ne pas s'apercevoir que des grains de<br />

sable grippaient la machine des K.<br />

En avançant, Sébastien demeurait sur le qui vive. Quelque chose l'inquiétait, le choquait dans<br />

ces lieux, sans qu'il soit en mesure de déterminer quoi. Malgré tout, il emboîta le pas de ses<br />

camarades.<br />

Le garde posté à l'entrée contacta le standard et se fit confirmer que le grand patron avait<br />

bien rendez-vous avec les K. La date rapprochée indiquait que le mystérieux Marcus Ethylen<br />

était pressé de rencontrer des personnages devenant peu à peu des légendes. Après avoir<br />

présenté leurs papiers d'identité comme le voulait le règlement intérieur de l'usine, les K<br />

durent se soumettre à une fouille en règle. Martin fut prié de laisser ses gadgets les plus<br />

explosifs dans le local et Hélène, pour d'évidentes normes anti-incendie, fut contrainte<br />

d'abandonner le brûleur accolé à son casque. Des badges de visiteurs furent confectionnés à<br />

leur attention en échange de leurs cartes d'identité.<br />

Ce ne fut qu'après l'accomplissement de ces indispensables formalités qu'ils furent autorisés à<br />

pénétrer dans l'enceinte, sous bonne garde.<br />

"Je n'aime pas ça !" songea Sébastien en constatant le déploiement de forces. "J'ai<br />

l'impression de me jeter dans la gueule du loup. Je sais bien que l'avionique, surtout militaire,<br />

est un domaine sensible mais… C'est curieux, comme sensation !"<br />

Les deux gardes armés les invitèrent à emprunter un ascenseur sitôt l'accueil franchi. Devant<br />

l'étonnement des K, l'un d'eux dut fournir une explication :<br />

- La production est située en surface mais la recherche est enterrée, pour des questions de<br />

sécurité. Monsieur Ethylen étant avant tout un inventeur de renom, son bureau est placé au<br />

plus près des bureaux d'étude.<br />

- Ah… fit Martin, se contentant de cette réponse logique.<br />

"Ben voyons !" remarqua Sébastien, toujours aussi suspicieux, agité par des tics gestuels<br />

dignes d'un syndrome Gilles de la Tourette. "Tout le monde sait bien qu'une entreprise<br />

fonctionne grâce aux ventes. Je ne suis pas étudiant en économie mais je sais que la direction<br />

n'est jamais loin du service commercial. Et Martin gobe le tout sans bouger ! Réveille-toi,<br />

Martin ! Seigneur ! Qui a encore un peu d'influence sur lui ? Personne… Et puis, cette usine a<br />

un je ne sais quoi de bizarre. Les cheminées… Pourquoi a-t-elle des cheminées ? Il n'y a pas<br />

de fonderie…"<br />

L'ascenseur s'enfonça dans le sol d'un étage. Les portes s'ouvrirent sur des bureaux d'étude<br />

gavés de matériels informatiques à la pointe du progrès, d'écrans plats et géants, de<br />

personnels en blouse blanche et d'une quiétude toute relative. Une atmosphère de sérieux et<br />

de bonne humeur se dégageait de l'endroit, tranchant avec le débordement et l'intensité de la<br />

production entrevue plus haut.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!