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ÉCRITURES EN LIGNE: PRATIQUES ET COMMUNAUTÉS - Arald

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« On ne dit pas bonjour et au revoir, comment ça va. On ne blague pas (…)<br />

c’est plus mécanique une question et une réponse par mail. On s’adresse à une<br />

boîte et pas à une personne. Cela fait gagner du temps, c’est un outil<br />

professionnel ».<br />

Cette série de verbatims montre l’importance qui est accordée à certaines des caractéristiques<br />

de la communication humaine étudiées par Goffmann et ses successeurs de l’Ecole de Palo<br />

Alto [Winkin ; 1984] 344 : la ritualisation, l’identification dans et par la situation<br />

interactionnelle et le contexte de l’ordre social qui se rejoue, la « texture » conversationnelle<br />

au-delà des mots et des phrases échangées, etc.<br />

Il ne s’agit pas cependant de souscrire à l’hypothèse médiologique ou à l’analyse des médias<br />

plus ou moins « froids ou chauds », « pauvres ou riches » 345 . D’autres cas étudiés [Lépine ;<br />

2000] 346 montrent un usage tout différent de la messagerie électronique et indiquent que l’outil<br />

peut aussi être un lieu de convivialité et de fort investissement relationnel. Ce n’est donc pas<br />

nécessairement le dispositif technique qu’il faut interroger, mais le sens qui lui est accordé au<br />

sein du processus permanent de définition des identités professionnelles et des compétences<br />

communicationnelles qui y sont associées.<br />

« On a un métier de service, et le contact est et doit rester important. Le mail<br />

c’est bien pour l’information, mais cela ne favorise pas la communication avec<br />

les gens ».<br />

« Il y a des choses que je ne ferais pas par e-mail, c’est trop impersonnel, froid,<br />

c’est fait et on n’y touche plus. Tandis que dans le devenir du verbe on écoute,<br />

on rebondit, on reprend, il y a plus de richesse ».<br />

3.Le paradoxe du partage et du pouvoir.<br />

Le cabinet regroupe différents métiers que les consultants eux-mêmes définissent en<br />

distinguant les gens des « lettres » (conseillers juridiques, fiscaux, conseil en Gestion des<br />

Ressources Humaines) ou des « chiffres » (expertise comptable et certification). Tous ont en<br />

commun de produire des services informationnels. Il peut être utile ici de faire référence aux<br />

344 Bateson, Birdwhistell, Goffman, Hall, Jackson, Scheflen, Sigman, Watzlawick. (Textes recueillis et présentés<br />

par Winkin Y.) La nouvelle communication, Collection Points Seuil, N°136, Paris, 1984<br />

345 Sur la théorie la richesse des médias voir : Daft. R.L. & Lengel R.H. «Information richness : a new approach<br />

to managerial behavior and organizational design», in Cummings L.L. & Staw B.M. (Eds.) Research in<br />

organizational behavior, Vol 6.191.233, Greenwich, CT:AI Press, 1984<br />

Trevino L.K., Lengel R.H. & Daft R.L. «Media symbolism, media richness, and media choice in organizations<br />

: a symbolic interactionist perspective», Communication Research, Vol.14:553.574, 1987<br />

346 Lépine V. Les enjeux communciationnels et socio-organisationnels du déploiement de dispositifs de<br />

groupware en entreprise, Thèse en Sciences de la Communciation, sous la direction de Miège B., Grenoble 3,<br />

2000<br />

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