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ÉCRITURES EN LIGNE: PRATIQUES ET COMMUNAUTÉS - Arald

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Olivier Galibert 98 entreprend de mieux cerner le concept de communauté sans<br />

l’associer dans un premier temps à la virtualité. La communauté est bien autre chose que la<br />

communion et le partage. Etymologiquement la communauté (cum munus) est basée sur un<br />

échange et un contre échange. Mauss introduit dans la notion de don un point de vue<br />

agonistique. L’agôn est une reconnaissance de l’adversaire en même temps qu’il demeure un<br />

rival. Une des caractéristiques des structures communautaires qu’il faudrait retenir serait<br />

l’agôn. En effet le don agonistique dans les peuples archaïques est un fait social total.En<br />

s’appuyant sur Caillé qui donne aux situations langagières dans les communautés une<br />

dimension agonistique, Olivier Galibert propose de reprendre celle-ci dans une approche<br />

communicationnelle des dispositifs socio-techniques de communication partagée sur Internet.<br />

« Etudier les manifestations du don ainsi que l’efficience dans les interactions intra-groupales<br />

d’une certaine éthique de la discussion » pourrait permettre selon l’auteur de mieux<br />

déterminer ce qu’est une communauté .<br />

Alexandre Serres 99 rappelle que la notion de communauté en ligne remonte au début<br />

des années 60. Deux questions essentielles occupent son propos:comment a émergé la notion<br />

de communauté en ligne? L’imaginaire technique peut-il expliquer l’essor d’internet? L’auteur<br />

avance que le discours sur les communautés virtuelles au départ ne représentait qu’une partie<br />

de celui qui était tenu sur l’informatique interactive, et que la notion « d’hybride socio-<br />

technique » de Latour exprime mieux leur émergence que celle « d’imaginaire technique » de<br />

P.Flichy. Licklider écrit en 1963 un « Memorandum pour les membres et affiliés du réseau<br />

d’ordinateurs intergalactique » dans lequel il exprime l’idée de futures orientations de la<br />

recherche, comme la mise en réseau et le temps partagé des ordinateurs, mais aussi la vision<br />

des « on lines communautés ».Le projet Mac développe alors le time sharing, nouvelle<br />

représentation de l’ordinateur, qui s’est heurté pendant de longues années aux grandes firmes<br />

informatiques.En 1968 paraît un autre texte de Licklider « L’ordinateur comme dispositif de<br />

communication » qui insiste largement sur la notion de communauté en ligne. L’apparition<br />

d’Arpanet en 1969 marque le début de la matérialisation de ces idées.Il serait trop simpliste,<br />

selon A.Serres, d’expliquer cette innovation technique par l’imaginaire technique.La notion<br />

d’hybride socio-technique de Callon et Latour rend mieux compte de la complexité et de la<br />

difficulté du processus du cheminement de la mise en place des communautés<br />

virtuelles.L’application de ce modèle aux communautés actuelles garantit une analyse assez<br />

complète de tous les facteurs qui constituent ce type d’innovation.L’auteur évoque les trois<br />

98 « Quelques réflexions sur la nature agonistique du lien communautaire «<br />

99 « Regard sur les origines des communautés virtuelles:les communautés en ligne et le temps partagé.Un<br />

exemple d’hybride socio-technique. »<br />

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