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4 N° 179 MARS 2012<br />

musique<br />

■ Lily Luca est une jeune auteure-compositrice-interprète qui chante en français.<br />

De jolis mots bien dits pour revendiquer, contester, rêver, pleurer, rire ou simplement<br />

raconter des histoires. Elle a posé ses valises à Lyon il y a quelques<br />

années, et depuis elle s’active pour défendre sur scène ses chansons, une<br />

guitare sous le bras et parfois l’accordéon en bandoulière, persuadée que<br />

c’est en chantant qu’on devient “chanteronne”. Voix faussement naïve,<br />

musique douce, un peu de mélancolie, un zeste d’autodérision, et en avant “la<br />

Margot qui ondule […], agite ses gigots pour faire baver tous les nigauds” !<br />

Salle Léo-Ferré, 2 et 3 mars<br />

■ Il y a quelque chose de méchamment accrocheur chez Sallie Ford. Sûrement<br />

la voix piquante et nasillarde de la délicieuse girl de Caroline du Nord qui peut<br />

aussi monter les octaves avec une maestria de vieille routarde gorgée de<br />

clopes et de whisky. Il y a ensuite la musique rétro et primitive de la bande à<br />

Sallie (contrebasse, batterie, guitares) qui peut tutoyer aussi bien le rockabilly,<br />

le doo-wop ou la country hillbilly que le blues, tout en saupoudrant ses morceaux<br />

d’arrangements jazzy, soul ou gospel et de rythmes black. Il y a en prime le<br />

tempérament de feu de cette chanteuse de 22 ans qui fonctionne à l’instinct<br />

et fait pulser ses morceaux sans retenue. “J’ai envie d’encore plus de bruit,<br />

de jouer plus vite.” Bonne idée.<br />

Épicerie moderne, 5 mars<br />

Sallie Ford<br />

■ Il y a des hymnes électriques, des poings serrés,<br />

de la chanson réaliste, des mots qui font mouche,<br />

de la contestation, du spleen, de l’idéal sûrement,<br />

de l’ironie et pas mal de poésie chez Melissmell,<br />

jeune pasionaria à la filiation assurée (Ferré,<br />

Brel, Rimbaud, pour ne citer qu’eux).<br />

C’est d’ailleurs un Aux armes virulent qui<br />

ouvre Écoute s’il pleut, 1er album surprenant<br />

qui tangue entre belle musique au lyrisme<br />

romantique et morceaux bien plus rentre-dedans.<br />

Espace Albert-Camus, 8 mars<br />

Salle Jean-Dasté (Rive-de-Gier), 16 mars<br />

■ concerts express ■<br />

Par Anne Huguet<br />

■ Les Chants de Mars reviennent pour faire du pied à la chanson qui fait mouche<br />

et s’offrent “une programmation éclectique avec un bel éventail de ce qui se<br />

fait aujourd’hui : de la chanson festive, engagée et même humoristique”,<br />

résume Benjamin Petit, l’un de ses programmateurs. Lancés en fanfare par la<br />

finale du tremplin “Et en plus elles chantent !” (qui pour succéder à Buridane<br />

ou Brice et sa pute ?), les Chants de Mars déroulent une édition 2012 plutôt<br />

tranquille et sans grosses découvertes (tout l’inconvénient d’un tel festival,<br />

réussir un improbable dosage entre émergence et artistes confirmés). Au menu :<br />

l’élégance pop de l’électron libre Bertrand Belin, Chloé Lacan et sa goualante<br />

punchy, les chansons poppy de l’ex-XX Mariani Laurent Lamarca (1er album<br />

solo pour 2012) et le coup de cœur 2012 avec la venue des Zoufris Maracas,<br />

qui distillent, entre chanson, zouk et rumba congolaise, une poésie de<br />

l’insoumission et des paroles assassines.<br />

Festival des Chants de Mars, du 17 au 26 mars<br />

■ Moins de 25 ans et déjà 2 albums (dont Mutabor en 2010) dans l’escarcelle<br />

de cette fille sauvage qui chante en lituanien, russe et anglais, et qui pose le décor<br />

d’une musique folk baroque et sans frontières. Alina Orlova aurait pu être peintre,<br />

c’est finalement en musique qu’elle dépeint ses états d’âme et ses paysages<br />

personnels faits de grands espaces vides et de mélancolie slave. Morceaux<br />

très courts, voix haut perchée tendue, musique parfois un peu répétitive et<br />

arrangements minimalistes (“Je considère que mes chansons sont complètes<br />

quand je les joue seule”), Alina Orlova dépayse et subjugue en soufflant le<br />

chaud et le froid.<br />

L’Allegro, 22 mars + Train-Théâtre, 15 mars / Théâtre de Bourg-en-Bresse, 16 mars<br />

■ Les fanas de bass music (Totaal Rez) se lancent dans la programmation de<br />

soirées reggae-dub, occasion de remonter aux fondements de la musique<br />

actuelle. Bonne nouvelle, c’est l’une des plus belles voix jamaïcaines qui s’y<br />

colle. Voix souple et caressante, et un timbre unique, Horace Andy est un<br />

chanteur prolifique dont on ne compte plus les morceaux d’anthologie<br />

(Skylarking, Fever) et qui a collaboré avec les meilleurs (Clive Hunt, Bunny<br />

Striker Lee, Prince Jammy ou Mad Professor). Reboosté par ses collaborations<br />

avec Massive Attack (Angel), il continue une carrière solo toujours palpitante,<br />

entre reggae roots, dub et early dancehall.<br />

Salle du Kao, 20 mars<br />

©Natacha Wandoch<br />

■ Nouvelle invitation au voyage du côté du Train-Théâtre autour des diseurs de mots<br />

et faiseurs de rimes francophones. Aah ! les Déferlantes ! reviennent avec une<br />

programmation 2012 plurielle, plus ouverte sur le monde. “Chaque soirée sera<br />

un temps fort à sa façon : de l’ouverture avec Diane Tell et Yves Lambert<br />

– fondateur de la Bottine souriante (le 20 mars) – à Julos Beaucarne, poète<br />

humaniste aux 35 albums et plus de 500 chansons, en passant par Danyèl Waro<br />

– figure de la scène réunionnaise et porte-voix du chant maloya – ou<br />

Boubacar Traoré, l’un des pères fondateurs de la musique mandingue”,<br />

résume son programmateur, Luc Sotiras. Cinq soirées, donc, pour découvrir<br />

ces auteurs-compositeurs-interprètes connus ou rares qui portent toujours<br />

haut et beau le français, le tout servi par une esthétique chanson parfois teintée<br />

d’autres influences. Pour finir, coup de projecteur sur Moran et ses textes<br />

riches et soignés. “Il s’exprime avec une forme de nonchalance et un regard<br />

intense qui peuvent sembler déconcertants, mais sa prose envoûtante soutenue<br />

par une voix basse et rauque ne peut laisser indifférent.”<br />

Aah ! les Déferlantes ! au Train-Théâtre, du 20 au 24 mars<br />

■ On vous conseille vivement de<br />

vous passer en boucle leur très<br />

bel 2 e album, Wild Go. Surtout si<br />

vous avez déjà loupé le coche en<br />

2008 lors de leur confidentielle<br />

1 re tournée française ! Les<br />

Américains de Dark Dark Dark<br />

sont de retour avec leur folk de<br />

chambre (“pop de chambre”, se<br />

qualifient-ils eux-mêmes) qui navigue<br />

à vue entre pop luxuriante, folklore<br />

épique, americana et autres<br />

musiques de fanfares d’Europe de<br />

l’Est. Un peu à la façon d’un Beirut,<br />

mais avec bien plus de panache et<br />

de singularité. Sûrement parce que<br />

la voix troublante de Nona Marie Invie<br />

sublime ces ballades qui vibrent<br />

de l’intérieur. Avec le fascinant<br />

Matt Elliot et son folk possédé.<br />

Marché-Gare, 24 mars<br />

© Emma Gutteridge<br />

Kid Koala<br />

■ On aime bien ce festival qui ne s’en laisse pas conter. Après avoir fêté dignement<br />

leurs 10 ans (avec quelque 10 000 spectateurs au compteur), les Giboulées<br />

vont encore marquer les esprits avec une affiche détonante – samedi soir –<br />

qui aligne presque ce qui se fait de mieux dans le genre groove urbain. S’y<br />

succéderont dans le désordre les concasseurs de beats lyonnais (le Peuple<br />

de l’Herbe), la dernière mascotte du turntablism (les Nantais de C2C), le<br />

style Ninja Tune avec DJ Food pour un mix rock psychédélique, samples et<br />

scratches, les explosifs Marseillais de Tambour battant et leur tropical dubstep<br />

qui tabasse, le guerrier canadien du sample et génie du scratch Kid Koala,<br />

sans oublier le poète performer Saul Williams, qui viendra déverser ses<br />

paroles brûlantes, entre spoken word, rock et afrobeat, voire électro, pour<br />

embraser définitivement une halle des Sports tout acquise à sa cause.<br />

Festival des Giboulées, au Creusot, du 29 au 31 mars<br />

■ Encore une voix de femme avec<br />

My Brightest Diamond. Cette<br />

diva américaine au vibrato de<br />

chanteuse lyrique, également<br />

songwriter et brillante multi-instrumentiste<br />

(ex-membre, d’ailleurs,<br />

de Sufjan Stevens), cultive une<br />

folk-pop orchestrale majestueuse<br />

et presque symphonique, jonglant<br />

avec l’opéra, le rock, le cabaret<br />

ou même la musique de chambre.<br />

Il y a surtout la voix d’une pureté<br />

incroyable qui illumine et transfigure<br />

chacune de ses compositions.<br />

Dans le cadre des “Femmes s’en<br />

mêlent”, avec Mirel Wagner et<br />

Mensch.<br />

Transbordeur, 31 mars<br />

My Brightest Diamond<br />

Dark Dark Dark

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