THESE DE DOCTORAT DE L'UNIVERSITE PARIS 6 Capucine ...
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2. Electrotransfert 23<br />
∆Ψs. La valeur ∆Ψs étant globalement la même pour les membranes biologiques (200-300mV),<br />
cela signifie que la valeur seuil du champ électrique nécessaire pour obtenir une perméabilisation<br />
de la membrane (Es) est inversement proportionnelle aux paramètres de forme et de taille de la<br />
cellule considérée. Ainsi pour des cellules eucaryotes en culture (⊘ 10 à 30µm) Es est de l’ordre<br />
de 1000V/cm, et de l’ordre de 6000V/cm pour des bactéries (E.coli ⊘ 1 à 5 µm).<br />
Lorsque la valeur du champ électrique seuil est dépassée, plus la différence entre la valeur seuil<br />
et la valeur appliquée est grande, plus la surface perméabilisée est étendue. En effet l’équation 2<br />
montre que pour un champ électrique donné, la différence de potentiel transmembranaire induite<br />
varie en fonction du point considéré sur la membrane. Plus l’angle formé entre la direction du<br />
champ et la direction perpendiculaire à la tangente au point considéré augmente, plus le potentiel<br />
transmembranaire induit diminue. Au delà d’un angle donné, ∆Ψi devient inférieur à la valeur<br />
seuil permettant la perméabilisation. La relation entre le champ électrique appliqué et la surface<br />
perméabilisée a été mise en évidence in vitro par marquage fluorescent des zones perméabilisées<br />
de la cellule [68]. Ces travaux ont aussi montré que c’est d’abord la face de la cellule du côté<br />
anode qui est perméabilisée, le potentiel de membrane négatif de la cellule s’ajoutant à celui créé.<br />
Transfert d’ADN<br />
Les mécanismes moléculaires du transfert d’ADN lors de l’électroperméabilisation sont encore<br />
mal élucidés. Différents modèles ont été proposés :<br />
Un modèle suggère que l’électroperméabilisation conduit à la formation d’«électropores» relativement<br />
stables [64,69]. L’ADN plasmidique pourrait éventuellement passer la membrane après<br />
une étape de liaison à la surface de la cellule puis par diffusion. Cependant ces pores n’ont jamais<br />
pu être visualisés.<br />
Une autre théorie suggère que l’ADN plasmidique passe la membrane pendant l’application<br />
des impulsions électriques, et ceci grâce à des forces électrophorétiques associées au champ<br />
électrique. Cet effet électrophorétique a été montré lors de différentes études : Klenchin et al.<br />
ont démontré la nécessité de la présence de l’ADN au moment de l’application du champ électrique<br />
[70]. De plus ils ont montré que l’efficacité de transfection dépendait de la polarité du<br />
champ électrique. Sukharev et al. ont également montré que des impulsions de courte durée à<br />
haut voltage (HV) induisaient une perméabilisation de la membrane mais pas de transfection, des<br />
impulsions de longue durée à bas voltage (LV) n’induisaient également aucune transfection par<br />
contre la séquence HV puis LV permettait d’obtenir une transfection. Une hypothèse proposée<br />
était que la transfection des cellules perméabilisées par HV n’était possible que si on induisait<br />
une électrophorèse de l’ADN avec LV [71].<br />
Une étude par microscopie de fluorescence à l’échelle de la cellule [72] a révélé que des impulsions<br />
électriques de l’ordre de la milliseconde induisaient une interaction entre la membrane électroperméabilisée<br />
et l’ADN. Une accumulation de plasmide fluorescent a été observée au contact<br />
de la membrane cellulaire côté cathode sans pour autant immédiatement se déplacer dans le<br />
cytosol. Ainsi l’ADN doit être présent pendant les impulsions et l’électrophorèse induite par le<br />
champ favorise son insertion dans la membrane, mais l’ADN ne franchit la membrane électroperméabilisée<br />
que dans la minute suivante [73]. Le même groupe a récemment démontré la relation<br />
directe entre l’interaction ADN/membrane et l’efficacité de transfection : une augmentation de<br />
la surface de contact entre l’ADN et la membrane conduit à une plus forte expression [74].