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THESE DE DOCTORAT DE L'UNIVERSITE PARIS 6 Capucine ...

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4. Régulation temporelle de l’expression des gènes 41<br />

(3) ARNi (ou ARN interférence) : utilisation d’ARN double brin qui induira une extinction<br />

de l’ARNm correspondant. L’ARNi est à la base un mécanisme de défense naturel de<br />

la cellule face à une invasion par des agents étrangers tels que des rétrovirus. C’est un processus<br />

post-transcriptionnel qui est déclenché par l’introduction d’ARN double-brin (ARNdb)<br />

dans la cellule et qui mène à l’inactivation d’un gène d’une manière séquence-spécifique. Ce<br />

phénomène naturel connu depuis plusieurs année a été initialement découvert dans les plantes<br />

(post-transcriptional gene silencing, PTGS). Le principe de l’ARN interférence repose sur l’introduction<br />

d’une courte séquence d’ARN double brin (21 pb), le siRNA (small interfering RNA),<br />

dans les cellules provoquant une inhibition sélective et efficace de la traduction de l’ARN messager<br />

complémentaire d’un des deux brins. Ces siRNA servent de signaux pour activer le complexe<br />

enzymatique RISC (RNA-Induced Silencing Complex, localisation cytoplasmique) qui contient<br />

les protéines nécessaires au clivage de l’ARNm cible. Les siRNA sont incorporés dans le complexe<br />

RISC où ils sont déroulés grâce à l’activité hélicase du complexe. Une fois déroulés, le simple<br />

brin guide le complexe RISC vers l’ARNm cible de séquence complémentaire et il en résulte<br />

un clivage endonucléolytique de l’ARNm (la nucléase intervenant dans cette deuxième étape est<br />

encore inconnue) conduisant à une inhibition de l’expression des protéines correspondantes [221].<br />

(4) Ribozyme : ce sont des ARN catalytiques capables de cliver et/ou de former des<br />

liaisons covalentes de très haute spécificité avec l’ARN naturel cible complémentaire auquel ils<br />

sont appariés, sans l’aide d’enzyme. En effet, ils sont dotés d’une activité hydrolase, portée par<br />

une courte séquence consensus dérivée des ribozymes «têtes de marteaux» («hammerhead») et<br />

«épingle à cheveux» («hairpin»). Ils ont l’avantage d’inactiver définitivement la cible. Cet outil<br />

a été largement utilisé pour inhiber de façon spécifique l’expression d’un gène cible en clivant<br />

son ARNm cible, plus spécialement pour le traitement de maladies d’origine virale, génétique ou<br />

cancéreuse. De la même façon que les ODN, les ribozymes se lient à l’ARN cible par des liaisons<br />

de type Watson-Crick ce qui entraîne un clivage spécifique de la séquence. Ces agents devraient<br />

avoir une meilleure efficacité que les ODN dépendants de la RNase H car ils font intervenir une<br />

cinétique avec deux biomolécules uniquement au lieu de trois pour les ODN (l’ODN, l’ARNm<br />

et la RNase H). De plus ces ribozymes peuvent être modifiés chimiquement comme les ODN ou<br />

peuvent être exprimés à partir d’un vecteur ce qui permet d’avoir une production en continu de<br />

ces molécules dans la cellule. Cependant pour fonctionner ces ribozymes doivent non seulement<br />

se lier à l’ARNm cible pour le cliver mais ensuite se détacher de l’ARNm pour agir sur d’autres<br />

ARNm. Cette étape de dissociation est souvent l’étape limitante.<br />

(5) DNAzyme : ce sont des séquences d’ADN ayant une activité catalytique. L’attrait des<br />

DNAzymes par rapport aux ribozymes est leur facilité de production et leur plus grande stabilité<br />

du fait que ce soit de l’ADN et non de l’ARN. De la même façon, ces DNAzymes peuvent être<br />

modifiés chimiquement.<br />

(6) Aptamères : Contrairement aux stratégies précédentes qui faisaient appel à des inhibiteurs<br />

de séquences complémentaires des ARN cibles, les aptamères sont engendrés à partir<br />

d’une banque aléatoire d’oligonucléotides. Ces derniers sont sélectionnés pour leur capacité à<br />

se fixer avec une forte affinité sur la structure du substrat cible intracellulaire qui peut être de<br />

nature très variée telle que des ARN mais aussi des ADN, des protéines ou des acides aminés.<br />

Des cycles d’amplification/sélection (méthode SELEX : systematic evolution of ligands by exponential<br />

enrichment) permettent l’identification de motifs montrant une bonne affinité pour la<br />

cible, et qui présentent ainsi un intérêt thérapeutique [231].

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