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L'appropriation socioculturelle du téléphone portable par des ...

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Voici donc quelques questions dans lesquelles peut se décliner la question de dé<strong>par</strong>t de ma<br />

recherche en cohérence avec cette troisième hypothèse secondaire : le changement dans la<br />

forme <strong>des</strong> communications entrainerait-il <strong>des</strong> transformations significatives dans le fond <strong>des</strong><br />

rapports sociaux ? Les énonciations d’actions de pouvoir restent-elles inchangées face à<br />

l’utilisation <strong>des</strong> nouvelles technologies de communication ? La contrainte supplémentaire<br />

relative au coût de communication engendre-t-elle un raccourcissement <strong>des</strong> échanges ? Il y at-il<br />

<strong>des</strong> risques associés à l’abandon progressif <strong>des</strong> formes traditionnelles de communication,<br />

en <strong>par</strong>ticulier de la communication de proximité ?<br />

1.4 Le choix d’une approche <strong>socioculturelle</strong> et de métho<strong>des</strong> qualitatives<br />

La définition de l’objet de recherche et la formulation de la question de dé<strong>par</strong>t de cette thèse<br />

ont été fortement orientées <strong>par</strong> une approche <strong>socioculturelle</strong>. La nature <strong>des</strong><br />

questionnements soulevés <strong>par</strong> cet angle de vue n’est que rarement objective. La dynamique<br />

d’appropriation <strong>socioculturelle</strong> <strong>des</strong> technologies, en <strong>par</strong>ticulier <strong>par</strong> <strong>des</strong> personnes étrangères<br />

aux pays où la culture technologique s’est majoritairement développée, n’est abordable ni<br />

directement ni objectivement. L’organisation <strong>socioculturelle</strong> d’une communauté – en termes<br />

d’identités <strong>des</strong> acteurs, <strong>des</strong> rapports sociaux de pouvoir, et <strong>des</strong> co<strong>des</strong> de communication –<br />

n’est pas un sujet de discussion ouverte, principalement dans une société fortement marquée<br />

<strong>par</strong> la tradition. Les métho<strong>des</strong> mises en œuvre dans cette recherche devaient alors s’adapter<br />

au caractère sensible, d’existence <strong>par</strong>tiellement inconsciente – souvent intégrant la sphère<br />

<strong>des</strong> non-dits –, <strong>des</strong> informations les plus pertinentes pour l’exploration de telles questions.<br />

Cela revenait à privilégier <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> qualitatives.<br />

La première a été l’observation, employée tout au long de la recherche de terrain et en<br />

<strong>par</strong>ticulier dans la phase initiale d’identification <strong>des</strong> « espaces villageois » (NYAMBA 2005), de<br />

la distribution spatiale <strong>des</strong> activités communautaires et <strong>des</strong> rôles sociaux joués <strong>par</strong> les<br />

différents acteurs locaux. Une deuxième méthode <strong>par</strong>ticulièrement pertinente pour cette<br />

étape initiale <strong>du</strong> terrain a été la « promenade guidée » 16 , où un membre de la communauté<br />

fait découvrir à l’acteur extérieur son village, les différentes activités communautaires et les<br />

principaux acteurs locaux. Liés aux deux premières métho<strong>des</strong> et employés en <strong>par</strong>allèle, <strong>des</strong><br />

échanges informels ont été très utiles pour l’établissement et l’entretien de relations<br />

courtoises et amicales avec les membres de la communauté. Ces échanges ont été également<br />

fondamentaux pour l’établissement d’un certain niveau de confiance entre les locaux et moimême,<br />

ce qui me semble nécessaire pour une communication sincère, surtout dans <strong>des</strong><br />

domaines sensibles. Une autre méthode intéressante pour la création <strong>des</strong> liens avec les<br />

locaux, et qui a engendré <strong>des</strong> opportunités privilégiées d’observation, a été la <strong>par</strong>ticipation<br />

aux activités locales. Cela sous-entend demander à être enseigné et accomplir <strong>des</strong> tâches<br />

villageoises (CHAMBERS 1994b). Des entretiens semi structurés, laissant beaucoup de marge<br />

16 Tra<strong>du</strong>ction libre de l’expression en Anglais « Transect walks » (MASCARENHAS 1990 cité dans (CHAMBERS 1994b,<br />

p.960)<br />

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