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L'appropriation socioculturelle du téléphone portable par des ...

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sciences et la technologie ont été au cœur <strong>des</strong> pratiques et <strong>des</strong> discours sur le<br />

développement, rendant possible, <strong>par</strong> exemple, la révolution in<strong>du</strong>strielle <strong>du</strong> dix-neuvième<br />

siècle et la révolution verte de la moitié <strong>du</strong> vingtième siècle. Dans la décennie de 1960, la<br />

mise en œuvre de plans de développement dans les pays les plus pauvres a été fortement<br />

influencée <strong>par</strong> le modèle <strong>des</strong> étapes de croissance économique de l’économiste américain<br />

Walt Rostow (ROSTOW 1960). Selon Unwin, ce modèle insistait <strong>par</strong>ticulièrement sur le rôle<br />

<strong>des</strong> technologies dans le processus de développement : « Les avancées dans les domaines <strong>des</strong><br />

technologies et <strong>des</strong> transports étaient considérées comme <strong>des</strong> conditions préalables décisives<br />

pour le décollage ; l’étape de décollage elle-même était caractérisée <strong>par</strong> une croissance<br />

économique rapide, le développement de technologies plus sophistiquées, et l’investissement,<br />

en <strong>par</strong>ticulier dans le secteur manufacturier ; et la direction vers la maturité incluait à<br />

nouveau <strong>des</strong> progrès considérables dans le domaine technologique, au fur et à mesure que les<br />

économies devenaient plus diversifiées, avec un accent accru sur les pro<strong>du</strong>its et services de<br />

consommation dans l’étape finale de consommation de masse. » (UNWIN 2009, p.10)<br />

Les années 1970 ont vu émerger <strong>des</strong> critiques massives <strong>des</strong> pratiques de développement, non<br />

pas dans l’objectif d’améliorer directement ces pratiques, mais plutôt pour souligner les<br />

failles fondamentales de ce que leurs auteurs considéraient comme un « programme<br />

d’exploitation capitaliste <strong>des</strong> peuples pauvres d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine »<br />

(UNWIN 2009, p.10). Selon Barbara et John Harriss, la majorité de ces positions radicales<br />

étaient <strong>des</strong> « critiques de l’interventionnisme, même lorsque cela [impliquait] <strong>des</strong><br />

programmes concrets dans le but ap<strong>par</strong>ent d’améliorer <strong>des</strong> conditions de pauvreté » (B.<br />

HARRISS & J. HARRISS 1979 cité dans UNWIN 2009, p.10). Selon Unwin, ces critiques ont<br />

néanmoins eu <strong>des</strong> conséquences sur la pratique <strong>du</strong> développement. Elles ont notamment<br />

attiré l’attention sur les inégalités, aussi bien sociales que spatiales, inhérentes aux modèles<br />

de développement existants, ainsi que sur les problèmes fondamentaux associés à<br />

l’interventionnisme militaire pendant la Guerre Froide entre les Etats-Unis et l’Union<br />

Soviétique, pour la domination dans le dit tiers monde. Ces critiques ont également<br />

commencé à souligner la diversité <strong>des</strong> expressions de la pauvreté.<br />

Dans le début <strong>des</strong> années 1980, les critiques <strong>du</strong> modèle dominant de planification <strong>du</strong><br />

développement – centralisateur, basé sur une approche top-down et fondamentalement<br />

urbain – ont insisté sur <strong>des</strong> approches ascendantes 18 (STOHR & TAYLOR 1981) et de<br />

développement rural (LIPTON 1977; LEA & CHAUDHRI 1983). Ces nouvelles orientations <strong>du</strong><br />

développement ont été portées <strong>par</strong> la société civile et, notamment, <strong>par</strong> <strong>des</strong> organisations<br />

non-gouvernementales (ONG) qui, surtout quand elles étaient installées dans les pays<br />

pauvres, présentaient <strong>des</strong> avantages considérables vis-à-vis <strong>des</strong> <strong>par</strong>cours traditionnels de<br />

l’aide : « Les ONG ont de nombreux avantages théoriques sur les institutions lour<strong>des</strong> et<br />

amorphes de l’Etat en termes de prestations de développement au niveau local. Elles sont<br />

perçues comme étant plus souples, adaptables et agiles, elles ont <strong>des</strong> chaînes de prise de<br />

décision moins longues et <strong>des</strong> lignes de communication plus courtes, elles sont largement<br />

18 En Anglais ces approches sont souvent appelées « bottom-up ».<br />

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