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L'appropriation socioculturelle du téléphone portable par des ...

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2 Revue critique <strong>des</strong> approches et <strong>des</strong> travaux <strong>du</strong> domaine <strong>des</strong> TIC<br />

pour le développement<br />

Dans ce chapitre, après avoir discuté <strong>des</strong> différentes approches <strong>du</strong> développement et les<br />

rôles respectifs attribués aux TIC, je compte faire une revue critique <strong>des</strong> travaux de recherche<br />

dans le domaine <strong>des</strong> TIC pour le développement. Je serai amené à présenter aussi bien <strong>des</strong><br />

arguments pour renforcer le constat <strong>du</strong> potentiel <strong>des</strong> TIC pour le développement rural <strong>des</strong><br />

PED que pour relativiser leurs bienfaits, pour nuancer ce potentiel face aux spécificités <strong>des</strong><br />

contextes d’usage. En <strong>par</strong>ticulier, je soulèverai <strong>des</strong> enjeux sociologiques <strong>des</strong> usages <strong>des</strong> TIC au<br />

sein de communautés rurales traditionnelles <strong>des</strong> PED, étrangères aux contextes premiers où<br />

les technologies en question ont été conçues.<br />

En intro<strong>du</strong>ction, j’ai suggéré que l’information devrait être considérée comme un intrant à<br />

<strong>par</strong>t entière pour l’activité agricole. Plus l’agriculture se complexifie et devient une activité<br />

entrepreneuriale, plus les informations deviennent importantes pour son développement<br />

ultérieur. En effet, si, d’un côté, l’agriculture est une activité complexe, c’est <strong>par</strong>ce qu’une<br />

multitude de facteurs sont déterminants pour sa réussite : la terre, le climat, les semences,<br />

les engrais, la main d’œuvre, le marché, mais aussi <strong>des</strong> informations et <strong>des</strong> savoirs. Si, de<br />

l’autre côté, l’agriculture est une activité risquée, c’est <strong>par</strong>ce qu’on ne peut que rarement<br />

maitriser tous ces facteurs simultanément, notamment dans les pays dits en développement.<br />

Des techniques diverses peuvent être mises au service <strong>des</strong> agriculteurs pour maximiser leurs<br />

chances d’aboutir à <strong>des</strong> meilleurs résultats. L’usage adapté <strong>des</strong> TIC peut notamment, comme<br />

il a été dit plus haut, potentialiser l’obtention, l’échange et le traitement <strong>des</strong> informations<br />

pertinentes pour l’activité agricole, ainsi que l’acquisition et le renouvellement <strong>des</strong> savoirs<br />

spécifiques pour sa réalisation. J’appelle ici usage adapté, celui qui correspond aux critères<br />

d’utilité pour les acteurs locaux et de cohérence <strong>socioculturelle</strong> avec la réalité locale.<br />

Les TIC ont donc un potentiel pour le développement rural <strong>des</strong> PED. Pourtant, ce potentiel<br />

semble être très différemment perçu selon l’approche que l’on adopte pour étudier la<br />

question. Divers positionnements théoriques et pratiques s’enchainent entre les extrêmes<br />

d’un optimisme souvent techno-centré, voyant dans les TIC la panacée pour une série de<br />

problèmes rencontrés sur le terrain, et d’un pessimisme qui pousse à ses limites le fait que<br />

ces technologies ne sont pas neutres, que leur appropriation soulève <strong>des</strong> enjeux<br />

sociologiques non négligeables.<br />

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