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L’indiférence francophone<br />

Par Philippe Lamotte<br />

A quelle activité s’adonnaient les<br />

ténors socialistes flamands, le<br />

30 avril dernier, veille de la Fête<br />

du travail? A la préparation des<br />

discours du 1 er mai. Nenni !<br />

Ce jour-là, plusieurs personalités<br />

du SPA (Renaat Landuyt, Pascal<br />

Smet, Kathleen Van Bempt, tous<br />

ministres fédéraux ou régionaux)<br />

étaient présents au dixième anniversaire<br />

de l’association «Parents<br />

d’Enfants Victimes de la Route»<br />

(PEVR), à Korbeek-Lo, à deux pas<br />

de la frontière linguistique. Yves<br />

Leterme (CD&V), le président<br />

du gouvernement flamand, était<br />

là aussi. Et pas seulement pour<br />

accueillir le prince Philippe et la<br />

princesse Mathilde. Pendant les<br />

trois heures d’une poignante<br />

cérémonie commémorative, tous<br />

ont écouté les témoignages des<br />

familles en deuil. Significatif : à part<br />

Olivier Maingain, président du FDF,<br />

aucune présence francophone de<br />

marque. Di Rupo? Antoine? Van<br />

cauwenberghe? Arena? Simonet?<br />

Reynders? Javaux? Absents<br />

.Ou, au mieux, représentés par<br />

des seconds couteaux. Dans les<br />

rangs des familles francophones,<br />

l’heure était au dépit, mais guère<br />

à la surprise. De longue date, la<br />

disparition brutale d’enfants ne<br />

fait pas recette auprès du monde<br />

38<br />

politique francophone. A cause<br />

d’une simple loi statistique (les<br />

deux tiers des jeunes victimes<br />

de la route sont flamandes) ? En<br />

raison de l’écart culturel entre les<br />

deux communautés, incarné par la<br />

présence très inégale des caméras<br />

automatiques (banales au nord du<br />

pays, rarissime au Sud)<br />

La culture a parfois bon dos. La<br />

France n’a-t-elle pas récemment pris<br />

le problème de l’insécurité routière<br />

à bras-le-corps? La Flandre, elle,<br />

vient de décider la tenue d’Etats<br />

généraux spécialement consacrés<br />

aux jeunes victimes de la route. Les<br />

initiatives officielles et associatives<br />

y foisonnent sur ce thème. En<br />

Wallonie, on en est toujours - au<br />

mieux - au règne du bénévolat et<br />

du discours de circonstances. Au<br />

pis, aux haussements d’épaules.<br />

La sécurité routière n’en est pas<br />

à un paradoxe près. Ceux qui,<br />

poussés par des vents populaires,<br />

exigent une politique de sécurité<br />

très ferme (immigration, banditisme,<br />

terrorisme, pédophilie…) se<br />

transforment en chantres de la<br />

liberté individuelle, dès lors qu’il<br />

s’agit de contenir les effets d’une<br />

criminalité ordinaire, infiniment<br />

plus meurtrière.<br />

LE VIF/L’EXPRESS 20/5/2005.

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